Le rapport de Fitch Solutions dévoile un Maroc en pleine reprise pour 2024 : déficit en baisse, croissance en accélération et défis internationaux à surmonter. La voie est tracée pour une redynamisation économique, malgré les incertitudes.
Avec une réduction attendue du déficit du compte courant, une accélération de la croissance économique et des perspectives positives pour 2025, le Maroc s’engage sur une voie de redressement. Cependant, des vents contraires, notamment sur le plan international, pourraient venir freiner cet élan.
Selon Fitch Solutions, le Royaume devrait connaître une réduction notable de son déficit du compte courant, qui passerait de 2,4 % du PIB au premier semestre 2024 à 1,4 % au second semestre. Cette contraction est attribuable à plusieurs facteurs, dont la reprise des exportations de phosphates et dérivés, ainsi qu’à une légère appréciation du dirham marocain. Toutefois, il convient de noter que cette réduction ne signifie pas un rééquilibrage complet des comptes extérieurs, puisque les importations continueront de dépasser les exportations, en particulier dans un contexte de croissance économique accélérée.
Le rapport met en évidence l’impact positif des politiques monétaires et budgétaires expansionnistes du Maroc. La baisse des taux d’intérêt et le recul de l’inflation ont créé un environnement favorable pour les investisseurs, tout en stimulant la demande intérieure. Cette combinaison devrait propulser la croissance économique de 2,8 % au premier semestre 2024 à 3,1 % au second semestre. Cet élan, bien que positif, est tempéré par des incertitudes externes, notamment la situation économique en Europe, l’un des principaux partenaires commerciaux du pays.
En 2025, Fitch Solutions prévoit que le Maroc continuera de réduire son déficit du compte courant, pour atteindre 1 % du PIB. Cette amélioration repose sur plusieurs hypothèses clés : une croissance plus rapide dans la zone euro, un renforcement de la production agricole et une baisse des prix de l’énergie.Le prix moyen du baril de Brent, estimé à 82 dollars, devrait alléger la facture énergétique du Maroc, tandis que les exportations de services, notamment dans le secteur touristique, et les transferts de fonds des Marocains résidant à l’étranger, devraient également contribuer à cette amélioration.
Malgré ces perspectives favorables, le rapport relève que plusieurs risques pourraient venir perturber les prévisions optimistes pour l’économie marocaine. Une reprise économique plus faible que prévue en Europe ou une escalade des tensions géopolitiques, comme le conflit entre Israël et le Hamas, pourraient entraîner une hausse inattendue des prix de l’énergie, exacerbant le déficit du compte courant. De plus, la dépendance du Maroc vis-à-vis des importations de biens, notamment en période de croissance économique accélérée, demeure un point de vulnérabilité.
L’économie marocaine se trouve ainsi à un tournant crucial où des stratégies bien définies et une vigilance constante seront nécessaires pour naviguer dans un environnement mondial incertain. Si les prévisions de Fitch Solutions donnent des raisons d’espérer une amélioration continue des indicateurs macroéconomiques, elles rappellent également l’importance de rester prudent face aux défis externes. Pour le Royaume, il s’agira de renforcer ses fondamentaux économiques tout en restant flexible pour s’adapter aux évolutions mondiales, garantissant, dans ces conditions, une croissance durable et inclusive à long terme.
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