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CCM : 2023, une année de renaissance pour le cinéma marocain

CCM : 2023, une année de renaissance pour le cinéma marocain

L’année 2023 a marqué un tournant pour l’industrie cinématographique marocaine, avec des records inédits en production, en recettes et en infrastructures. Le Centre Cinématographique Marocain (CCM) met en lumière une année exceptionnelle pour le 7ème art national, renforçant le Maroc comme un acteur majeur sur la scène internationale.

Le cinéma marocain a connu une année 2023 exceptionnelle, avec une dynamique sans précédent tant au niveau de la production que des revenus générés. Selon le rapport annuel du Centre Cinématographique Marocain (CCM), 34 longs métrages marocains ont vu le jour au cours de cette année, un chiffre record qui illustre la vitalité croissante de l’industrie cinématographique nationale.

Les succès du cinéma marocain ne se limitent pas à la production. Ils s’étendent également au box-office, où les films nationaux ont su se démarquer des productions étrangères, dans quelques classements établis par le Centre. Parmi les plus grands succès, le film « Dados » a généré 8.706.829 dirhams, suivi de « Houma li bqaw : jouj » avec 4.929.587 dirhams de recettes. « Nayda » et « Ana machi Ana » ont, quant à eux, occupé respectivement les quatrième et cinquième places du box-office national. Des chiffres qui illustrent l’engouement croissant du public marocain pour son propre cinéma.

Les productions étrangères ont également trouvé un large public au Maroc, avec des films américains tels que « Barbie » et « Oppenheimer », enregistrant respectivement 4.879.094 dirhams et 3.962.641 dirhams de recettes. Néanmoins, le cinéma marocain a su maintenir sa position en tête du box-office pour l’année 2023, toutes nationalités confondues, avec le film du réalisateur et scénariste marocain Abdelouahed Mjahed.

Cependant, malgré ces succès, le cinéma du pays de l’Oncle Sam continue de dominer le paysage cinématographique marocain. Avec 85 films projetés, représentant 791.966 entrées (soit 46% du marché) et des recettes atteignant 41 millions de dirhams, les productions américaines surpassent les films marocains, qui totalisent environ 32 millions de dirhams, occupant 35% du parc de salles. En comparaison, les films français, indiens et égyptiens ne dépassent pas les 11% du marché à la fin de l’année 2023.

L’argent nerf de la guerre
L’année a également été marquée par une hausse significative des investissements étrangers dans le secteur, avec un montant record de 1,14 milliard de dirhams injecté dans les productions cinématographiques tournées au Maroc. Ce chiffre, le plus élevé depuis 2015, démontre l’attractivité du Maroc comme destination de choix pour les productions internationales.

L’infrastructure cinématographique du Maroc a connu une expansion significative en parallèle avec l’effervescence créative du secteur. Le bilan 2023 révèle que le Royaume comptait 95 écrans de cinéma actifs en 2008, mais ce nombre a progressivement diminué pour atteindre un creux de 57 écrans entre 2013 et 2015. Cependant, grâce au soutien du Centre Cinématographique Marocain (CCM), le nombre d’écrans est remonté à 81 en 2023, grâce à des investissements dans la rénovation et la numérisation des salles.

Le Fonds d’aide dédié à ce secteur a connu une augmentation spectaculaire, passant de 4,95 millions de dirhams en 2013 à 28,50 millions en 2023. Initialement, ce fonds a été principalement alloué à la numérisation des salles, avant de se concentrer sur leur rénovation à partir de 2016, puis sur la création de nouvelles salles dès 2019. Un pic de 14,67 millions de dirhams a été enregistré en 2017, principalement destiné aux demandes de rénovation.

En 2022, le budget s’élevait à 11,50 millions de dirhams, dont 7 millions consacrés à la création de nouvelles salles. Cependant, l’année 2023 a marqué un tournant avec une augmentation spectaculaire des demandes de création, atteignant 24 millions de dirhams sur les 28,50 millions octroyés, exclusivement dédiés à ce volet. Casablanca a dominé ces demandes, mais d’autres villes comme Kénitra, Agadir et Azilal se préparent également à accueillir de nouvelles salles de cinéma, témoignant ainsi d’une revitalisation du secteur.

Le cinéma marocain ne s’est pas contenté de briller sur le plan national. Il a également renforcé sa présence sur la scène internationale, avec une participation remarquée dans la compétition officielle de 86 festivals de cinéma à travers le monde, un record depuis 2017. Ce rayonnement à l’étranger confirme que 2023 s’est imposée comme une année de renaissance pour le cinéma marocain, marquée par des succès artistiques, économiques et infrastructurels qui augurent d’un avenir prometteur pour le 7ème art au Maroc.

Exploitation et distribution : Mégarama, leader incontesté
Le paysage cinématographique marocain en 2023 a été marqué par la prédominance indiscutable du groupe Mégarama, qui a capté 82,4% du marché. Avec ses six complexes répartis dans cinq villes du Royaume et une capacité totale de 11.324 sièges, Mégarama a généré des recettes impressionnantes de 73.685.954 dirhams, consolidant ainsi sa position de leader du secteur.

Selon le rapport du CCM, la concurrence reste loin derrière. Cineatlas, deuxième sur le podium, ne détient que 7% du marché, tandis que Pathé Californie Casablanca se contente de 2,1%. Ces chiffres montrent un marché fortement concentré, avec Mégarama dominant presque entièrement l’offre cinématographique au Maroc.

Le CCM note également une reprise encourageante de la fréquentation des salles de cinéma, qui retrouve presque ses niveaux d’avant la pandémie. En 2023, le box-office marocain a enregistré 1.722.796 entrées, en hausse par rapport aux 1.485.166 entrées de 2022 et aux 663.604 entrées de 2021, marquant un retour progressif à la normale.

Cette résurgence de l’affluence a naturellement entraîné une augmentation des recettes aux guichets, atteignant un total de 89.418.408 dirhams. Malgré cette progression, le prix moyen du billet de cinéma est resté relativement stable, à 51,9 dirhams, ce qui indique une politique tarifaire équilibrée visant à maintenir l’accessibilité pour le grand public.