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Palestine : Israël élargit ses ordres d’évacuation qui précèdent les massacres

Palestine : Israël élargit ses ordres d’évacuation qui précèdent les massacres

L’armée israélienne a ordonné de nouvelles évacuations dans le sud de Gaza tôt dimanche après qu’une frappe aérienne meurtrière sur une école transformée en abri dans le nord a tué une centaine de Palestiniens.

Israël prétend avoir ciblé un poste de commandement militant, tuant 19 combattants. Israël a ordonné à plusieurs reprises des évacuations massives alors que ses troupes sont retournées dans des zones fortement détruites où elles avaient auparavant combattu des militants palestiniens.

La grande majorité des 2,3 millions de personnes de Gaza ont été déplacées de force et à plusieurs reprises, tout le long de l’agression israélienne barbare qui dure depuis 10 mois. Des centaines de milliers de personnes ont été entassées dans des camps de tentes sordides avec presque aucun service public ou ont cherché refuge dans des écoles comme celle frappée samedi.

Les Palestiniens affirment qu’aucun endroit du territoire assiégé n’est en sécurité. Les derniers ordres d’évacuation s’appliquent à des zones de Khan Younès, notamment une partie d’une zone déclarée humanitaire par Israël.

Avant-hier samedi, l’armée d’occupation israélienne a bombardé à l’aube une école dans le quartier al-Daraj dans la ville de Gaza, tuant au moins 100 Palestiniens qui faisaient partie des 6.000 déplacés hébergés dans cet établissement.

Selon des correspondants sur place, trois missiles se sont abattus sur la salle de prière de l’école al-Tabi‘ine pendant que les gens étaient rassemblés pour la prière de l’aube « al-Fajr », vers 5 : 00 h du matin.

Un incendie s’y est propagé et les corps des victimes ont été déchiquetés à tel point qu’il est difficile de les reconnaitre.

Le directeur du Bureau médiatique à Gaza a fait état d’au moins 100 martyrs, soulignant qu’il s’agit d’un bilan provisoire.
 

Dix écoles-refuges bombardées en neuf jours
 
Selon la Défense civile, l’école al-Tabi’ine a été bombardée à l’aide de bombes très explosives qui ont calciné les corps des victimes.

Il s’agit de la 10ème école bombardée en l’espace de 9 jours. Vendredi, l’organisation Euro Méditerranée pour les droits de l’Homme avait assuré que l’occupation israélienne a intensifié ses bombardements des écoles qui hébergent les déplacés en visant 9 écoles en 8 jours.

Au moins 155 écoles ont été visées dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre, a révélé le directeur du bureau de la chaine qatarie al-Jazeera.

Le Jihad islamique a qualifié le massacre de « crime à part entière » estimant que « son timing visait à faire le plus grand nombre de martyrs parmi les civils dont des enfants et des personnes âgées, pour poursuivre la guerre de génocide avec le soutien américain et l’indifférence internationale ».

Selon le mouvement Fatah, « ce massacre est une confirmation de plus que l’occupation œuvre pour éradiquer notre peuple via la politique de tueries successives et des massacres qui ébranlent les consciences vives ».

Le Hamas a qualifié ce massacre « d’escalade dangereuse qui fait partie de la série de crimes et de massacres sans précédent dans l’histoire des guerres ». Il a accusé l’armée d’occupation « d’inventer des prétextes mensongers pour viser les civils dans les écoles et les hôpitaux », avant de conclure que « le massacre d’al-Tabi’ine dans le quartier al-Daraj est la poursuite du génocide nazie-sioniste contre notre peuple et l’administration américaine est impliquée dans les crimes ».
 

Les ordres d’évacuations se suivent et précèdent les  massacres
 
Par ailleurs, l’armée israélienne a ordonné dimanche aux habitants de Khan Younès d’évacuer le quartier Al Jalaa, qu’elle avait précédemment désigné comme « zone humanitaire sûre ».
Le quartier al-Jalaa ne fera plus partie de la « zone humanitaire », selon un communiqué de l’armée.
Bien que l’armée israélienne ait précédemment désigné certains endroits comme étant « sûrs », elle a continué à les bombarder, causant de nombreuses victimes parmi les Palestiniens.

Des dizaines de milliers de personnes ont fui à nouveau la semaine dernière après un précédent ordre d’évacuation. Des centaines de familles portant leurs biens dans leurs bras ont quitté leurs maisons et leurs abris tôt dimanche, à la recherche d’un refuge insaisissable. « Nous ne savons pas où aller », a déclaré Amal Abu Yahia, une mère de trois enfants, qui était revenue à Khan Younis en juin pour s’abriter dans sa maison gravement endommagée. « C’est mon quatrième déplacement », a déclaré cette veuve de 42 ans, dont le mari a été tué lorsqu’une frappe aérienne israélienne a frappé la maison de leurs voisins en mars.

Elle a dit qu’ils étaient allés à Muwasi, un camp de tentes tentaculaire le long de la côte, mais n’ont pas trouvé de place.

Ramadan Issa, père de cinq enfants d’une cinquantaine d’années, a fui Khan Younis avec 17 membres de sa famille élargie, rejoignant des centaines de personnes marchant vers le centre de Gaza tôt dimanche. « Chaque fois que nous nous installons dans un endroit et construisons des tentes pour les femmes et les enfants, l’occupation arrive et bombarde la zone », a-t-il dit, faisant référence à Israël. « Cette situation est insupportable ».

L’ONU accuse Israël de commettre un génocide dans l’indifférence des « nations civilisées »
La rapporteure spéciale de l’ONU pour la Palestine a accusé Israël, ce samedi, de commettre un « génocide » à Gaza, en Palestine.

Décrivant la bande de Gaza comme « le plus grand et le plus honteux camp de concentration du XXIe siècle », Francesca Albanese a écrit sur X qu’« Israël est en train de génocider les Palestiniens quartier par quartier, hôpital par hôpital, école par école, camp de réfugiés par camp de réfugiés, zone ‘sécurisée’ par zone ‘sécurisée’ ».

Les commentaires d’Albanese sont intervenus après l’attaque de ce samedi matin, lorsque l’armée israélienne a bombardé l’école Al-Taba’een dans le quartier Al-Daraj à l’est de la ville de Gaza, attaque qui, selon des responsables palestiniens, a tué au moins 100 Palestiniens.

Elle a également souligné l’utilisation d’armes américaines et européennes dans les attaques israéliennes, exprimant son désarroi face à ce qu’elle a qualifié d’« indifférence de toutes les ‘nations civilisées’ » à la situation à Gaza.

« Que les Palestiniens nous pardonnent notre incapacité collective à les protéger, en honorant le sens le plus basique du droit (international) », a déclaré Albanese.

Israël est accusé de génocide devant la Cour internationale de Justice (CIJ), qui lui a ordonné de mettre immédiatement fin à son opération militaire dans la ville de Rafah, dans le sud de la Bande de Gaza, où plus d’un million de Palestiniens avaient trouvé refuge avant que celle-ci ne soit envahie le 6 mai.