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MAGAZINE : L’Boulevard, circulez il y a tout à voir

MAGAZINE : L’Boulevard, circulez il y a tout à voir

Une 22e édition faite d’explosions et de remises en cause. C’est l’esprit saint dans un corps sain qu’a proposé cette livraison (12-15 septembre) du festival casablancais. Une programmation qui chatouille jusqu’au fou dire, une équipe qui aime nous aimer et une programmation qui ne prend pas la tête. Avec cela, cette faune qui s’aime en aimant. Pouce levé vers le ciel.

Nous avons l’impression que le public de cette nouba exceptionnelle s’assagit en se maintenant dans une folie salvatrice, belle comme la programmation qui l’enveloppe. La page de l’incident vécu en 2022 semble tournée et scotchée. C’est assurément ce qui injecte un nouveau souffle dans l’air stimulante du club du R.U.C., hôte du festival. Après le vent de panique qui traverse il y a deux ans la soirée rap, les organisateurs se fondent d’un communiqué dans lequel ils disent, en substance : « Hier, L’Boulevard a connu une affluence sans précédent : le public venu assister aux concerts de rap/hip hop programmés pour la 20e édition du festival a été bien plus nombreux que ce que peut accueillir le stade du R.U.C (…) À toutes et à tous, l’équipe de L’Boulevard présente ses excuses et condamne les actes de vandalisme, qui n’honorent ni l’esprit du festival, ni celui de son public et de ses artistes. Notre amour de la musique, nos efforts pour développer les arts urbains et notre foi en la jeunesse marocaine restent intacts, malgré les événements d’hier soir. » Page tournée et scotchée donc. Et que dire de cette 22e livraison ? Le cheptel se renouvelle et les jeunes d’avant prennent de la bouteille, prononçant leur fidélité, malgré cet âge qui n’arrête jamais de les bonifier. Le secret de L’Boulevard ? Son équipe qui se shoote aux bonnes ondes, ses créateurs qui croulent sous les bénédictions de ceux qui aiment la vie et ses entraves. Finalement, L’Boulevard n’est pas un festival mais un état d’esprit. Et son souk et ses différents stands…  
 
Artistes du lendemain 
Insistant sur le retour à la « normale » nous racontons l’année dernière : « Une quarantaine de groupes dont cinq étrangers garnissent la scène de la 21e édition de L’Boulevard. L’annonce faite lors d’une conférence de presse donnée par les fondateurs du festival, Mohamed ‘’Momo’’ Merhari et Hicham Bahou, aligne quelques noms d’invités étrangers : la formation malienne Tinariwen, fer de lance du blues touareg ; Decapitated, band polonais de trash metal ; le combo algérien de gnaoua-rock Djmawi Africa, le rappeur franco-algérien Tif et la palestinienne Rasha Nahas. Les artistes marocains arrivent en force : le retour du groupe Ganga Vibes, la participation du rappeur Shobee, des groupes Chikno, Old School, DJ Zulu Nawfel, Minerva, DIIB, Lazywall, Thrillogy, The Leila, Meteor Airlines, entre autres. » L’Boulevard brille par son support aux artistes du lendemain. « Au total pour ce 22e jet, sept lauréats Tremplin sont récompensés, célébrant la diversité de la scène musicale émergente. Dans la catégorie Rap/Hip-hop, le premier prix a été décerné à Lkaryanist, (Agadir) et le second à Libre Man (Meknès). Le troisième de cœur du jury est allé à NFlow (Casablanca). Dans la catégorie Fusion et musiques actuelles, le premier prix a été remporté par Anass Chair (Houceima) et le second par Isu-Tar (Kelaât M’gouna). Dans la catégorie Rock-Metal, le groupe Pagan Ulver (Settat) et Nexus 7.17 (Agadir) ont décroché respectivement les premier et second prix. Les 7 groupes et artistes primés lors de cette 22e édition s’apprêtent à franchir une nouvelle étape. Jusqu’au 20 septembre, ils suivront une formation technique et artistique à travers une série d’ateliers animés par des professionnels. Ces sessions aborderont des aspects essentiels tels que les questions juridiques, techniques, créatives, ainsi que la communication ou encore la distribution digitale. Cette formation permet aux artistes en herbe d’acquérir un langage professionnel indispensable pour saisir des opportunités et évoluer dans l’industrie musicale, souvent encore méconnue à ce stade de leur carrière. En plus de cette formation, chaque premier prix recevra 10 000 DH, tandis que les seconds se verront attribuer 5 000 DH. Tous auront également la chance d’enregistrer un titre au Studio Hiba, partenaire du festival L’Boulevard. Le prix coup de cœur dans la catégorie rap n’est pas en reste, puisqu’il bénéficie de l’enregistrement d’un morceau au même Studio Hiba, ainsi que de la formation offerte aux autres lauréats. » Cette initiative souligne l’engagement du festival à accompagner de près les artistes prometteurs et à leur offrir un tremplin vers une carrière professionnelle. 
 
Le tout et son garde-fou 

L’Boulevard 2024 s’achève par le vibrant concert du jeune gnaoui universel Mehdi Nassouli. 35 formations musicales marquent leur empreinte sur le boulevard tortueux de cette belle édition. « Fidèle à son essence, L’Boulevard a réuni sur une même scène des artistes émergents et confirmés, marocains et internationaux, créant une véritable plateforme d’échanges artistiques et de rencontres. » En mêlant le tout et son garde-fou, on garde en mémoire les prestations de quelques guests : Suicidal Tendencies, Fehd Benchemsi & The Lallas, Nab Fake, Dada, Aita mon Amour, Sakadoya, El Dey, Sarah & Ismael… Et cet hommage rendu à Mehdi Metallica, métalleux parti tôt cette année. Que ce festival continue à nous enchanter, le reste nous nous en occupons.

 

Anis HAJJAM

L’Opinion Maroc – Actualité et Infos au Maroc et dans le monde.Read More