Selon cette étude réalisée par l’Institut national d’études démographiques (Ined) et son homologue allemand, l’Institut fédéral de recherche sur la population (BiB), ce sont d’abord les points d’arrivée de la pandémie sur le continent qui sont les plus touchés par la surmortalité.
« Dans les provinces de Bergame, Crémone et Plaisance (nord de l’Italie) la perte d’espérance de vie a été particulièrement spectaculaire, proche de quatre ans » pendant la première vague de la pandémie, en 2020, indique le résumé de cette étude publié mardi par l’Ined.
D’une manière générale, « les régions du nord de l’Italie, du sud de la Suisse, du centre de l’Espagne et de l’est de la Pologne ont perdu plus de deux ans et demi d’espérance de vie » pendant cette première vague.
Mais en 2021, « la surmortalité s’est déplacée vers l’est de l’Europe ». « Les régions où les pertes d’espérance de vie ont été supérieures à deux ans se situaient en Pologne, en Tchéquie, en Hongrie, et en Slovaquie », note l’étude.
« Seules une région italienne et une espagnole faisaient partie de ce groupe, alors que ces deux pays avaient été fortement touchés en 2020 », ajoute-t-elle.
Au final, « parmi les 50 régions (européennes) les plus touchées » par la surmortalité en 2020 et 2021, « celles situées en Europe de l’est sont largement majoritaires: on y retrouve 36 régions polonaises, six slovaques, deux tchèques, une hongroise ainsi que les deux régions lituaniennes ».
Globalement, la France ne fait pas partie des pays les plus mal lotis pour la surmortalité: sur 2020 et 2021, son département le plus touché, la Seine-Saint-Denis, se situe au 81e rang des 569 régions européennes dans le champ de l’étude.
Le Val-d’Oise vient ensuite au 115e rang, et l’Essonne au 130e rang, tous les autres départements se situant au-delà du 151e rang.
En 2020, « c’est en région parisienne et près de la frontière allemande que l’espérance de vie a le plus chuté (entre un an et demi et deux ans) », tandis que « l’ouest du pays a été épargné », indique l’étude. En 2021, les valeurs étaient beaucoup plus homogènes dans l’Hexagone.
Quant à la Suède, qui avait suivi une voie divergente des autres pays européens en refusant les confinements, les résultats de ses régions en termes de mortalité sont comparables à ceux de ses voisins.
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