Le Directeur général de Bank Al-Maghrib, Abderrahim Bouazza, a plaidé mercredi pour l’interconnexion des systèmes de paiement africains avec les plateformes de règlement des pays d’accueil des migrants, afin qu’ils soient orientés vers l’investissement productif.
« Ces systèmes ont le potentiel d’amener de nombreuses personnes dans le système financier et d’être pertinent pour les paiements et transferts transfrontaliers interopérables », a-t-il précisé au cours de cet évènement présidé par l’Ambassadeur représentant permanent du Royaume à Genève, Omar Zniber. C’est dans cette perspective, a-t-il dit, que les Banques centrales africaines, dont BAM, sont en train d’unir leurs efforts pour intégrer leurs systèmes de paiement au système continental PAPSS « Pan African Payment and Settlement System ». L’ambition première est de soutenir le commerce dans le cadre de la Zone de libre-échange africaine (ZLECAF), a-t-il indiqué, notant que le système PAPSS permet le règlement instantané en devises locales en fonctionnant 24h/24 et 7j/7.
Selon M. Bouazza, Bank Al-Maghrib a mis en place en 2023 le système de paiement instantané et est en phase de mettre à niveau son système de règlement en temps réel, dans l’objectif de réunir les conditions requises pour qu’il soit interopérable avec des plateformes régionales. Il a dans ce contexte fait observer qu’en dépit de leur amélioration globale, les transferts des migrants en Afrique continuent à faire face à des défis nécessitant une mobilisation plus importante des parties prenantes, dont les institutions de l’ONU, les gouvernements et les Banques centrales.
Parmi ces défis, le responsable a cité la nécessaire mobilisation des institutions concernées sur les corridors des transferts les plus vulnérables et les plus coûteux, ainsi que sur le développement de l’inclusion financière et digitale, en vue de contrer les transferts informels. Au Maroc, a-t-il noté, l’amélioration des transferts des Marocains résidant à l’étranger bénéficie d’un écosystème de transferts de plus en plus compétitif.
Il a d’autre part mis l’accent sur l’optimisation des flux financiers des migrants pour que le potentiel de leur utilisation puisse avoir un impact plus important sur le développement des pays du continent. « Des enquêtes ont montré que les migrants seraient enclins à augmenter leurs transferts quand les conditions économiques dans leur pays d’origine sont favorables », a-t-il soutenu. Les discussions lors de ce panel, placé sous le thème: « Transferts de fonds des migrants, commerce inclusif et développement”, ont été axées notamment sur les facteurs à l’origine du coût élevé des transferts de fonds, la fracture numérique, la non-digitalisation des paiements, les faibles niveaux d’inclusion, le manque de transparence et de régulation du secteur et les marges appliquées aux conversions de devises.
Ont également pris part aux débats le directeur général adjoint de l’OMC, Xiangchen Zhang, la sous-directrice générale des relations extérieures et institutionnelles à l’Organisation internationale du travail (OIT), Laura Thompson, la directrice générale adjointe de l’Organisation internationale pour les Migrations, Ugochi Daniels, la Représentante Spéciale de la Banque Mondiale auprès de l’ONU et de l’OMC à Genève, Maria Dimitriadou, et l’ambassadeur représentant permanent du Togo à l’ONU, Yackoley Kokou Johnson. Cet événement qui coïncide avec le 30e anniversaire des Accords de Marrakech instituant l’OMC, a été retenu parmi un nombre record de plus de 300 candidatures reçues pour le Forum public 2024, l’un des plus grands événements de sensibilisation de l’organisation.
L’Opinion Maroc – Actualité et Infos au Maroc et dans le monde.Read More