A la tête du Hezbollah depuis 1992, Hassan Nasrallah, 64 ans, est un homme de religion qui fait l’objet d’un véritable culte de la personnalité parmi la communauté chiite au Liban. Depuis des années, il vit dans la clandestinité et est apparu rarement en public.
« Le message est simple: quiconque menace les citoyens d’Israël, nous saurons comment l’atteindre », a averti, le chef d’état-major israélien, le général Herzi Halevi.
Selon un communiqué militaire israélien, Ali Karaké, présenté comme le commandant du front sud du Hezbollah, ainsi que d’autres commandants du mouvement ont été tués au côté de Hassan Nasrallah.
L’armée a ensuite affirmé que la « plupart » des hauts dirigeants du Hezbollah avaient été « éliminés » lors des opérations israéliennes des derniers mois.
L’armée israélienne a diffusé des images du ministre de la Défense, Yoav Gallant, de Herzi Halevi et du chef de l’armée de l’air, Tomer Bar, réunis dans un centre de commandement lors de l’opération contre Hassan Nasrallah, baptisée « Ordre nouveau ».
L’attaque contre Nasrallah « était très sophistiquée. Cela démontre non seulement des capacités technologiques énormes mais aussi à quel point Israël a infiltré le Hezbollah », estime James Dorsey, chercheur à l’Institut du Moyen-Orient de l’Université nationale de Singapour.
« Il y a encore du chemin à faire, le Hezbollah possède toujours des roquettes et des missiles et a la capacité d’en tirer plusieurs simultanément », a déclaré le porte-parole, le lieutenant-colonel Nadav Shoshani, estimant encore à « des dizaines de milliers de roquettes » l’arsenal du mouvement.
Le raid israélien de vendredi a détruit des dizaines d’immeubles, poussé à la fuite des milliers de personnes et fait au moins six morts selon un bilan des autorités libanaises. Plusieurs familles ont dormi dans la rue. Des colonnes de fumée s’élèvent encore des décombres.
A Téhéran, la municipalité a érigé des panneaux avec un portrait de Hassan Nasrallah souriant et l’inscription « Le Hezbollah est vivant ». Ce mouvement, financé et armé par l’Iran, a été créé en 1982 à l’initiative des Gardiens de la Révolution, l’armée idéologique de la République islamique.
Malgré les coups portés par Israël qui bombarde sans cesse les bastions du Hezbollah dans le sud et l’est du Liban et près de Beyrouth, le mouvement a annoncé samedi avoir tiré des roquettes contre un kibboutz et des cibles militaires dans le nord d’Israël. Mais la grande majorité des roquettes sont souvent interceptées.
Lundi dernier, l’armée israélienne a lancé une campagne de bombardements violents et meurtriers contre le Hezbollah au Liban, après un an d’échanges de tirs transfrontaliers avec la formation libanaise.
Le Hezbollah a ouvert un front contre Israël au début de la guerre à Gaza, déclenchée par une attaque le 7 octobre 2023 contre Israël menée par le Hamas palestinien, son allié.
Israël affirme agir pour faire cesser les tirs du Hezbollah vers le nord de son territoire, frontalier du sud du Liban, et permettre ainsi le retour de dizaines de milliers d’habitants contraints à la fuite.
Samedi, l’armée israélienne a indiqué avoir mené des frappes sur « 140 cibles du Hezbollah » depuis vendredi soir dans le sud et l’est du Liban, et affirmé avoir tué un de ses commandants et son adjoint dans un raid dans le sud du Liban.
Israël a aussi annoncé que son aviation avait survolé dans la nuit les environs de l’aéroport de Beyrouth disant vouloir empêcher l’Iran d’y faire atterrir des armes destinées au Hezbollah.
Depuis lundi, les bombardements israéliens ont fait plus de 700 morts, en majorité des civils selon le ministère libanais de la Santé. En un an, le nombre de personnes tuées s’élève à plus de 1.500, un bilan plus lourd que celui des 33 jours de guerre entre Israël et le Hezbollah en 2006.
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