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Comptes régionaux de 2022: Trois régions concentrent plus de la moitié de la richesse nationale

Comptes régionaux de 2022:  Trois régions concentrent plus de la moitié de la richesse nationale

En 2022, près de 60 % de la richesse nationale a été concentrée dans les régions de Casablanca-Settat, Rabat-Salé-Kénitra, et Tanger-Tétouan-Al Hoceima, démontrant leur rôle clé dans l’économie marocaine, d’après le Haut-Commissariat au Plan (HCP).

Avec une croissance de 1,5 % en volume en 2022, l’économie marocaine a ralenti par rapport à l’année précédente. Si le PIB en valeur a enregistré une hausse plus soutenue de 4,2 %, atteignant 1 330,5 milliards de DH, cette performance masque des disparités régionales et sectorielles notables. En prenant 2014 comme année de référence, il apparaît clairement que les défis de la croissance durable et inclusive restent au cœur des préoccupations.

Les comptes régionaux de 2022 révèlent des disparités significatives dans les taux de croissance du PIB entre les régions par rapport à 2021. Quatre régions se distinguent avec des taux de croissance supérieurs à la moyenne nationale de 1,5 % : Souss-Massa affiche une dynamique impressionnante avec 7,5 %, suivie de Rabat-Salé-Kénitra à 5,2 %, Marrakech-Safi à 4,6 %, et Laâyoune-Saguia al Hamra à 2,9 %. Ces régions montrent une vigueur économique notable.

 À l’inverse, six régions ont enregistré des taux de croissance positifs mais inférieurs à la moyenne nationale, allant de 1,3 % dans les régions de Guelmim-Oued Noun et Drâa-Tafilalet à seulement 0,2 % dans Casablanca-Settat. Enfin, deux régions, Béni Mellal-Khénifra et Fès-Meknès, ont connu une croissance négative, avec des baisses respectives de -4,7 % et -1,9 %, soulignant les défis économiques persistants dans ces zones.
 

Trois régions, 58 % de la richesse : inégalités croissantes
 

Aux prix courants, les trois régions de Casablanca-Settat, Rabat-Salé-Kénitra, et Tanger-Tétouan-Al Hoceima ont généré à elles seules 57,9 % de la richesse nationale, avec des contributions respectives de 31,4 %, 16,1 %, et 10,4 %, ce qui indique une forte concentration de l’activité économique dans ces zones urbaines et industrialisées. 

En comparaison, cinq autres régions, notamment Marrakech-Safi avec 8,3 %, Fès-Meknès avec 7,9 %, Souss-Massa avec 6,6 %, Béni Mellal-Khénifra avec 6,1 %, et l’Oriental avec 5,1 %, ont contribué à hauteur de 33,5 % du PIB national, illustrant une répartition plus équilibrée de la création de valeur.

Cependant, les régions de Drâa-Tafilalet et les trois régions du sud n’ont contribué qu’à hauteur de 7,9 % au PIB en valeur, avec des apports respectifs de 3 % et 4,9 %. L’écart absolu moyen du PIB entre les régions a progressé de 72 milliards de DH en 2021 à 73,1 milliards en 2022, accentuant les disparités régionales en termes de création de richesse.
 

Agriculture, industrie, et services en lumière

 
En 2022, les activités primaires, comprenant principalement l’agriculture et la pêche, constituent 9,8 % du PIB national, mais leur contribution varie considérablement selon les régions. Fès-Meknès (21,3 %), Drâa-Tafilalet (19,3 %), et Souss-Massa (17,4 %) affichent une dépendance notable à ce secteur, soulignant son rôle crucial dans ces zones.

 En revanche, Casablanca-Settat, avec une part de seulement 3,2 %, révèle une orientation fortement industrielle. Ce contraste se poursuit avec les activités secondaires, qui représentent 25,9 % du PIB national. Casablanca-Settat (37,2 %), Laâyoune-Saguia al Hamra (35,1 %), Béni Mellal-Khénifra (34,1 %), et Tanger-Tétouan-Al Hoceima (33,5 %) montrent une prédominance marquée de ces secteurs, illustrant leur rôle central dans le développement économique régional. 

