Les Centres de l’École de la Deuxième Chance ont évolué pour devenir des lieux dédiés à l’inclusion socioprofessionnelle des jeunes sortants du système scolaire. Dans cette interview avec Salima Haloui, présidente du Réseau des Associations des Écoles de la Deuxième Chance, nous explorons les facettes de cette expérience, bientôt généralisée à travers le Royaume.
Effectivement, le ministère de tutelle a fait le choix de s’appuyer sur les Centres de l’Ecole de la Deuxième Chance en vue de réduire le taux d’abandon de 30%. D’après vos constatations, comment évaluez-vous l’impact de ces programmes sur l’intégration socio-professionnelle des jeunes, notamment en milieu rural ?
A ce jour, plus de 180 associations gèrent 210 centres à travers les différentes régions du Royaume opérationnels au profit de plus de 16.000 jeunes. Avec les conventions nouvellement signées, ce chiffre passe à 223 centres.Ce modèle a donné jusqu’à présent des résultats encourageants avec un taux de sortie positive important réparti en retour à l’école pour 16% des élèves, l’intégration de centre de formation professionnelle pour perfectionnement pour 22% des élèves et l’intégration professionnelle pour 36% .
Quelle approche d’enseignement adoptent-elles exactement et qu’est-ce qui les distinguent des autres écoles d’enseignement ?
Les écoles de la deuxième chance nouvelle génération, gérées par la société civile en partenariat avec le ministère de l’Education Nationale, constituent une offre à même de répondre aux besoins de cette population en termes de mise à niveau éducative, de renforcement des compétences de vie, de qualification professionnelle, d’orientation et d’accompagnement pour une meilleure insertion socioprofessionnelle.
Les écoles de la Deuxième chance se distinguent par une approche bienveillante, personnalisée et un suivi individualisé centré sur l’élève et son projet en tenant compte des spécificités et des besoins régionaux. Les matières enseignées sont adaptées à des cas pratiques directement en relation avec la formation professionnelle prodiguée à l’élève. Plus concrètement, l’élève en couture industrielle ne recevra pas le même lexique ni les mêmes outils techniques que l’élève en menuiserie ou celui en formation d’électricien.
Nos formateurs et animateurs essaient toujours de rester au plus près des besoins futurs pratiques des élèves, qui, voyant l’utilité du contenu de l ‘enseignement, s’intéressent et s’investissent dans leur apprentissage.
Quels types de soutien et de ressources sont offerts aux jeunes après leur graduation de ces écoles pour assurer leur transition vers le monde du travail ou des études supérieures ?
Dans cet élan, le Réseau des Associations des Écoles de la Deuxième Chance-Maroc a, récemment, signé seize conventions de partenariat avec le ministère de l’Éducation nationale pour une gestion optimale de ces établissements. Quels sont les aspects clés de la gestion des écoles de la deuxième chance qui seront améliorés grâce à ces conventions ?
Nous envisageons également d’organiser une conférence pour souligner l’importance de l’engagement de l’ensemble de l’écosystème dans le développement des centres de la deuxième chance, afin de lutter contre l’abandon scolaire.
De plus, des conventions tripartites ont été signées entre les associations, les Directions de l’Éducation Non Formelle (DENF) et les Académies Régionales de l’Éducation et de la Formation (AREF). Ces accords permettront d’augmenter le nombre de bénéficiaires en ouvrant de nouvelles classes dans diverses régions du Royaume.
Comment la collaboration entre les écoles de la deuxième chance et les autres acteurs éducatifs sera-t-elle renforcée grâce à ces conventions ?
Nos associations travaillent de concert avec les autres acteurs éducatifs et ces nouvelles conventions contribueront à renforcer cette collaboration, par exemple à travers la participation aux campagnes d’adolescent à adolescent qui sont organisées chaque année pour sensibiliser les jeunes des écoles par nos jeunes bénéficiaires aux effets de l’ abandon scolaire.
Quels sont les défis auxquels fait face la gestion et la généralisation des écoles de la deuxième chance ?
A vrai dire, nous considérons que l’insertion des jeunes déscolarisés est l’affaire de tous et nous sommes convaincus que le modèle de la deuxième chance nouvelle génération est mûr et a montré des résultats encourageants qui lui donnent la crédibilité nécessaire pour recourir en toute confiance à des partenaires et à des bailleurs de fonds additionnels.
Pouvez-vous partager des témoignages ou des histoires de jeunes qui ont réussi grâce à ces programmes ?
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