« C’est dans les camps que la problématique des femmes prend toute son ampleur, d’autant plus qu’on ne peut même pas parler des droits et libertés les plus élémentaires », s’indigne Mme Duihi, présidente de l’Observatoire international sur la paix, la démocratie et les droits de l’Homme (IOPDHR).
Cette militante basée à Genève dresse un tableau sombre de la situation des droits de la femme dans les camps de Tindouf, dans un contexte d’effritement et de divisions internes du polisario, qui laissent planer un sérieux danger pour la paix et la sécurité dans la région et au-delà. Mettant à profit la visibilité que lui procure son statut à la tête d’une ONG active auprès de l’ONU, Aicha Duihi ne cesse de porter haut et fort la parole des victimes des exactions graves des séparatistes et leurs familles.
« Notre mission première est de sensibiliser le Conseil des droits de l’Homme et la communauté internationale sur le calvaire des populations enfermées dans cette zone du sud-ouest algérien », a-t-elle relevé, soulignant que nombreuses sont les victimes qui présentent leur témoignage devant le conseil pour attirer son attention sur les cas de torture, de détention abusive, de disparition forcée et autres.
De l’avis de la présidente de l’IOPDHR, l’inaction des autorités algériennes par rapport à la situation explosive dans les camps de Tindouf, marquée par la répression de toute voix dissonante, ne fait qu’aggraver les choses. Les acteurs de la société civile issus des provinces sahariennes, a-t-elle fait observer, sont de plus en plus conscients de leur rôle primordial dans la dénonciation des graves violations des droits humains commis dans les camps et de la situation de non-droit qui y persiste.
Ce déni des droits des femmes en particulier est doublé d’un grand nombre de cas de violations commises à leur encontre, notamment les viols et autres violences sexuelles. Porte-voix des femmes et hommes opprimés à Tindouf, elle s’interroge sur le silence de la communauté internationale face aux violations systématiques des droits humains commises dans les camps.
Après des études à Laâyoune, à Rabat et à Poitiers en France, sanctionnées par un diplôme supérieur en économie des organisations ainsi qu’un diplôme de l’Institut d’administration des entreprises, cette jeune sahraouie s’est investie dans le combat pour la protection des droits de l’Homme. Son engagement lui a valu de prestigieuses récompenses, dont le Prix du leadership féminin international au Parlement européen qui lui a été décerné en Belgique en 2019.
Aujourd’hui, Aicha Duihi envisage l’avenir avec optimisme, « encouragée par les acquis substantiels consacrées par le Royaume dans le domaine des droits de l’Homme, et couronnées par son élection à la tête du CDH au titre de l’année en cours.
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