Le Maroc a enregistré une perte de 3.500 hectares de son couvert forestier l’année dernière, selon les données de Global Forest Watch, qui souligne la nécessité d’assurer une gestion durable des forêts du Royaume.
Le patrimoine forestier au Maroc est en détresse, malgré les efforts entretenus pour en assurer sa durabilité. En effet, le Royaume a perdu plus de 3.500 hectares de ses forêts en 2023, alors qu’il disposait tout juste, en 2010, de 381.000 ha de forêt naturelle, s’étendant sur 0.98% de sa superficie terrestre. C’est ce qui ressort d’un rapport récent de Global Forest Watch, plateforme internationale spécialisée dans l’analyse de l’état des forêts dans le monde. Laquelle explique que les facteurs climatiques, le surpâturage intense, la coupe illégale et une urbanisation mal contrôlée sont autant de menaces qui pèsent sur la survie des forêts marocaines.
En 2010, parmi les dix principales régions représentant 52% de l’ensemble de la couverture arborée, Tanger-Tétouan avait la plus grande couverture arborée, avec 211.000 hectares, par rapport à une moyenne de 27.000 hectares, suivie de Taza – Al Hoceima – Taounate avec 53.000 hectares.
En outre, la même source indique qu’en 2000, le Maroc comptait 649.000 hectares de couverture forestière, ce qui représente 1,6% de sa superficie nationale. Un taux qui reste faible au niveau mondial, ne dépassant pas 0,1% de la superficie forestière totale dans le monde.
La situation du couvert forestier au Maroc s’inscrit dans un contexte mondial général où plusieurs pays partagent presque le même chiffre. La plateforme spécialisée cite, dans ce sens, le Danemark, qui possède 663.000 hectares, et l’Albanie, qui dispose également de 649.000 hectares. D’autres pays dans la région des Balkans, comme le Monténégro avec 616.000 hectares et les Pays-Bas (593.000 hectares), se situent en dessous des chiffres marocains. Un état des lieux qui souligne l’urgence d’assurer une gestion durable des forêts au Maroc, face aux défis environnementaux croissants tels que la déforestation et le changement climatique.
Les feux de forêt font des ravages
Les données de Forest Global Watch indiquent que la superficie totale des terres exploitées au Maroc atteint environ 40,7 millions d’hectares, soulignant les défis auxquels le pays est confronté pour équilibrer le développement agricole et la préservation de l’environnement. Ces chiffres mettent en évidence l’importance d’améliorer la gestion des terres et de promouvoir la durabilité pour garantir la protection des forêts et de la biodiversité au Maroc.
Il faut savoir que la baisse du couvert forestier au Maroc est due à plusieurs facteurs, notamment les incendies qui ravagent, annuellement, des milliers d’hectares de forêts. Les données montrent que le Royaume a connu une augmentation notable des alertes incendie, cette année. La saison des incendies de forêt a atteint son pic à la fin de mai et a duré environ 16 semaines. Entre le 21 août 2023 et le 19 août 2024, 49 alertes incendie de type VIIRS ont été enregistrées, un nombre relativement bas par rapport aux années précédentes, depuis 2012.
Cependant, le Maroc a perdu plus 27 milles hectares de couvert forestier en raison des incendies et 3.800 hectares en raison d’autres facteurs, entre 2001 et 2023. La plus grande perte de couverture forestière due aux incendies a été enregistrée en 2022, avec 10,8 milliers d’hectares, soit 90% de toutes les pertes de couvert forestier cette année-là.
Entre le 23 août 2021 et le 19 août 2024, le Maroc a enregistré un total de 4.260 alertes incendie de type VIIRS, reflétant la nécessité de renforcer les efforts de lutte contre les incendies et de prévenir les dommages environnementaux.
Face aux menaces récurrentes, le Maroc se lance dans une course acharnée pour sauver ses forêts malmenées par la sécheresse implacable, le surpâturage dévorant et les comportements irresponsables. Dans ce sens, l’Agence Nationale de l’Eau et des Forêts (ANEF) a pris les devants en lançant une nouvelle politique de reboisement, visant à planter 50.000 hectares d’arbres par an. L’objectif ultime est de récupérer 600.000 hectares d’ici 2030, représentant un pas crucial vers la sauvegarde de la biodiversité et la préservation des ressources naturelles.