Dans les replis de l’Atlas, là où le Maroc profond dévoile ses trésors les mieux gardés, le lac de Bin el Ouidane étend son miroir d’azur. Un joyau liquide serti dans l’écrin minéral des montagnes, une parenthèse bleue dans l’ocre des terres berbères.
Née de la main de l’homme dans les années 50, la retenue d’eau de Bine El Ouidane artificielle a sculpté un paysage d’une beauté saisissante. Les eaux turquoise du lac serpentent entre les collines, dessinant des bras sinueux qui s’enfoncent dans les vallées comme autant de fjords marocains. Sur les rives escarpées, les pins et les chênes verts dégringolent jusqu’à l’eau, leur reflet tremblant à la surface comme une aquarelle vivante.
Bine el Ouidane, c’est d’abord une invitation au voyage. Les routes qui y mènent sont un défi aux lois de la gravité, s’accrochant aux flancs des montagnes, offrant à chaque virage une vue plus spectaculaire que la précédente. Ici, le temps semble suspendu, comme si la modernité avait choisi de faire une halte respectueuse aux portes de ce sanctuaire naturel.
Pour le voyageur en quête d’authenticité, les villages berbères qui parsèment les hauteurs sont autant de portes ouvertes sur une culture millénaire. L’hospitalité y est reine, le thé à la menthe, un sésame qui ouvre les cœurs et les maisons.
Les amateurs de sensations fortes trouveront leur compte dans les eaux du lac. Jet-ski, ski nautique, ou simple baignade dans les criques isolées, Bine el Ouidane est un terrain de jeu aquatique inattendu au cœur des montagnes. Pour les contemplatifs, une promenade en barque au coucher du soleil offre un spectacle dont on ne se lasse pas : le ciel embrasé se reflète dans les eaux calmes, créant l’illusion d’un monde inversé où les montagnes plongent dans un océan de feu.
La pêche, ici, est plus qu’un loisir : c’est un art de vivre. Les black-bass et les carpes font le bonheur des pêcheurs, tandis que les restaurants des rives proposent des truites fraîches grillées, festin simple et délicieux.
Bine el Ouidane, c’est enfin un havre de paix, une parenthèse de douceur dans le tumulte du monde. Les nuits y sont d’un noir d’encre, piquetées d’étoiles si proches qu’on croirait pouvoir les cueillir. Le silence n’est troublé que par le clapotis de l’eau et le chant lointain d’un berger.
Dans ce coin du Maroc où la nature règne en maître, Bine el Ouidane nous rappelle que le vrai luxe, c’est parfois simplement de prendre le temps. Le temps de regarder, d’écouter, de respirer. Le temps de vivre, tout simplement.
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