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Cartouches mouillées en guise de représailles à l’encontre de la France: Pourquoi Alger se laisse tant déranger ?

Cartouches mouillées en guise de représailles à l’encontre de la France: Pourquoi Alger se laisse tant déranger ?
Après la reconnaissance de la France de la marocanité du Sahara, la junte au pouvoir en Algérie poursuit ses gesticulations aussi puériles que contre-productives. En effet, après le rappel de son ambassadeur à Paris pour consultation, Ahmed Attaf, ministre algérien des Affaires étrangères, a souligné récemment lors d’un point de presse que « le retrait de l’ambassadeur est un premier pas qui sera suivi par d’autres » mesures contre la France.

« Nous n’avons pas encore observé de position officielle de l’Algérie après la décision de la France de reconnaître la marocanité du Sahara. Tout ce que nous avons constaté, c’est une réaction frénétique. Je ne pense pas que l’Algérie puisse aller plus loin et prendre des mesures ou des sanctions à l’égard de la France, car cette dernière possède des cartes politiques et économiques, entre autres, qui font que le mécontentement de l’Algérie n’est qu’un pétard mouillé », a affirmé Moussaoui Ajlaoui, expert associé au Centre d’études pour l’Afrique et le Moyen-Orient (Ames-Center). Moussaoui Ajlaoui : Je ne pense pas que l’Algérie puisse aller plus loin et prendre des mesures ou des sanctions à l’égard de Paris Et le chercheur marocain d’ajouter que ce n’est pas la première fois qu’une crise diplomatique éclate entre Alger et Paris lors des dernières années. En effet, en 2021, le président français Emmanuel Macron avait critiqué le «système politico-militaire» algérien l’accusant d’entretenir une «rente mémorielle ». Le régime algérien avait alors rappelé son ambassadeur à Paris pour consultation. Toutefois, l’ambassadeur algérien a rejoint  son poste à Paris plus tard sans que le président français revienne sur ses propos ou présente des excuses.

«L’Algérie finira par décider le retour de son ambassadeur à Paris comme cela a été le cas dans d’autres occasions», a précisé Moussaoui Ajlaoui dans une déclaration à Libé.

Par ailleurs, l’expert associé à Ames-Center a affirmé qu’il faut aborder la relation entre Paris et Alger dans le cadre des évolutions géopolitiques de la région et le conflit qui commence à poindre entre l’Algérie et la Russie, ce qui a été clairement manifesté récemment au Conseil de sécurité au sujet d’Imane Khelif.

« Pour la première fois, le différend entre la Russie et l’Algérie a éclaté au grand jour au Conseil de sécurité et dans la presse. L’Algérie soutient avec des armes Iyad Ag Ghali, allié de l’Azawad. Mais les Russes riposteront sévèrement à l’Algérie qui est intervenue et a attaqué les milices de Wagner et les Russes au nord du Mali », nous a précisé Moussaoui Ajlaoui avant de rappeler également la récente visite en Algérie du général Michael Langley, commandant de l’AFRICOM, durant laquelle le responsable militaire américain a abordé la question de la présence russe au Mali, notamment après l’expulsion des Américains du Niger.

 « Il y a des changements géopolitiques dans la région. Par conséquent, l’Algérie ne pourra pas prendre des mesures de représailles à l’égard de la France, car la nouvelle réalité est que les USA sont désormais plus proches du régime algérien que la Russie, la Chine ou un autre pays. Je crois que l’Amérique et la France peuvent jouer un rôle dans un éventuel rapprochement maroco-algérien, notamment dans le domaine sécuritaire, et cela aura des conséquences politiques et géopolitiques à l’avenir », a conclu le chercheur marocain.

A rappeler que le président français, Emmanuel Macron, a annoncé officiellement dans une lettre à S.M le Roi Mohammed VI, qu’il «considère que le présent et l’avenir du Sahara occidental s’inscrivent dans le cadre de la souveraineté marocaine», a souligné le Cabinet Royal dans un communiqué.

Dans ce message, coïncidant avec la commémoration du 25ème anniversaire de la Fête du Trône, le président français a assuré le Souverain de «l’intangibilité de la position française sur cet enjeu de sécurité nationale pour le Royaume» et que son pays «entend agir en cohérence avec cette position à titre national et au niveau international».

Et Emmanuel Macron d’indiquer que «pour la France, l’autonomie sous souveraineté marocaine est le cadre dans lequel cette question doit être résolue. Notre soutien au plan d’autonomie proposé par le Maroc en 2007 est clair et constant», ajoutant que ce plan «constitue désormais la SEULE base pour aboutir à une solution politique, juste, durable et négociée, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies ».

Mourad Tabet