À l’heure où la Métropole multiplie les projets de création d’espaces verts, le Parc de la Ligue Arabe se dresse comme un témoin d’une évolution urbaine hors pair. Retour sur la genèse de cet écrin de verdure, à priori, pas comme les autres.
Créé dans les années 1910, le parc a été baptisé en référence au maréchal Hubert Lyautey, résident général de France au Maroc, qui a joué un rôle prépondérant dans l’urbanisation de Casablanca. Pionnier dans son approche, Lyautey a pris conscience de l’importance des espaces verts pour le bien-être des habitants et l’attractivité de la ville. Sous son impulsion, la ville a vu naître de vastes projets d’aménagement urbain intégrant des parcs et des jardins publics.
Conçu par l’architecte paysagiste français Albert Laprade, le parc, depuis sa construction, se déploie sur plusieurs hectares et comprend de larges avenues bordées de palmiers, de pelouses impeccables, de parterres de fleurs colorés et de bosquets ombragés. Il était destiné à offrir aux résidents un refuge paisible à l’abri de l’agitation de la ville en pleine expansion. Le parc est très vite devenu un lieu de prédilection pour les promenades en famille, les rassemblements sociaux et les événements culturels.
Avec ses 30 hectares de verdure, le parc reflète la transformation de Casablanca d’un petit port en une métropole moderne. Il représente parfaitement la dualité entre tradition et modernité qui caractérise la ville.
« Au lendemain de l’indépendance du Maroc en 1956, le parc a été renommé “Parc de la Ligue Arabe”, pour marquer l’ancrage du pays dans le monde arabe et son ouverture sur la modernité. Ce changement de nom traduit la volonté de la nouvelle nation indépendante de se forger une identité propre tout en préservant son patrimoine », explique un responsable du service de documentation de l’Agence Urbaine de Casablanca.
« À l’heure où la ville se redéfinit à travers son nouveau plan d’aménagement, le Parc de la Ligue Arabe reste un élément central de la stratégie urbaine. Les autorités sont conscientes du rôle déterminant des espaces verts dans l’amélioration de la qualité de vie des citadins et dans la lutte contre les effets du changement climatique », poursuit notre source.
Désormais, le parc s’inscrit dans une vision plus globale liée au développement durable. Il fait office d’un laboratoire à ciel ouvert pour l’introduction de pratiques écologiques : gestion rationnelle de l’eau, plantation d’espèces endémiques résistantes à la sécheresse, création de corridors écologiques pour stimuler la biodiversité urbaine dans la ville qui devient de plus en plus « smartizée ».
En même temps, le parc maintient son rôle social historique. Il demeure un lieu de convergence intergénérationnel, où les familles pique-niquent le week-end et les sportifs se retrouvent à l’aube. Il s’agit donc d’un espace démocratisé, qui se veut à la portée de tous et qui va au-delà des clivages sociaux présents dans la ville.
L’objectif du nouveau plan d’aménagement de Casablanca est de renforcer les connexions entre le Parc de la Ligue Arabe et les autres espaces verts de la ville, afin de créer une véritable trame verte au cœur de la métropole. Le projet s’inspire des concepts modernes de l’urbanisme durable, tout en respectant le patrimoine historique du parc.
Symbole de la présence coloniale puis de l’indépendance retrouvée, le Parc de la Ligue Arabe concrétise aujourd’hui les aspirations d’une ville à la recherche d’un équilibre entre développement économique et qualité de vie. Il reste un acteur silencieux mais éloquent de l’Histoire de Casablanca, une Histoire de transformation, de résilience et surtout d’adaptation.
Somme toute, le parc continue de raconter, dans le froufrou de ses frondaisons et le chant de ses oiseaux, le récit d’une ville qui, à l’image du Maroc tout entier, oscille entre tradition et modernité, entre la richesse de son passé et ses ambitions pour l’avenir.
À l’époque, Casablanca vit une transformation fulgurante, passant d’une ville portuaire à une métropole moderne. Lyautey, soucieux des défis posés par cette croissance, a imaginé une ville où la nature jouerait un rôle central. Il a, dans cette optique, fait appel à Albert Laprade, un architecte paysagiste de talent, pour réaliser un parc qui offrirait aux habitants un espace de détente et de loisirs en plein cœur de la ville.
Situé sur plusieurs hectares, le parc Lyautey associait des éléments de la tradition paysagère française à des influences locales. De grandes avenues bordées de palmiers, de pelouses entretenues, de parterres de fleurs et de plantations ombragées créaient un cadre idyllique pour la promenade et la convivialité. Le parc n’était pas uniquement un lieu de refuge contre l’agitation de la ville, mais aussi un emblème de la vision de Lyautey d’une ville harmonieuse et bien planifiée.
Les espaces verts, selon Lyautey, devaient être des poumons urbains, essentiels au bien-être physique et mental des habitants. Cette démarche avant-gardiste a jeté les bases d’un urbanisme moderne à Casablanca, où la qualité de vie des habitants est placée au centre des préoccupations. Le Parc Lyautey a très vite gagné en popularité, devenant un lieu de rencontre privilégié pour les familles, les amis et les amoureux… de la nature !
