a
a
HomeActualités du Net​Interview avec Ayoub Kraicha : « On peut améliorer la cybersécurité grâce à la cryptographie astronomique »

​Interview avec Ayoub Kraicha : « On peut améliorer la cybersécurité grâce à la cryptographie astronomique »

​Interview avec Ayoub Kraicha : « On peut améliorer la cybersécurité grâce à la cryptographie astronomique »

D’après une récente étude d’Ayoub Kraicha, Doctorant-chercheur à l’École Nationale des Sciences Appliquées (ENSA), l’exploitation des constellations pourrait permettre le développement d’algorithmes cryptographiques sophistiqués et de méthodes de chiffrement très sécurisées. Dans cette interview, il expose clairement comment sa recherche pourrait révolutionner la cybersécurité dans le Royaume.

Lors de votre dernière présentation, vous avez exploré en profondeur l’étude des constellations dans le cadre du développement d’algorithmes destinés à renforcer la sécurité. Pouvez-vous nous en dire plus sur cette démarche et les résultats obtenus ?
La cryptographie protège l’information en la rendant illisible sans la clé adéquate, et elle est essentielle pour la cybersécurité moderne. Lors de notre dernière présentation, nous avons proposé une approche en utilisant les constellations pour concevoir des algorithmes de cryptographie. 

Chaque constellation, avec ses caractéristiques uniques, peut inspirer des algorithmes de chiffrement plus robustes et complexes. Par exemple, la constellation de Cassiopée, avec sa forme en « W », a servi de modèle pour des schémas de chiffrement utilisant des décalages et des miroirs alternatifs. Cette méthode, appliquée à d’autres constellations, comme le Scorpion ou le Sagittaire, introduit une variabilité constante dans le cryptage, rendant les données plus difficiles à déchiffrer sans autorisation.

Les résultats préliminaires montrent que cette approche améliore la sécurité tout en restant efficace en termes de calcul. En intégrant l’astronomie à la cryptographie, nous créons des schémas plus complexes et imprévisibles, offrant une alternative aux méthodes classiques.
 

Quel est l’objectif principal de votre recherche et en quoi cette approche peut-elle révolutionner le domaine de la cryptographie ?

L’objectif principal de notre recherche est d’explorer des approches de cryptage innovantes en utilisant des modèles inspirés des données spatiales, avec l’ambition de renforcer considérablement la résistance des systèmes de sécurité aux attaques. Ce qui distingue cette approche est l’introduction d’un concept dynamique et adaptable : les algorithmes de cryptage évoluent en fonction de mouvements stellaires simulés. 

Cette variabilité crée des clés de cryptage plus imprévisibles et difficiles à prédire. En proposant une cryptographie adaptative et évolutive, notre approche rend les attaques par force brute et les analyses cryptographiques beaucoup plus complexes et moins probables.
 

Pouvez-vous expliquer comment les constellations, comme Cassiopée, le Sagittaire et le Scorpion, sont-elles utilisées comme base pour le développement d’algorithmes de cryptographie ?

Les constellations, comme Cassiopée, le Sagittaire et le Scorpion, servent de bases innovantes pour le développement d’algorithmes de cryptographie grâce à leurs caractéristiques uniques qui se traduisent en principes cryptographiques. Cassiopée, avec sa forme en « W », inspire des modèles de chiffrement utilisant des motifs répétitifs avec des variations subtiles. Ces variations permettent de créer des séquences de décalages ou des permutations qui rendent le cryptage plus complexe et moins prévisible.

Pour ce qui est du Sagittaire, symbolisé par son arc, il peut modéliser des transitions non linéaires dans les algorithmes de cryptage. Cette analogie permet de concevoir des transformations paraboliques qui introduisent des éléments de chaos contrôlé, augmentant ainsi la robustesse des clés et compliquant l’analyse des données.

Quant au Scorpion, avec ses « griffes » distinctives, il inspire des fonctions de hachage dynamiques et des points de rupture dans les données. Ces caractéristiques rendent l’analyse du chiffrement plus complexe en introduisant des interruptions et des divergences dans les motifs de cryptage.

En traduisant ces configurations célestes en composants mathématiques, nous créons des algorithmes de cryptographie plus robustes, en exploitant la structure des constellations pour générer des schémas de chiffrement plus complexes et imprévisibles.
 