Les activités tertiaires, majoritaires avec 54,6 % du PIB, dominent particulièrement dans les régions de Guelmim-Oued Noun (73,9 %), Dakhla-Oued-Ed-Dahab (67,9 %), Rabat-Salé-Kénitra (65 %), et Marrakech-Safi (63,9 %), révélant l’importance croissante des services dans l’économie nationale.
 

Concentration régionale : primaires, secondaires, et tertiaires en Bilan
 

Les activités du secteur primaire restent largement concentrées dans quelques régions, avec Fès-Meknès, Rabat-Salé-Kénitra, Casablanca-Settat, Marrakech-Safi, Tanger-Tétouan-Al Hoceima, Souss-Massa, et Béni Mellal-Khénifra contribuant à 82,4 % de la valeur ajoutée nationale, contre 83,8 % en 2021. Cette légère diminution indique une légère diversification.
Tandis que, les activités secondaires, dominées par Casablanca-Settat et Tanger-Tétouan-Al Hoceima, ont représenté 58,6 % de la valeur ajoutée nationale en 2022, en recul par rapport aux 60,5 % de l’année précédente. Enfin, les activités tertiaires continuent de concentrer plus de la moitié de la richesse nationale, avec Casablanca-Settat, Rabat-Salé-Kénitra, et Tanger-Tétouan-Al Hoceima générant 55,8 % de cette valeur, soulignant l’importance croissante des services dans ces régions clés.
 

Inégalités régionales du PIB par Habitant : entre prospérité et défis

 
Le PIB par habitant au Maroc révèle un tableau contrasté des inégalités régionales. Cependant , certaines régions comme Dakhla-Oued-Ed-Dahab et Laâyoune-Saguia al Hamra affichent des niveaux de richesse nettement supérieurs à la moyenne nationale, avec respectivement 80 996 DH et 71 246 DH, d’autres, comme Marrakech-Safi et Drâa-Tafilalet, luttent avec des PIB par habitant bien inférieurs, à 22 730 DH et 15 565 DH.
 
 Cette répartition inégale souligne non seulement les pôles de prospérité économique du pays, mais aussi les défis socio-économiques persistants dans les zones moins favorisées. Casablanca-Settat et Rabat-Salé-Kénitra se situent entre ces extrêmes, avec des PIB par habitant de 54 997 DH et 43 124 DH, illustrant une prospérité relative dans ces régions urbaines et industrielles. 
 
Les dépenses de consommation finale des ménages ont totalisé 816 milliards de DH au niveau national, avec une forte concentration dans les régions de Casablanca-Settat, Rabat-Salé-Kénitra, Tanger-Tétouan-Al Hoceima, et Fès-Meknès, qui absorbent près de 63 % de ces dépenses. Les régions de Marrakech-Safi, Souss-Massa, et l’Oriental représentent environ 25 % des dépenses, tandis que les autres régions ne contribuent qu’à hauteur de 11,7 %, avec des variations allant de 0,7 % pour Dakhla-Oued-Ed-Dahab à 5,4 % pour Béni Mellal-Khénifra.
 
 L’écart absolu moyen des dépenses de consommation entre les régions a augmenté, atteignant 44,2 milliards de DH en 2022 contre 40,7 milliards en 2021, signalant une intensification des disparités. 
 
Par habitant, les dépenses excèdent la moyenne nationale de 22 253 DH dans six régions, notamment Dakhla-Oued-Ed-Dahab (31 316 DH), Casablanca-Settat (27 128 DH), et Rabat-Salé-Kénitra (24 147 DH), tandis que les autres régions varient entre 15 565 DH à Drâa-Tafilalet et 21 054 DH à Fès-Meknès, avec une dispersion accrue des dépenses, l’écart absolu moyen passant de 3 155 DH en 2021 à 3 345 DH en 2022.
 

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