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Coopération Chine-Afrique : Renforcement du partenariat malgré un contexte géopolitique chargé

Coopération Chine-Afrique : Renforcement du partenariat malgré un contexte géopolitique chargé

A quelques jours de la tenue du Sommet Afrique-Chine, l’Empire du Milieu vient de publier son rapport 2024 intitulé : « Investissements de la Chine en Afrique 2024 », avec pour thème : « La coopération sino-africaine en matière d’investissement : Un nouvel élan à l’industrialisation en Afrique ». Un condensé de données et d’informations qui illustrent la dynamique du partenariat gagnant-gagnant régissant la coopération entre le continent et la Chine. Grille de lecture.

La publication du récent rapport par le China-Africa Business Council sur la coopération en matière d’investissement entre la Chine et l’Afrique n’est pas fortuite. Elle vient en prélude du Sommet 2024 du Forum sur la coopération sino-africaine (FOCAC), prévu du 4 au 6 septembre prochain à Beijing. Une rencontre qui comportera toute une série d’activités, notamment la cérémonie d’ouverture, un banquet de bienvenue et un gala, des réunions de haut niveau, la Conférence des entrepreneurs chinois et africains et des réunions bilatérales.

D’ailleurs, c’est le président congolais, Denis Sassou Nguesso, qui co-présidera ce Forum de coopération Afrique-Chine. C’est dire l’importance du timing choisi par les autorités de Pékin pour faire la lumière ou un  focus sur son partenariat avec les Etats du continent. Par cette publication, la Chine ne déroge pas à la règle à l’instar des autres puissances  qui se bousculent au portillon pour élargir leur part de marché en Afrique.

 
En la matière, faut-il rappeler que la Chine est le plus grand partenaire commercial de l’Afrique depuis 15 ans et la coopération sino-africaine s’est élargie grâce aux relations renforcées entre les deux parties. Créé en octobre 2000 à Beijing, le FOCAC est le plus ancien des forums régionaux de la Chine. Le mécanisme a pris son essor en 2006, lorsque Beijing a annoncé la création d’un fonds de développement Chine-Afrique doté de 5 milliards de dollars et proposé des prêts sans intérêt et une aide accrue aux pays du continent.
 
C’est dans ce contexte que le rapport intitulé : « Investissements de la Chine en Afrique 2024 », avec pour thème : « La coopération sino-africaine en matière d’investissement : Un nouvel élan à l’industrialisation en Afrique », trouve toute son importance. Pour les auteurs du document, l’objectif est de promouvoir le développement pragmatique de la coopération sino-africaine en matière d’économie, de commerce et d’investissement.
 
Principales sources d’investissement
 
Il a pour ambition aussi d’établir une plate-forme d’échange internationale permettant au monde entier de saisir les réalisations et le potentiel de la coopération commerciale entre la Chine et l’Afrique. A cet effet, et selon des données du ministère chinois du Commerce, fin 2023, le stock d’investissements directs de la Chine en Afrique dépassait 40 milliards de dollars, faisant du pays l’une des principales sources d’investissement étranger en Afrique. Au cours des trois dernières années, les entreprises chinoises ont développé et investi dans des zones de coopération économique et commerciale en Afrique, couvrant des secteurs tels que l’agriculture, la transformation et la fabrication, la logistique commerciale et d’autres industries.
 
Ces zones ont attiré plus de 1.000 entreprises et stimulé les recettes fiscales de l’Afrique, ainsi que les recettes en devises provenant des exportations, a déclaré en début de semaine Tang Wenhong, ministre assistant du Commerce, tout en précisant que les entreprises chinoises avaient également créé plus de 1,1 million d’emplois locaux au cours de cette période.
 
