« Même si sa carrière en club n’est pas terminée, Antoine était et restera un monument du football français, l’un des plus grands joueurs de son histoire », un joueur « animé par un esprit collectif de tous les instants et un altruisme rare chez les joueurs offensifs », qui « a toujours fait honneur au football et au maillot bleu », écrit Deschamps.
Griezmann et l’équipe de France, c’est une histoire faite de larmes et de trophées, de caviars et de célébrations mythiques, de Rio à Munich, de Moscou à Lusail.
En une décennie sous le maillot bleu, depuis ses débuts en mars 2014, l’attaquant aux 137 sélections, 44 buts et 30 passes décisives, a su conquérir le coeur du public français par son élégance balle au pied, sa générosité sur le terrain et sa capacité à briller dans les moments décisifs.
Après la désillusion au Mondial-2014 (élimination par l’Allemagne en quarts de finale), qu’il avait quitté en pleurs, le Mâconnais a par la suite pris les rênes de l’équipe et su incarner une nouvelle génération désireuse d’imiter ses aînés, devenant au cours de l’Euro-2016 à domicile un véritable héros national, cruellement battu en finale par le Portugal.
Avec une influence grandissante sur le jeu de son équipe, « Grizou » a enfin connu la consécration en soulevant la Coupe du monde en 2018 en Russie pour inscrire son nom dans la légende du sport français, et est passé proche de dépasser les Zidane, Platini ou Henry en échouant à nouveau contre l’Argentine en finale du Mondial-2022 au Qatar, dont il a été l’un des meilleurs joueurs, à 31 ans.
Le couteau suisse de Deschamps, devenu en parallèle le meilleur buteur de l’histoire de l’Atlético Madrid, où il a su se racheter auprès de ses supporters après son départ pour le FC Barcelone, a toujours gardé la confiance de son sélectionneur même dans ses moments de doute.
Mais la relation entre les deux hommes s’est notablement étiolée depuis la décision de l’ancien milieu de terrain marseillais de confier le brassard de capitaine à Kylian Mbappé en mars 2023 après la retraite internationale d’Hugo Lloris.
Emoussé par une saison éreintante et loin de son activité et de sa justesse technique habituelle sur le terrain, l’emblématique N.7 des Bleus a par la suite vu son statut d’intouchable remis en cause pendant l’Euro-2024 en Allemagne, terminé tête basse et le cœur lourd après l’élimination en demi-finale face à l’Espagne, son pays d’adoption.
Interrogé à l’époque en zone mixte sur la possibilité que cette rencontre soit sa dernière en Bleu, il n’avait alors pas souhaité réagir à chaud, mais l’idée de mettre fin à son aventure sous le maillot tricolore avait certainement commencé à germer dans son esprit.
Toujours avec son sourire enfantin et sa bonne humeur contagieuse, Griezmann avait semblé repartir de l’avant en participant au premier rassemblement de la saison en septembre dernier, assurant que son oeuvre n’était pas tout à fait achevée.
Elle ne le sera peut-être jamais, et l’ampleur de ses doutes quant à son rôle réel pour les prochaines échéances devait elle être immense, pour que lui, le fana de sport américain, renonce à disputer une quatrième Coupe du monde au pays de l’oncle Sam, co-organisateur avec le Mexique et le Canada en 2026.
Avant de s’y rendre dans quelques mois pour rejoindre ses amis Olivier Giroud et Hugo Lloris et vivre enfin son rêve américain ?
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