Quels défis ont été rencontrés lors de l’application des propriétés astronomiques des étoiles à la cryptographie, et comment ont-ils été surmontés ?

L’un des plus grands défis a été la traduction des données astronomiques en valeurs utiles pour les algorithmes de chiffrement. Les positions des étoiles, leurs caractéristiques et leurs mouvements sont souvent irréguliers ou suivent des motifs complexes difficiles à modéliser mathématiquement. Pour surmonter cela, nous avons dû simplifier certaines des données sans compromettre la sécurité. 

Par exemple, nous avons appliqué des algorithmes de lissage pour convertir les trajectoires irrégulières en cycles utilisables dans le cadre cryptographique. De plus, l’adaptation de ces mouvements en temps réel a nécessité le développement d’une infrastructure algorithmique plus rapide et efficace.
 

Parlez-nous des innovations majeures que votre recherche apporte dans le domaine de la cryptographie, et en quoi se distinguent-elles des approches traditionnelles ?

Notre approche se distingue des méthodes traditionnelles par sa capacité unique à intégrer des données dynamiques issues de la structure des constellations, des étoiles et même des planètes. Contrairement aux systèmes de cryptographie fixes qui reposent sur des clés statiques ou des permutations simples, notre méthode utilise des variations constantes inspirées par les mouvements astronomiques.

Cela signifie que chaque instance de chiffrement est influencée par des paramètres qui évoluent en temps réel, rendant le chiffrement totalement différent à chaque opération. Cette variabilité assure que le même message ne sera jamais chiffré de la même manière, ce qui complique considérablement les tentatives d’attaques récurrentes telles que les analyses statistiques ou les attaques par force brute. En d’autres termes, même si un attaquant parvient à obtenir un échantillon de données chiffrées, la dynamique de notre système rend l’identification de motifs répétitifs ou de faiblesses structurelles beaucoup plus difficile.

En outre, le concept de cryptographie adaptative que nous proposons, inspiré des configurations spatiales, introduit une complexité sans précédent dans le calcul des clés de chiffrement. Cette approche ne se limite pas aux algorithmes mathématiques standards mais exploite des structures astronomiques pour générer des clés. 

Par exemple, les variations dans la position des étoiles ou les mouvements planétaires sont intégrées dans le processus de génération des clés, augmentant ainsi la complexité du chiffrement. Ce niveau de sophistication représente une avancée majeure par rapport aux techniques de chiffrement classiques basées principalement sur des algorithmes purement arithmétiques, en introduisant une dimension dynamique et évolutive qui améliore la sécurité globale du système.
 

Selon vous, quel est le statut actuel du Maroc dans le domaine de la cryptographie et de la cybersécurité ?

Le Maroc a réalisé des progrès notables dans le domaine de la cryptographie et de la cybersécurité au cours des dernières années. Des investissements croissants dans la recherche et le développement, ainsi que des initiatives gouvernementales ciblées, ont permis au pays de renforcer ses capacités en cybersécurité et d’améliorer ses infrastructures de sécurité.

Cependant, bien que le Royaume se distingue comme un acteur important dans la région, il est encore en phase de développement par rapport aux leaders mondiaux dans le domaine de la cryptographie, qualifiée d’avancée. Les efforts pour soutenir les chercheurs sont encourageants. Il en est de même de la modernisation des infrastructures, mais il reste encore du chemin à parcourir pour atteindre le niveau de maturité des grands acteurs internationaux. Le Maroc a le potentiel de devenir un leader régional en cybersécurité, surtout si les investissements dans l’innovation et la recherche continuent d’augmenter et si des initiatives sont mises en place pour surmonter les défis restants.
 

Quelles nouvelles directions ou découvertes prévoyez-vous dans ce domaine au Maroc ? 

Au Maroc, nous prévoyons une poursuite des investissements dans la recherche en cryptographie et la cybersécurité, avec un accent sur l’intégration de technologies émergentes comme l’Intelligence Artificielle et l’Internet des objets. Les initiatives visant à soutenir les chercheurs, améliorer les infrastructures et favoriser la collaboration internationale devraient permettre au Maroc de continuer à faire des découvertes significatives et à jouer un rôle majeur dans l’évolution de la cybersécurité. Les investissements dédiés à la recherche et à l’environnement académique offriront également un soutien précieux pour la formation de la prochaine génération de professionnels de la cybersécurité.

L’Opinion Maroc – Actualité et Infos au Maroc et dans le monde.Read More