Le projet de recyclage de la décharge de Médiouna, bloqué depuis des mois et promis depuis des années, est relancé, ces derniers jours, malgré des obstacles persistants. Détails.
Sous le ciel voilé de ce mois d’août, un souffle nouveau semble agiter les couloirs du Conseil de la Ville de Casablanca. Il est des projets qui s’enlisent sous le poids des blocages administratifs et parfois, contre toute attente, la situation se débloque, presque comme par miracle, laissant entrevoir la lueur d’un avenir enfin réalisable. C’est précisément ce qui semble se produire avec le Centre d’enfouissement et de valorisation (CEV) des déchets de Casablanca-Settat, une initiative aussi ambitieuse qu’indispensable, en dormance depuis plus de cinq mois.
Ce projet, pourtant essentiel pour une métropole en pleine croissance, avait été mis en suspens, étouffé par un véto du ministère de l’Intérieur. Le terrain initialement identifié pour l’implantation du CEV avait été écarté pour des raisons urbanistiques, un obstacle qui semblait insurmontable. Les Casablancais, habitués aux longs chantiers, voyaient dans cette décharge de Médiouna un fardeau inextricable, symbole d’une ville tiraillée entre modernité et chaos.
Mais voilà que la donne change, et avec elle les perspectives. Selon nos informations, confirmées par un contact au sein du Conseil de la Ville, le projet est de nouveau dans le pipe. Un frémissement qui pourrait bien marquer le début d’une véritable révolution environnementale pour Casablanca. Ce revirement, on le doit à l’arrivée du wali, Mohamed M’hidia, dont l’autorité semble avoir suffi à lever les derniers obstacles. Là où son prédécesseur s’était heurté à un mur d’indifférence, M’hidia a su, en quelques mois à peine, insuffler l’élan nécessaire pour que le dossier soit enfin débloqué.
La nouvelle est d’autant plus surprenante que le terrain initialement écarté revient au centre des discussions. Le choix de ce site, critiqué pour son impact potentiel sur le tissu urbain environnant, avait été l’un des principaux points de friction. Pourtant, le pragmatisme a fini par l’emporter : ce terrain, malgré les objections soulevées, demeure le mieux adapté aux exigences d’un projet de cette envergure. L’enjeu est de taille : transformer la décharge de Médiouna, véritable plaie à ciel ouvert, en un centre moderne et efficient capable de traiter les déchets d’une métropole en pleine expansion.
Rien n’est encore gagné, certes. Mais il est indéniable qu’un cap a été franchi. La perspective d’un CEV opérationnel d’ici quelques années pourrait bien changer la face de Casablanca, contribuant à assainir son environnement et à améliorer la qualité de vie de ses habitants. Le chemin est encore long, parsemé d’embûches et de défis techniques, mais l’espoir renaît, porté par une volonté politique renouvelée.
Houda BELABD
Les riverains s’impatientent …
La question qui se pose désormais est celle du calendrier. Quand verrons-nous les premières pierres posées sur ce terrain controversé ? Quelles seront les garanties offertes aux riverains, inquiets à l’idée de voir surgir à leurs portes un projet d’une telle ampleur ? Et surtout, comment s’assurer que ce dossier, après tant de rebondissements, ne retombe pas dans l’oubli ?
Les Casablancais, eux, attendent des réponses. La décharge de Médiouna, avec ses montagnes de détritus et ses relents nauséabonds, est devenue le symbole d’une ville qui se cherche, qui hésite entre les ambitions de modernité et la réalité d’un développement mal maîtrisé. L’espoir, désormais, réside dans ce projet de CEV, qui pourrait enfin transformer cet espace en une source de richesse, en un modèle de recyclage et de valorisation des déchets.
Mohamed M’hidia, en débloquant ce dossier sensible, n’a pas seulement relancé un projet ; il a aussi réveillé une ville qui, trop longtemps, s’était résignée à l’inertie.