Derrière les promesses de renouveau et de jouvence de la coloration des cheveux se cache une réalité bien plus sombre, une vérité que l’industrie cosmétique s’efforce de dissimuler sous des couches de marketing rutilant. Détails.
Enquête après enquête, étude après étude, les preuves s’accumulent : la coloration des cheveux n’est pas ce geste anodin que l’on voudrait nous faire croire. C’est un acte qui, répété au fil des années, peut avoir des conséquences graves sur notre santé. Les produits de coloration, véritables cocktails chimiques, regorgent de substances potentiellement nocives, voire cancérigènes.
Parmi les accusés, selon Dr Fatim Zohra Kettani, l’on trouve en première ligne les amines aromatiques, ces composés organiques qui donnent à la teinture sa capacité à colorer durablement le cheveu. Certaines de ces molécules, comme la paraphénylènediamine (PPD), sont connues pour leur potentiel allergène et cancérigène. Les études épidémiologiques montrent une corrélation troublante entre l’utilisation régulière de teintures capillaires et l’augmentation du risque de certains cancers, notamment le cancer de la vessie et les lymphomes.
Toujours selon notre source, le danger ne s’arrête pas là. Les colorations contiennent également des ammoniacs, des résorcines, des paraben, autant de substances suspectées d’être des perturbateurs endocriniens. Ces molécules insidieuses s’immiscent dans notre système hormonal, dérèglent nos équilibres les plus intimes, et pourraient être à l’origine de troubles de la fertilité, de problèmes de développement chez le fœtus, voire de certains cancers hormonodépendants.
Face à ce constat alarmant, doit-on pour autant renoncer à toute fantaisie capillaire, à toute velléité de changement ? Faut-il accepter stoïquement le grisonnement de notre chevelure comme le prix à payer pour notre santé ? La réponse est non, car des alternatives existent, des solutions plus douces, plus naturelles, qui permettent de prendre soin de nos cheveux sans, pour autant, mettre notre organisme en danger.
La première de ces alternatives, c’est le retour aux sources, aux teintures végétales. Henné, indigo, cassia obovata : ces plantes tinctoriales utilisées depuis des millénaires offrent une palette de couleurs certes moins étendue que les teintures chimiques, mais infiniment plus respectueuse de notre santé et de l’environnement. Appliquées régulièrement, elles permettent non seulement de colorer les cheveux, mais aussi de les fortifier, de les gainer, leur apportant brillance et vitalité.
Pour ceux qui rechignent à l’idée de passer des heures à préparer des cataplasmes végétaux, l’industrie cosmétique naturelle a développé des alternatives intéressantes. Des marques pionnières proposent désormais des colorations certifiées biologiques, formulées à partir d’ingrédients naturels et d’huiles essentielles. Si leur tenue est parfois moins durable que celle des teintures conventionnelles, elles offrent en contrepartie une sécurité d’utilisation bien supérieure.
Mais la véritable révolution est peut-être ailleurs. Et si, plutôt que de chercher à tout prix à masquer nos cheveux blancs, nous apprenions à les assumer, voire à les sublimer ? De plus en plus de femmes et d’hommes font ce choix, celui d’une beauté authentique, libérée des diktats d’une jeunesse artificielle. Ils redécouvrent la beauté, le charme des cheveux argentés qui racontent une histoire, celle d’une vie riche d’expériences.
Pour ceux qui franchissent le pas, des soins spécifiques existent, permettant de magnifier les cheveux blancs ou gris. Shampooings pour cheveux colorés, masques nourrissants, bref : tout un arsenal de produits permet de prendre soin de cette nouvelle chevelure, de lui donner éclat et vigueur.
Mais au-delà des considérations esthétiques, c’est peut-être une réflexion plus profonde qui s’impose. En renonçant à la tyrannie de la teinture, ne gagnerions-nous pas en liberté, en authenticité ? Car c’est bien de cela qu’il s’agit : reprendre le contrôle, faire des choix éclairés pour notre santé et notre bien-être.
Alors, osons questionner nos habitudes, osons explorer de nouvelles voies. Osons être nous-mêmes, avec nos cheveux blancs et nos reflets naturels. Car c’est dans cette diversité, dans cette authenticité, que réside la véritable beauté. Une beauté qui ne s’achète pas en flacon, qui ne s’applique pas au pinceau, mais qui rayonne de l’intérieur, nourrie par la confiance en soi et le respect de son corps.
Houda BELABD
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