A cet égard, l’étude révèle que les projets d’investissements chinois en Afrique ont vu leurs types devenir de plus en plus diversifiés, s’étendant progressivement des secteurs traditionnels tels que la construction, l’exploitation minière, l’électricité et l’ingénierie, à un éventail plus large de domaines. Il s’agit non seulement de secteurs traditionnels tels que la fabrication, les technologies, la vente en gros et au détail, l’agriculture et l’immobilier, mais aussi de domaines émergents comme l’économie numérique, le développement vert, l’aérospatiale et l’aviation, ainsi que les services financiers.
 
Il n’est donc pas étonnant, comme peut-on le lire dans le rapport, la structure multisectorielle de l’investissement chinois aide l’Afrique à diversifier son développement économique, à améliorer la résilience et la compétitivité de son économie et à offrir davantage d’options et d’opportunités d’investissement aux entreprises chinoises. Résultat : les investissements chinois sur le continent sont également de plus en plus diversifiés en termes de profils des investisseurs. Actuellement, plus de 70% des entreprises qui investissent dans les pays africains sont des entités privées, lesquelles sont devenues une nouvelle force motrice de l’investissement chinois en Afrique.
 
Répondre aux besoins urgents
 
Pour ce qui est de l’expertise de la Chine en matière de développement industriel de pointe, les rédacteurs s’accordent à dire que celle-ci peut répondre aux besoins urgents des pays africains dans ce secteur ainsi qu’à la modernisation de leurs structures industrielles, étant donné que la structure industrielle globale n’a pas changé de manière significative en Afrique après de nombreuses années de développement.
 
Arguments à l’appui, ils soulignent qu’au début de l’industrialisation, certains pays africains se sont appuyés sur leurs propres avantages en termes de ressources naturelles abondantes pour réaliser un développement industriel initial, ce qui leur a donné certains avantages en amont de la chaîne industrielle. Cependant, note le rapport, ce type de modèle économique peut conduire à la formation d’une structure économique monolithique dans un pays qui présente un degré élevé de vulnérabilité économique, note le rapport.
 
Par conséquent, il existe une marge importante de développement et de mise à niveau dans les maillons en aval de la chaîne industrielle, et il est extrêmement urgent de moderniser la structure industrielle au niveau macroéconomique, fait-il savoir. Dans ce contexte, les industries chinoises fortement compétitives offrent aux pays africains des opportunités de progrès technologique et de mise à niveau industrielle, et ce soutien peut les aider à cultiver des capacités de production indépendantes et à élever leur position dans la chaîne industrielle mondiale.
 
Pour illustrer leurs propos, les rédacteurs indiquent que la Chine a introduit avec succès le modèle de parc industriel en Afrique. Depuis les années 1990, les entreprises chinoises ont activement développé, exploité et investi dans de nombreux parcs industriels à travers l’Afrique, note le rapport. C’est donc sur ces bonnes notes que le COFAC 2024 ouvrira ses portes avec plus d’ambitions, d’opportunités et de complémentarité dans un partenariat gagnant-gagnant.
 

 

Bon à savoir
Selon Mwangi Wachira, ancien économiste à la Banque Mondiale et conseiller du gouvernement du Kenya, la Chine présente un bilan exemplaire dans le soutien à la création de nœuds et de liens pour un marché intégré en Afrique grâce aux divers ports, chemins de fer et routes construits par la Chine en Afrique, ainsi qu’aux Centres africains de contrôle et de prévention des maladies et au siège de l’Union Africaine (UA), qui ont été construits avec l’aide de la Chine.

Les fabricants chinois produisant pour les consommateurs africains prospèrent déjà. Du ciment, du plastique et des produits pharmaceutiques aux cosmétiques, en passant par les téléphones portables et les voitures électriques, ils produisent pour une classe moyenne africaine en pleine expansion, écrit M. Wachira dans le rapport.

« Cet effort doit être élargi pour répondre à l’appel de l’Agenda 2063 de l’UA en faveur du développement industriel, notamment dans le secteur manufacturier, afin d’accroître la valeur ajoutée des ressources de l’Afrique, d’améliorer les niveaux d’emploi et d’augmenter les revenus de la population », a-t-il ajouté.