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Abderrahim Chahid : Nous estimons que l’Exécutif a besoin d’un nouveau départ et d’un nouveau souffle politique

Abderrahim Chahid : Nous estimons que l’Exécutif a besoin d’un nouveau départ et d’un nouveau souffle politique
Le Parlement marocain ouvrira, vendredi prochain, la première session de la quatrième année législative de la onzième législature. Pour accompagner cette nouvelle session parlementaire, la MAP a recueilli les avis et positions de plusieurs groupes parlementaires au sujet des enjeux et questions prioritaires qui suscitent l’intérêt des représentants de la Nation.
Dans une interview accordée à la MAP, Abderrahim Chahid, président du Groupe socialiste-Opposition ittihadie à la Chambre des représentants, dresse une évaluation des réalisations gouvernementales et met en lumière les principales questions défendues par son groupe parlementaire.

Quels sont les enjeux les plus importants liés à la nouvelle rentrée parlementaire ?

Avec le début de cette nouvelle année politique, nous entamons la quatrième année du gouvernement qui jouit d’une large majorité au Parlement, adossée à une coalition de trois partis politiques, ce qui lui a donné une plus grande possibilité d’atteindre l’harmonie et l’efficacité. Néanmoins, nous posons aujourd’hui, en tant qu’opposition, une question fondamentale : trois ans après, dans quelle mesure ce gouvernement a-t-il pu tenir ses promesses électorales, aussi bien celles présentées dans les programmes de ses partis que celles incluses dans le programme gouvernemental ?

Malheureusement, le Groupe socialiste estime que la performance du gouvernement s’est clairement affaiblie à bien des égards. Sur le plan politique, nous constatons une faible performance du gouvernement face aux défis sociaux et aux tensions dans certains secteurs, comme c’est le cas dans la justice et l’éducation.

Sur le plan social, le gouvernement n’a pas réussi à contrôler les prix, qui demeurent l’une des préoccupations majeures des citoyens, en raison de leur lien direct avec le pouvoir d’achat. De plus, les politiques gouvernementales liées à la réalisation de la croissance, à l’attraction des investissements et à la concrétisation de l’Etat social doivent se refléter dans le pouvoir d’achat des citoyens.

Au regard de ces données, nous concluons que le gouvernement trouve de grandes difficultés à mettre en œuvre les programmes et les projets qu’il a adoptés. Nous estimons donc que l’Exécutif a besoin d’un nouveau départ et d’un nouveau souffle politique.

L’actuelle rentrée parlementaire se caractérise par un agenda législatif chargé. Quelle est, selon vous, l’approche à adopter pour débattre des textes proposés et les adopter ?

Concernant l’agenda législatif, nous constatons que le gouvernement envisage les lois en fonction uniquement de la majorité quantitative, sans accorder suffisamment d’importance au dialogue social ou à la consultation des parties concernées. Par exemple, le Code de procédure civile a été adopté malgré une forte opposition de la part des avocats, alors qu’il aurait été préférable de procéder à des discussions préalables pour parvenir à un compromis.

Quant à la loi sur la grève, elle a été présentée au Parlement sans négociations avec les syndicats, ce qui reflète l’absence d’une approche participative de la part du gouvernement. Par conséquent, il vaut mieux finaliser les lois en concertation avec les acteurs sociaux avant de les soumettre au Parlement afin de garantir leur succès et leur pérennité.

Je tiens à souligner à ce sujet que le débat politique a sa place au Parlement. Plus le débat politique est authentique, plus il suscite un plus grand intérêt de la part des citoyens. L’année dernière, par exemple, la loi de Finances a fait l’objet d’un débat intense et les citoyens l’ont suivi avec beaucoup d’intérêt. Il est donc essentiel que l’élite politique s’engage, de cette manière, dans un débat au sujet de tous les chantiers.

La diplomatie parlementaire est d’une grande importance dans le plaidoyer en faveur des causes nationales, comment pouvons-nous renforcer le rôle des représentants de la Nation à cet égard ?

Pour répondre à cette question, il convient de passer en revue l’expérience du Parti de l’Union socialiste des forces populaires et de son Groupe parlementaire dans ce domaine. Nous sommes présents au sein de l’Internationale socialiste où nous avons réussi, cette année, à accéder à la vice-présidence.

Nous avons également pu accéder, cette année, au secrétariat de l’Internationale de la jeunesse socialiste. De plus, le Groupe socialiste avait organisé l’année dernière le Forum international des jeunes socialistes à Marrakech, et nous accueillerons, en mai prochain, 140 jeunes parlementaires venus des quatre coins du monde. Nous avons également une présence remarquable à l’Internationale socialiste des femmes et dans d’autres forums socialistes.

Partant de ce constat, les divers partis politiques sont appelés à s’impliquer davantage dans les groupements internationaux des formations libérales, de droite, de gauche, entre autres. Ainsi, nos partis, quelle que soit leur orientation, doivent tisser des relations de coopération à l’international selon cette approche.

Il est également nécessaire de rendre l’action des sections nationales permanentes, qui représentent la Chambre auprès des organisations parlementaires régionales et internationales, plus ambitieuse et influente sur le plan politique.

Cela ne peut être réalisé qu’à travers deux aspects : établir une relation plus étroite avec le ministère des Affaires étrangères, qui est appelé à organiser des forums de réflexion et de débat, et concevoir un projet pour que les commissions des affaires étrangères des partis et le ministère organisent conjointement des forums au sein du Parlement, destinés à mettre à jour les informations en constante évolution.

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