À l’origine, le parc a été créé en 1916 à l’instigation du maréchal Hubert Lyautey (1854-1934), alors résident général du Protectorat français au Maroc. Nommé en son honneur, le parc Lyautey est rapidement devenu un point de repère à Casablanca, symbolisant l’urbanisme colonial français.
Le 2 mars 1956, le Maroc obtient son indépendance, le défunt Sultan Mohammed V (1909-1961) étant la figure de proue du mouvement nationaliste. Les années suivantes, la marocanisation du pays est largement entamée, touchant les divers domaines de la vie publique, notamment la toponymie urbaine.
C’est en 1968, sous le règne de feu Hassan II (1929-1999), que le gouvernement marocain a entrepris de renommer un certain nombre de sites et villes portant des noms associés à l’époque coloniale. C’est dans ce contexte que le Parc Lyautey a été renommé.
Cette décision a été prise dans le cadre d’un choix non négligeable. La Ligue Arabe, fondée le 22 mars 1945, représente le symbole de l’unité et de la solidarité entre les nations arabes. Le Royaume en est devenu membre le 1er octobre 1958, peu après son accession à l’indépendance. En donnant un nom à ce parc central, les autorités marocaines ont affirmé leur attachement à l’identité arabe du pays et leur engagement en faveur de la coopération interarabe.
La mise en œuvre de ces modifications toponymiques est faite dans le cadre d’une politique plus large d’arabisation et de marocanisation.
Ce changement de nom devait d’ailleurs s’inscrire dans une tendance plus large. Par exemple, l’avenue du Maréchal Lyautey à Rabat a été rebaptisée avenue Mohammed V, tandis que l’ancien nom de Lyautey-ville (ex-Fédala) a été changé en Mohammedia en 1960.
Par ailleurs, on peut lire dans une ancienne revue de presse nationaliste marocaine que la ville de Kénitra a été initialement baptisée Port-Lyautey, et ce n’est qu’en 1956 qu’elle a repris son nom d’origine, signifiant « le petit pont » en arabe.
Ce processus de changement de nom, dont celui du Parc Lyautey en Parc de la Ligue Arabe, illustre la volonté du Maroc indépendant de se réapproprier son espace urbain et d’affirmer son identité nationale et arabe, tout en effaçant les symboles les plus visibles de l’époque coloniale.
Remontons le temps jusqu’à la pointe du 20ème siècle. Le Maréchal Lyautey, téméraire comme on n’en fait que rarement, a posé sa griffe sur la carte de la ville naissante. D’un trait inspiré, il a tracé les contours d’une ville où la nature se mêle à l’urbanité, comme une balade immémoriale entre la pierre et la sève.
Au cours des générations, Casablanca a continué à éclore, agrémentée de ses écrins de verdure. Véritables gemmes précieuses serties dans le tissu urbain, les parcs et jardins continuent de raconter l’Histoire d’une métropole en perpétuelle métamorphose. Le moindre bruissement de feuille, la moindre floraison de pétale témoignent des rêves et des luttes de générations de bâtisseurs et de jardiniers passionnés.
Ces havres de paix, véritables poumons de la ville, calment les ardeurs des nouveaux enjeux, en l’occurrence le changement climatique, et assainissent l’air des méfaits de la modernisation. Plus qu’un simple écrin, ils sont le théâtre vivant où se joue, jour après jour, le grand spectacle de la biodiversité urbaine.
Pourtant, cette aventure ne s’arrête pas là. Précieux héritage du passé, ces espaces verts sont aussi les semences d’un avenir plus vert. Ils insufflent aux Casablancais l’amour de la terre et le respect de la nature, constituant ainsi une nouvelle génération de protecteurs de l’environnement.
Ainsi, dans le grand livre de l’Histoire de Casablanca, les espaces verts écrivent un chapitre essentiel, celui d’une ville qui, malgré les défis du temps, n’a jamais cessé de croire en la puissance régénératrice de la nature.
Deux niveaux souterrains, capables de contenir 500 véhicules. Quoi de mieux pour dire cette prouesse technique qui s’étendra sur 7000 m 2, à la jonction du boulevard Brahim Roudani et de la rue Ali Bnou Abi Taleb ? Plus qu’un simple parking, c’est une réponse audacieuse à un besoin criant de la Ville Blanche.
Le projet ne se limite pas à la construction d’un simple parking souterrain, mais comprend également un réaménagement de surface. Un nouvel espace vert sera créé au-dessus du stationnement, combinant des éléments paysagers et urbains. Ce concept vise à offrir aux résidents de Casablanca un espace public amélioré pour la détente et les activités de plein air, tout en augmentant la capacité de stationnement du centre-ville.
L’intégration de ce parking souterrain au tissu urbain existant témoigne d’une approche innovante en matière d’urbanisme. En créant un espace vert au-dessus d’une infrastructure de stationnement, les planificateurs urbains démontrent leur engagement à maximiser l’utilisation de l’espace tout en améliorant la qualité de vie des citadins.
Ce projet s’inscrit dans la continuité de l’Histoire du Parc de la Ligue Arabe, autrefois Parc Lyautey, qui a toujours été au cœur des transformations urbaines de Casablanca. Il perpétue la tradition d’innovation et d’adaptation qui caractérise la ville depuis plus d’un siècle, tout en répondant aux défis contemporains de mobilité et de durabilité.
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