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Casablanca : Face à la sécheresse, la ville coupe son débit d’eau de 10%

Casablanca : Face à la sécheresse, la ville coupe son débit d’eau de 10%

À Casablanca, la situation hydrique est problématique : le débit d’eau a été réduit de 10%. Le coup de semonce en a été donné ce 7 août, par la maire Rmili, lors de la session extraordinaire du Conseil municipal.

La rumeur se propageait dans les ruelles de la Métropole, silencieuse mais implacable. Un murmure d’inquiétude, un pressentiment que l’eau, source de vie et de prospérité, se faisait de plus en plus rare. Puis, la nouvelle tomba, confirmée par la voix de la maire Nabila Rmili : le débit d’eau de la Cité blanche du Royaume, ce cœur battant de l’économie marocaine, venait d’être réduit de 10 %. Une mesure qui, si elle n’est pas encore ressentie par tous, signe une réalité plus cruelle : Casablanca est en proie à une crise hydrique d’une gravité sans précédent.

Réunie en session extraordinaire ce 7 août 2024, le Conseil de la ville, habituellement plongé dans la gestion quotidienne de la mégapole, s’est trouvé face à une urgence aux implications bien plus vastes. La pénurie d’eau ne se contente pas d’assécher les robinets ; elle assombrit les perspectives d’une ville déjà confrontée à des défis colossaux, de l’urbanisation galopante à la pression démographique. En somme, ce manque d’eau pourrait bien être la goutte qui fait déborder le vase.

Depuis quatre mois, une batterie de mesures d’urgence a été déployée dans une course contre la montre pour empêcher le spectre des coupures d’eau potable de devenir réalité. Des quartiers huppés de la ville aux zones industrielles, tous les regards se tournent vers les autorités, espérant des solutions à une crise qui ne cesse de s’aggraver. La connexion du bassin de Bouregreg à la partie Sud de Casablanca, en passant par l’ajout de nouvelles canalisations, n’est qu’un exemple des efforts entrepris pour contourner la sécheresse qui sévit autour du barrage Al-Massira, une des principales réserves d’eau de la région.

Mais malgré ces efforts, la situation reste « préoccupante et critique », a reconnu Nabila Rmili. Les travaux pour connecter la ville à la station de dessalement de Jorf Lasfar avancent, mais ils ne seront pas achevés avant septembre. Cette station, qui devrait théoriquement renforcer l’approvisionnement en eau potable de la métropole, est devenue l’espoir de toute une ville suspendue aux aléas des travaux. Cependant, l’ombre d’un possible retard plane, laissant les Casablancais dans une attente anxieuse.

Les appels à la modération dans l’usage de l’eau, répétés par la maire, résonnent comme une litanie dans une ville où l’excès est souvent la norme. « Nous n’avons pas suffisamment de réserves », a-t-elle martelé, exhortant chaque citoyen à réduire sa consommation pour éviter des coupures d’eau drastiques. Mais cette injonction, aussi nécessaire soit-elle, semble dérisoire face à l’ampleur du défi.

Houda BELABD

Halte à la gabegie !

Pour Casablanca, le temps est compté. La sécheresse, autrefois une menace distante, se fait désormais sentir jusque dans le filet d’eau qui coule des robinets. Ce n’est plus une question de gestion, mais de survie. Chaque goutte compte, et l’avenir de la ville pourrait bien dépendre de la manière dont ses habitants, ses dirigeants, mais aussi ses entreprises et ses infrastructures, s’adapteront à cette nouvelle réalité.

Loin des discours et des chiffres, ce sont les vies quotidiennes qui en souffriront le plus. Ceux qui, le matin, remplissent une bassine d’eau pour la journée, ou qui comptent sur un simple jet pour se rafraîchir après une longue journée de labeur. Pour eux, la réduction du débit de 10 % n’est pas une abstraction, mais une réduction tangible de leur qualité de vie. Et cette réalité, aussi brutale soit-elle, est la nouvelle norme à Casablanca. La ville blanche devra s’habituer à cette teinte plus sombre, celle de la rareté, celle d’une soif qui, si elle n’est pas étanchée, pourrait redessiner son avenir.