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Rabat : Les Oudayas se refont une beauté

Rabat : Les Oudayas se refont une beauté

Les Oudayas viennent de bénéficier d’un autre coup de bistouri : des sanitaires rénovés et des mesures d’hygiène de plus en plus accrues. Ce joyau bleu et blanc offre désormais une expérience encore plus immersive. Détails.

 
Au cœur de Rabat, telle une sentinelle immuable face à l’océan, se dresse la kasbah des Oudayas. Ce joyau architectural, aux nuances de bleu et de blanc, invite le promeneur à un voyage hors du temps, où chaque pas résonne comme un écho de l’Histoire millénaire du Maroc.
 
Les Oudayas viennent de faire peau neuve : les sanitaires sont rénovés, la propreté est de mise et le Café maure a déjà été réaménagé il y a quelques années. « C’est comme si on entrait dans un autre monde », s’émerveille Sarah, une touriste française. « Les couleurs, les odeurs, l’atmosphère… tout est si différent et si magique ».
 
Les ruelles sinueuses, pareilles à un labyrinthe de conte oriental, s’entrelacent dans un ballet de pierres et de chaux. Ici, le temps semble suspendu, figé dans une éternelle danse entre ombre et lumière. Les vendeurs de cartes postales, gardiens modernes de la mémoire collective, proposent aux passants des fragments d’éternité, capturant l’essence même de ce lieu dans leurs images figées.
 
Au détour d’une ruelle, le parfum enivrant du thé à la menthe s’échappe du célèbre café maure. Perché tel un nid d’aigle sur les remparts, il offre une vue imprenable sur l’embouchure du Bouregreg, où le fleuve et l’océan s’enlacent dans une étreinte éternelle.
 
« Le thé ici a un goût particulier, » confie Maria, une touriste espagnole. « Peut-être est-ce l’air marin, ou l’ambiance du lieu, mais c’est le meilleur que j’ai goûté au Maroc ».
 
Plus bas, la plage des Oudayas déroule son tapis doré, caressée par les vagues de l’Atlantique. Ici, le bruissement de l’océan se mêle aux rires des enfants et aux cris des mouettes, créant une synergie unique, un hymne à la joie de vivre marocaine.
 
Chaimaa, une touriste de Marrakech, partage son émerveillement : « La vue depuis la plage est à couper le souffle. Voir la kasbah surplomber l’océan, c’est comme contempler des siècles d’Histoire en un seul regard ».
 
Chaque recoin des Oudayas raconte une histoire, chaque pierre murmure un secret. Dans ce dédale enchanteur, le visiteur ne se contente pas de marcher ; il voyage à travers les siècles, bercé par le chant des mouettes et le murmure du vent dans les bougainvilliers en fleurs.
 
Qu’on se le dise : les Oudayas ne sont pas qu’un simple lieu ; elles sont une expérience sensorielle, un poème vivant qui s’écrit à chaque instant. Elles incarnent l’âme même de Rabat, alliant avec grâce le charme intemporel du passé à la vitalité palpitante du présent. Les ruelles étroites, autrefois délabrées, ont été méticuleusement restaurées, leurs façades blanchies à la chaux contrastant désormais avec les portes bleues fraîchement peintes, témoignant d’une renaissance architecturale spectaculaire. C’est, somme toute, un endroit où le temps s’écoule différemment, où chaque visite est une nouvelle découverte, une invitation à se perdre pour mieux se retrouver.
 
Houda BELABD

La Kasbah almohade, ce bastion historique…
 
Fondée au 12ème siècle par les Almohades, la Kasbah des Oudayas était à l’origine une forteresse militaire stratégique surplombant le Bouregreg. Nommée d’après les tribus berbères Oudaïa, elle a connu de multiples règnes : almohade, almoravide, mérinide, puis alaouite.
 
Au 17ème siècle, elle devint un repaire de pirates redoutés. Ses ruelles étroites et tortueuses, conçues pour la défense, abritaient soldats, marins et artisans. Les habitations, en pierre et pisé, étaient austères, reflétant la fonction militaire du lieu.
 
La mosquée et le palais existaient, mais sans le raffinement actuel. Le jardin andalou n’était pas encore créé.
 
Loin de l’oasis de beauté d’aujourd’hui, les Oudayas étaient un centre de pouvoir, de conflits et de commerce maritime. Cette évolution témoigne de la capacité du Maroc à préserver et réinventer son patrimoine, transformant un bastion militaire en joyau culturel.