Le rein est un organe silencieux, mais ses appels à l’aide existent. À chacun de les entendre et de faire preuve de vigilance avant que la souffrance ne devienne irréversible.
Leur action destructrice se déploie lentement, souvent sans bruit, jusqu’à ce que la fonction rénale se détériore gravement, menant à l’insuffisance rénale chronique terminale, un point de non-retour qui impose la dialyse.
Pourtant, cette progression silencieuse peut être décelée, à condition d’être attentif aux signaux d’alerte et de surveiller régulièrement certains paramètres biologiques.
Quels sont les signes qui doivent alerter ?
Les symptômes de la souffrance rénale sont souvent subtils, mais certains peuvent révéler un début de dysfonctionnement :
Fatigue excessive : Lorsque les reins ne filtrent plus efficacement les toxines, ces dernières s’accumulent dans le sang, entraînant une sensation de fatigue générale, parfois confondue avec d’autres maladies.
Œdèmes : Les reins régulent les fluides dans le corps. Si leur fonction est altérée, des œdèmes (gonflements) peuvent apparaître, surtout au niveau des chevilles, des pieds et du visage.
Modification de la miction : Des changements dans la fréquence ou l’apparence des urines (mousseuses, plus claires ou plus foncées) peuvent être des signes avant-coureurs. Une miction plus fréquente la nuit est également un indice.
Hypertension artérielle résistante : Si l’hypertension est difficile à contrôler malgré les traitements, elle peut refléter une atteinte rénale sous-jacente.
Douleurs lombaires : Parfois, des douleurs ou des sensations de pression au bas du dos, là où sont situés les reins, peuvent survenir.
Nausées et manque d’appétit : Les toxines non éliminées peuvent provoquer des nausées, un goût métallique dans la bouche, et entraîner une perte d’appétit.
Quels examens biologiques surveiller ?
Il est essentiel de ne pas attendre les symptômes pour s’inquiéter de la fonction rénale. Un suivi biologique régulier, en particulier chez les personnes hypertendues ou diabétiques, est indispensable pour détecter un dysfonctionnement avant qu’il ne soit trop tard.
1. La créatinine sanguine : C’est un indicateur clé de la filtration rénale. Un taux élevé de créatinine révèle que les reins ne parviennent plus à éliminer correctement les déchets du sang.
2. La clairance de la créatinine (ou débit de filtration glomérulaire – DFG) : Calculée à partir du taux de créatinine, elle mesure la capacité des reins à filtrer le sang. Un DFG inférieur à 60 mL/min/1,73 m² est un signe d’insuffisance rénale.
3. L’albuminurie (ou microalbuminurie) : Cet examen permet de détecter la présence de protéines dans les urines. Normalement, les protéines ne passent pas dans les urines, mais en cas de lésion rénale, elles fuient à travers les filtres rénaux.
4. L’urée sanguine : L’urée est un déchet issu de la dégradation des protéines. Comme la créatinine, un taux élevé d’urée peut signaler un mauvais fonctionnement des reins.
5. L’ionogramme sanguin : Cet examen mesure les taux de sodium, potassium, et d’autres électrolytes, qui peuvent être perturbés en cas de dysfonctionnement rénal.
Surveiller régulièrement ces paramètres permet de prendre de l’avance sur la maladie et d’ajuster les traitements.
Des interventions précoces – comme le contrôle strict de la pression artérielle, la gestion rigoureuse du diabète, ou des changements dans l’alimentation – peuvent considérablement ralentir la progression de l’insuffisance rénale.
Le rein est un organe silencieux, mais ses appels à l’aide existent. À chacun de les entendre et de faire preuve de vigilance avant que la souffrance ne devienne irréversible.
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