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Entre la FNS et le gouvernement, le courant a trop de mal à passer

Entre la FNS et le gouvernement, le courant a trop de mal à passer
La Fédération nationale de la santé (FNS) maintient une pression constante sur le gouvernement et le ministère de la Santé et de la Protection sociale. Enchaînant les actions de protestation, elle multiplie les déclarations, sit-in et grèves, afin de faire valoir les droits du personnel médical. Dernièrement, elle a adressé une lettre ouverte au chef du gouvernement, ainsi qu’au ministre de la Santé, exigeant l’ouverture d’un dialogue social sérieux. Ce dialogue, selon la FNS, doit permettre l’application complète des accords signés le 29 décembre 2023 et le 26 janvier dernier, tout en garantissant la préservation des acquis du personnel de la santé. Pour les syndicalistes, il est urgent de mettre un terme à ce qu’ils appellent le « processus de régression » des droits du personnel, qui se fait sous couvert d’un dialogue social «illégitime et factice».

A rappeler, à ce propos, que le ministère de la Santé est  parvenu à « un consensus final », il y a quelques jours,  avec la coordination syndicale nationale afin d’opérationnaliser les outputs de l’accord  du 23 juillet 2024  encadrant le statut moral et juridique du personnel de la santé ainsi que les revendications financières.

 Conflit persistant

Le conflit entre la FNS et le gouvernement s’enlise autour de la question cruciale de « l’absence de consultation des professionnels de la santé dans les réformes qui les concernent directement ». La FNS critique vivement « le manque de dialogue authentique et inclusif dans l’élaboration des décisions ». Selon les syndicalistes de la FNS, « ce problème de consultation alimente la frustration des travailleurs du secteur, qui se sentent dépossédés de leur voix dans les réformes actuelles ». Le syndicat exige ainsi « non seulement une refonte législative plus inclusive, mais aussi une reconnaissance des droits des professionnels de la santé, déjà acquis à travers des années de négociations et d’efforts ».

Cependant, le point de friction majeur réside dans les réformes législatives. La FNS demande « des modifications précises à des lois clés, notamment les articles de la loi 22.08 qui régit la création des groupements sanitaires territoriaux, ainsi qu’une révision complète de la loi 22.09, qui fixe les garanties essentielles pour les ressources humaines dans le secteur de la santé ». Pour le syndicat, « ces lois actuelles ne répondent pas adéquatement aux attentes du personnel médical, et sont perçues comme des mécanismes qui renforcent les inégalités, plutôt que de les corriger ».

Retrait des décrets et appel à une meilleure représentativité

Un autre point de discorde réside dans les décrets adoptés unilatéralement par le gouvernement en juillet 2024. La FNS dénonce fermement « ces décisions prises sans consultation préalable des professionnels du secteur ». Elle demande « leur retrait immédiat, les considérant comme une atteinte aux droits des travailleurs et un mépris du processus de dialogue ».

La FNS appelle également à « une meilleure représentativité des différentes catégories de professionnels de la santé, hommes et femmes, au sein des instances de gouvernance des agences sanitaires nationales ». Cette revendication vise à « garantir une représentation plus équitable dans les structures de décision, en tenant compte de la diversité des acteurs du secteur. L’objectif est de s’assurer que tous les professionnels, quels que soient leur statut ou leur genre, aient une voix dans les décisions qui affectent leur travail et leur avenir ».

Réforme participative et inclusive

Le syndicat met en avant « la nécessité d’une réforme participative, dans laquelle les professionnels de la santé seraient activement impliqués ». Selon la FNS, « cette approche est la clé pour que les réformes envisagées soient réellement adaptées aux besoins et réalités du terrain. En impliquant davantage les travailleurs dans les processus décisionnels, le gouvernement pourrait éviter les mécontentements actuels et mettre en place un système de santé plus équitable et plus performant ».

L’appel de la FNS à une participation accrue dans la réforme de la structure organisationnelle de l’administration centrale du secteur de la santé reflète, expliquent les syndicalistes de la FNS, «une profonde volonté d’institutionnaliser un véritable dialogue social, où les décisions ne sont plus imposées de manière unilatérale, mais co-construites avec les acteurs du secteur». «Cela traduit une recherche d’équité et de justice dans la gestion du secteur de la santé, pour une meilleure prise en compte des intérêts de ceux qui sont en première ligne du système», concluent-ils.

Hassan Bentaleb

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