Itamar Ben Gvir, ministre israélien d’extrême droite, a provoqué, lundi, une nouvelle polémique en remettant en question le bien-fondé du statu quo sur l’esplanade des Mosquées à Al Qods, où il voudrait construire une synagogue.
« Si je pouvais faire tout ce que je voulais, je mettrais un drapeau israélien sur le site », a-t-il déclaré lundi dans un entretien accordé à la radio militaire israélienne Galeï Tsahal.
Quant à y édifier une synagogue s’il le pouvait? Pressé par le journaliste à plusieurs reprises de répondre à cette question, Ben Gvir a fini par y répondre: « Oui ».
Troisième lieu saint de l’islam, l’esplanade des Mosquées est au cœur même du conflit israélo-palestinien, objet de tensions récurrentes pouvant parfois dégénérer en guerre, comme ce fut le cas au printemps 2021.
En vertu d’un statu quo décrété après l’occupation de Jérusalem-Est par Israël en 1967, les non-musulmans peuvent se rendre sur l’esplanade à des heures précises, sans y prier, mais cette règle est de plus en plus souvent bafouée par un nombre croissant de juifs nationalistes.
« Les Arabes peuvent prier là où ils veulent », affirme le ministre dans son entretien à Galeï Tsahal, « donc les juifs devraient aussi pouvoir prier là où ils veulent ».
« La politique (actuelle) permet (aux juifs) de prier sur ce site », a-t-il également assuré, forçant une nouvelle fois le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu à publier un communiqué, laconique, assurant qu’il n’y a « aucun changement dans le statu quo sur le mont du Temple ».
Le ministre de la Défense, Yoav Gallant, a jugé sur X que la déclaration de Ben Gvir était irresponsable et mettait « en danger la sécurité de l’Etat d’Israël ».
Le porte-parole de la présidence de l’Autorité palestinienne, Nabil Abou Roudeina, a de son côté affirmé qu' »Al-Aqsa et les Lieux saints sont la ligne rouge dont nous n’autoriserons pas le franchissement ».
« Ce qui a été révélé ce matin par le ministre terroriste Ben-Gvir représente une déclaration dangereuse qui reflète les véritables intentions du régime d’occupation envers la mosquée Al-Aqsa et son identité arabe et islamique, ainsi que ses mesures criminelles visant à la judaïser et à renforcer son contrôle », a déclaré le Hamas dans un communiqué publié ce lundi 26 août.
Dans sa réaction, Hamas a appelé la jeunesse palestinienne à se mobiliser dans l’enceinte de Mosquée Al-Aqsa pour faire face aux plans du régime d’occupation.
« Profaner, prendre d’assaut et organiser quotidiennement des actes provocateurs sont des politiques qui jettent de l’huile sur le feu », a souligné le mouvement de résistance palestinien, ajoutant que de telles actions ne feront que « renforcer la résistance de notre peuple à protéger nos lieux sacré ».
Hamas a aussi appelé l’Organisation de la coopération islamique (OCI) à prendre « des mesures sérieuses pour mettre un terme à ces violations systématiques du lieu sacré », avant de préciser que « les nations arabes et musulmanes doivent assumer leurs responsabilités dans la protection de la Mosquée Al-Aqsa ».
« Les pays musulmans dirigés par l’OCI sont appelés à assumer leurs responsabilités, à adopter une position ferme contre les plans du régime d’occupation et ses attaques flagrantes contre les lieux sacrés islamiques et chrétiens, au premier rang desquels se trouve la Mosquée Al-Aqsa », a-t-il affirmé.
« Un drone a attaqué il y a peu un centre opérationnel dans la zone de Nour Chams », indique un communiqué de l’armée israélienne sans plus de détails.
« Cinq morts ont été emmenés à l’hôpital gouvernemental de Tulkarem à la suite d’un bombardement de l’occupation [israélienne, NDLR] sur le camp de Nour Chams », selon un communiqué du ministère de la Santé palestinien.
Interrogé par l’AFP, le service de presse de l’armée israélienne n’a pas donné de détails sur la nature de l’aéronef utilisé pour l’attaque, ni sur la cible visée.
Selon le correspondant militaire du Times of Israël et l’agence palestinienne Wafa, le raid a été mené à l’aide d’un drone.
Depuis le début de l’année, le camp de Nour Chams a été le théâtre de combats meurtriers opposant l’armée israélienne à des membres de divers groupes de la résistance palestinienne.
En avril, 14 Palestiniens y avaient été tués en 48 heures au cours d’une offensive militaire israélienne au sol.
Par ailleurs, l’armée d’occupation israélienne a lancé une agression massive contre la Cisjordanie occupée.
Des sources médiatiques ont déclaré à Al-Mayadeen que des patrouilles israéliennes parcourent les rues de Tulkarem au milieu d’un état d’agitation dans plusieurs gouvernorats de Cisjordanie.
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