Les députés russes ont voté, mercredi, en première lecture un projet de loi interdisant l’adoption d’enfants russes par des ressortissants de pays autorisant la transition de genre.
L’interdiction votée concerne les citoyens de pays autorisant « le changement de sexe par intervention médicale, y compris par l’utilisation de médicaments » et la modification du genre indiqué dans les « documents d’identité », selon la législation.
Elle a pour but d’empêcher « toute adoption d’enfants russes par des représentants des communautés LGBT », détaille le texte explicatif qui accompagne le projet de loi.
Au total, 397 députés ont voté mercredi en faveur de ce texte et uniquement un contre.
« Avec cette loi, nous protégeons l’enfant », s’est félicité après le vote le président de la Douma Viatcheslav Volodine, un proche de Vladimir Poutine et fervent soutien de ce texte.
Les députés à l’origine de cette initiative ont affirmé vouloir éviter que les parents adoptifs puissent « changer de sexe » ou « changer le sexe de l’enfant adopté », qui doit être, selon eux, « élevé dans une famille traditionnelle ».
La Russie a elle-même adopté en juillet 2023 une loi bannissant les transitions de genre et interdisant aux personnes transgenres d’adopter des enfants.
Pour entrer en vigueur, la proposition de loi doit être votée après un total de trois lectures à la Douma, la chambre basse du Parlement, puis par le Conseil de la Fédération (chambre haute) et être promulguée par Vladimir Poutine, ces deux dernières étapes n’étant généralement qu’une formalité.
Le président russe voit son pays comme le porte-drapeau des valeurs « traditionnelles », face à ce qu’il juge être la « décadence » morale de l’Occident du fait de sa tolérance à l’égard des LGBT+.
Viatcheslav Volodine, interrogé sur cette loi mi-septembre par la radio Komsomolskaïa Pravda, avait estimé que « l’Europe, tout comme les Etats-Unis, est malade », en évoquant notamment la participation d’athlètes transgenres à des compétitions sportives.
Il s’en était pris aux personnes « qui étaient des hommes hier et qui aujourd’hui se disent femmes en ayant changé artificiellement de nom de famille et de sexe, mais qui ne sont pas pour autant devenues des femmes ».
Ce projet de loi en remplace un autre, proposé par des députés en août 2022 mais finalement jamais voté, sur l’interdiction de l’adoption aux ressortissants de pays « inamicaux ».
Les tensions avec l’Occident, déjà fortes, ont été décuplées par le déclenchement de l’offensive du Kremlin contre l’Ukraine, en février 2022.
La loi, si elle entre en vigueur, devrait avant tout avoir une portée symbolique. En 2023, seuls six enfants russes ont été adoptés par des citoyens étrangers, selon les chiffres officiels.
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