En se hissant à la 59ème place mondiale dans l’Indice de Transparence Immobilière 2024 de JLL, le Maroc confirme son rôle de pionnier au Maghreb. Malgré des défis persistants, le Royaume progresse grâce à des réformes continues, offrant un cadre favorable aux investisseurs internationaux. Cependant, la transparence reste un enjeu crucial à surmonter pour atteindre les standards mondiaux. Avec des efforts notables en matière de durabilité et une volonté de modernisation, le pays se positionne comme un acteur stratégique pour l’immobilier de demain.
Ce classement, qui place le Maroc dans la catégorie des « pays à transparence lente », souligne une relative opacité du marché comparé aux nations les plus avancées, tout en le distinguant des autres pays du Maghreb. En effet, alors que le Maroc progresse sur l’échelle mondiale, des pays comme l’Algérie et la Tunisie figurent toujours parmi les marchés qualifiés d’ « opaques », mettant en exergue les efforts continus nécessaires dans la région pour améliorer la transparence.
L’Europe reste le continent leader en matière de transparence immobilière, suivie par la région Asie-Pacifique, qui se distingue notamment par les avancées récentes de Singapour et du Japon. En revanche, la région MENA, dont fait partie le Maroc, est classée en quatrième position, en dépit des progrès réalisés par certains pays comme l’Arabie Saoudite et les Émirats Arabes Unis.
L’indice JLL précise également que le Maroc se trouve dans une phase de transition vers une transparence plus accrue, rejoignant d’autres marchés de la région MENA tels que le Qatar, Bahreïn ou Oman. Ces pays, bien que confrontés à des défis similaires, montrent des signes de progrès grâce à des réformes juridiques et à une digitalisation croissante des procédures administratives.
Les Émirats Arabes Unis, notamment Dubaï et Abu Dhabi, continuent également de se démarquer par des améliorations réglementaires, en particulier dans les domaines de la lutte contre le blanchiment d’argent et de la transparence des informations fournies par les acteurs historiques du marché.
L’indice de transparence immobilière (JLL) met en lumière l’importance pour les marchés émergents, tels que le Maroc, de poursuivre les efforts de digitalisation et de formalisation pour attirer davantage d’investissements. Dans ce contexte, la transparence devient un levier essentiel pour renforcer la confiance des investisseurs et stimuler le développement économique du pays.
Cependant, malgré ces avancées, les indicateurs de durabilité restent parmi les moins transparents à l’échelle mondiale. Bon nombre d’entreprises n’en sont encore qu’à leurs débuts dans la surveillance des émissions de leur portefeuille immobilier, de la performance de leurs bâtiments ou de l’évaluation des risques climatiques. L’absence de données fiables et de processus standardisés contribue aux inquiétudes croissantes concernant la qualité des informations, alimentant ainsi les risques de « greenwashing ».
Les marchés qui disposent de trajectoires claires vers un immobilier durable, à l’image de la France, du Japon, des grandes métropoles américaines et du Royaume-Uni, offrent des environnements plus transparents et prévisibles pour les investisseurs. Cette clarté leur permet de répondre à la demande croissante de bâtiments à faible émission de carbone, tout en offrant aux entreprises des bases solides pour prendre des décisions éclairées sur la localisation de leurs espaces. En parallèle, les gouvernements pourront ainsi mieux atteindre leurs objectifs de décarbonation, et les investisseurs s’assurer que leurs portefeuilles immobiliers sont durables sur le long terme.
Le Maroc, conscient des enjeux environnementaux, a engagé des efforts significatifs en matière de durabilité, notamment à travers sa stratégie énergétique visant à réduire la dépendance aux énergies fossiles et à promouvoir les énergies renouvelables. Ces initiatives, alliées à une volonté accrue de moderniser les normes de construction et de gestion des bâtiments, renforcent la position du Royaume comme acteur engagé dans la transition vers un immobilier plus durable. Cela pourrait jouer en sa faveur en attirant des investisseurs soucieux de la performance énergétique et environnementale, tout en contribuant à ses propres objectifs de décarbonation à long terme.
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