Les démocrates s’apprêtaient à sortir « les mouchoirs », lundi, pour Joe Biden, qui devait passer solennellement le flambeau à Kamala Harris en ouverture de la convention démocrate, alors qu’il y a un mois à peine, le parti s’attendait à investir sans passion le président octogénaire, embourbé dans les sondages.
Comment imaginer que Joe Biden ne ressente aucune amertume face à ce débordement d’enthousiasme, que sa candidature n’a jamais suscité ?
Il lui sera pourtant interdit lundi d’exprimer autre chose qu’un soutien sans mélange dans son discours.
Ce sera aussi une sorte de testament, au terme d’un demi-siècle de vie politique, même si Joe Biden a promis de jouer un rôle dans la campagne.
Il devrait plaider pour la défense de la démocratie face à Donald Trump, qui n’a jamais concédé sa défaite en 2020, et qui ne s’est pas engagé à reconnaître un verdict défavorable des urnes en novembre.
« J’aurai des mouchoirs en papier demain », a confié dimanche à l’AFP Laurie-Beth Hager, une déléguée démocrate représentant le Dakota du Nord.
« Je suis émerveillée par le courage politique qu’il lui a fallu » pour se retirer, a-t-elle ajouté.
« Il y a une estime immense » pour le président démocrate, a commenté dimanche sur CNN J.B. Pritzker, le gouverneur de l’Illinois, l’Etat où se trouve Chicago, « mais (les Américains) ont besoin de savoir qu’ils votent pour quelqu’un qui peut les enthousiasmer ».
Maintenant qu’il a jeté l’éponge, le parti démocrate déborde d’affection pour « Joe », qui s’éclipsera sitôt son allocution finie pour des vacances en Californie.
Nul doute donc que l’émotion sera très forte si, comme le veut la rumeur, Kamala Harris vient le rejoindre sur scène lundi soir.
Aucune larme à attendre en revanche du côté des manifestants pro-palestiniens, qui veulent protester contre la politique de soutien à Israël de l’administration Biden-Harris tout au long de la convention, avec les plus grands rassemblements attendus lundi et jeudi.
Les organisateurs parlent de dizaines de milliers de manifestants dans la troisième ville américaine, qui a une longue histoire de mobilisation politique.
Les opposants ne pourront qu’entr’apercevoir lundi le United Center, antre de la légendaire équipe de basket des Chicago Bulls, où se tiendra la convention.
Les rues qui y mènent sont barrées par des blocs de béton et des camions garés en travers. La salle est entourée d’un périmètre de sécurité, gardé par de hautes barricades en métal.
Une très importante présence policière sera déployée tout au long de la convention, tandis que les tribunaux ont été mis en alerte.