Modérée par la journaliste espagnole Laura Piñera en présence du directeur de l’Institut Cervantes, Luis García Montero, cette rencontre a permis d’explorer les thèmes majeurs de l’œuvre, notamment l’identité et la quête de soi, avec une analyse approfondie de la manière dont les personnages oscillent entre présence et absence.
Evoquant le processus de création de son roman, M. Bentría a révélé que l’idée lui est venue de ses propres expériences et de ses observations du monde qui l’entoure, ajoutant qu’il lui a fallu quatre ans pour mener ce projet à terme.
« Le livre est le langage par lequel on se construit; ce sont les yeux qui racontent la vie des autres tout en retraçant la quête incessante de son propre chemin », a-t-il confié.
De son côté, M. Montero a salué la capacité de Farid Bentría à marier poésie et narration, offrant ainsi une expérience de lecture qui transcende les frontières géographiques et temporelles.
« Bien qu’aucune ville ne soit explicitement nommée, des indices disséminés dans le récit évoquent clairement Tanger, une cité à la croisée des cultures, où l’appel à la prière résonne aux côtés de dialogues multilingues, illustrant une profonde compréhension des traditions arabes et européennes », a-t-il déclaré à la MAP.
Confirmant cette interprétation, M. Bentría a souligné : « Tanger est en effet le cadre de l’histoire, même si elle n’est jamais citée nommément. La ville incarne cette dualité et ces échanges entre les deux rives de la Méditerranée, qui sont au cœur de mon récit ».
Exprimant sa fierté de présenter son premier roman dans ce prestigieux centre culturel, M. Bentría a également souligné qu’il n’avait jamais ressenti de conflit identitaire, malgré son départ pour Grenade à un jeune âge. Ses racines tangéroises, profondément ancrées en lui, continuent d’enrichir sa perspective et son écriture.
« Cette forte connexion avec Tanger, même à distance, me permet de naviguer sereinement entre mes différentes identités et d’intégrer ces influences multiples dans mon œuvre littéraire », a-t-il affirmé.
Au cours de l’événement, l’auteur a partagé des anecdotes sur son parcours littéraire et a répondu aux questions du public, suscitant des échanges riches et animés sur le rôle de la littérature dans le monde contemporain.
La soirée s’est conclue par une séance de dédicaces, où des lecteurs de tous horizons ont pu échanger quelques mots avec l’écrivain, témoignant de leur enthousiasme et de l’impact positif de cette rencontre.
Cet événement littéraire a ainsi célébré non seulement le talent de Farid Othman Bentría, mais aussi l’importance de la littérature en tant que vecteur de culture et de dialogue, mettant en lumière les liens profonds qui unissent les deux rives de la Méditerranée.
Né en 1979 à Tanger dans une famille fière de son interculturalité, Farid Othman Bentría a étudié les sciences politiques et la sociologie à Grenade. Il occupe actuellement les fonctions de directeur de la FIDH (Fondation Internationale des Droits Humains), de coordinateur des Socialistes MEDINA (PSOE) et de coordinateur du FCATT (Festival de Cinéma Africain de Tarifa-Tanger).
A travers ses écrits et ses activités culturelles, il ne cesse d’explorer et de célébrer la richesse des échanges interculturels, tout en mettant en avant la littérature comme moyen privilégié de dialogue et de compréhension entre les peuples.
Le Centre Cinématographique Marocain (CCM) vient de dévoiler la liste des projets de longs métrages en cours de développement devant participer à la quatrième édition du Concours Pitch.
Il s’agit de 8 projets retenus parmi 30 candidatures pour cette 4ème édition du Concours Pitch qui se tiendra à Tanger du 19 au 21 octobre 2024 dans le cadre de la 24ème édition du Festival National du Film, organisée sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, indique le CCM dans un communiqué.
La sélection des projets inclut: « Classe (Très) moyenne » de Reda Lahmouid, « Gouttes de pluie » d’El Houssain Chani, « La piste » de Mohcine Nadifi, « Les Âmes suspendues » d’Ayoub Lahnoud, « Simeon Idriss » de Zineb Wakrim, « Hayat (i) » de Malika Zairi, « Sur les traces d’Estevanico le Maure » de Mohammed Hicham Regragui, « La Guerre de mon père » de Younes Jaddad.
Ces projets seront présentés devant un jury de professionnels nationaux et internationaux, avec la possibilité de remporter l’un des prix décernés par le CCM, en l’occurrence le Grand Prix (50.000 DH), Prix du Jury (40.000 DH) et Prix du Scénario (30.000 DH).
Le programme définitif des rencontres professionnelles et la liste des intervenants seront prochainement communiqués, ajoute la même source.
LibérationRead More