Renforcer le rôle du secteur privé dans le développement de l’Afrique est devenu impératif dans une conjoncture où le financement devient de plus en plus difficile et où l’Etat providentiel n’existe presque plus. C’est la quintessence de la volonté de la Banque africaine de développement et de la Cassa Depositi e Prestiti à investir 400 millions d’euros sur cinq ans pour accélérer la croissance du secteur privé du continent. Explications.
Il s’agit aussi de développer des infrastructures socio-économiques de qualité et soutenir les entreprises privées pour la mise en œuvre de projets transformateurs et à fort impact positif pour les jeunes et les femmes. Le guichet du secteur privé de la Banque contribue également à améliorer l’accès des petites et moyennes entreprises (PME) au financement, à travers des lignes de crédit accordées aux intermédiaires financiers.
L’objectif final est de promouvoir l’intégration régionale et à créer un effet de démonstration permettant d’attirer les ressources d’autres donateurs, notamment dans les États en transition. C’est dans ce cadre que l’annonce, dernièrement faite par la Cassa Depositi e Prestiti (institution nationale de promotion de l’Italie) et la BAD d’investir ensemble jusqu’à 400 millions d’euros sur cinq ans pour booster le secteur privé, trouve tout son pesant d’or.
Car elle vise à accélérer la croissance du secteur privé du continent grâce à la Plateforme pour la croissance et la résilience en Afrique (GRAF) nouvellement mise en place. Les investissements sont destinés à appuyer des projets dans les domaines de la sécurité alimentaire, du développement des PME et de la croissance durable des infrastructures en Afrique, et ce dans le cadre du Plan Mattei.
D’ailleurs, Akinwumi Adesina, président du Groupe de la BAD, n’a pas manqué de relever que le partenariat entre son institution et la Cassa Depositi e Prestiti facilitera la réalisation des objectifs du Plan Mattei en Afrique en renforçant le soutien aux petites et moyennes entreprises africaines, dans le but d’élargir l’inclusion économique des femmes et des jeunes, de créer des emplois et de s’attaquer aux causes de la migration.
Dans cette optique, la banque centrale panafricaine appuiera ce partenariat stratégique pour accroître les investissements dans les fonds africains et donner plus de confiance aux investisseurs institutionnels mondiaux et du continent pour qu’à leur tour ils augmentent leurs investissements. Ce qui fait dire à Dario Scannapieco, PDG de la Cassa Depositi e Prestiti, que le développement, à long terme de son pays, est intrinsèquement lié à la croissance du continent, en particulier de son secteur privé.
Pour ce faire, son établissement est en train de mettre en place un nouveau canal important en faveur de projets et d’initiatives qui doivent profiter directement à l’Afrique. A l’en croire, cet effort s’inscrit dans le droit fil de l’engagement pris par notre gouvernement dans le cadre du Plan Mattei. « Nous sommes convaincus que ce nouveau partenariat créera des occasions réelles pour nos entreprises dans des secteurs stratégiques tels que l’agriculture, les infrastructures et l’industrie manufacturière, où notre pays excelle », a-t-il ajouté.
Ces investissements collaboratifs ont pour but de permettre aux futurs investisseurs d’acquérir de nouvelles connaissances sur le secteur privé africain et de partager des opportunités d’investissement dans des fonds opérant sur le continent. La plateforme devrait également contribuer de manière significative à la création d’emplois et à l’amélioration de la fourniture de produits et de services essentiels sur l’ensemble du continent. En outre, l’initiative, présentée par la Première ministre italienne, Giorgia Meloni, lors du récent sommet du G7 à Borgo Egnazia, s’inscrit dans le cadre du Plan Mattei pour l’Afrique, une initiative stratégique italienne dévoilée en 2022.
In fine, l’initiative se fixe pour objectif de forger une nouvelle ère de partenariat et de développement durable. Le plan est axé sur la coopération énergétique, la sécurité et la stabilité ainsi que sur les échanges culturels et scientifiques entre l’Italie et les pays africains. En la matière, le groupe de la BAD dispose du plus grand ensemble de fonds de capital-investissement et de capital-risque en Afrique. Plus de 1,36 milliard de dollars américains sont engagés dans 74 fonds.