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Bureaux de conseil à l’étudiant : Une activité qui bat son plein, mais qui peut faire mieux ! [INTÉGRAL]

Bureaux de conseil à l’étudiant : Une activité qui bat son plein, mais qui peut faire mieux ! [INTÉGRAL]

Les Bureaux de Conseil à l’étudiant connaissent un franc succès en cette période précédant la rentrée universitaire. Cette tendance devrait pousser ces structures à innover pour offrir un meilleur soutien aux jeunes bacheliers désirant faire leurs études à l’étranger.

Les nouveaux bacheliers se trouvent, comme à chaque été, à la croisée des chemins, où ils doivent décider du chemin à suivre pour leur avenir. Après avoir obtenu leur baccalauréat tant espéré, les élèves marocains naviguent à travers un vaste éventail d’opportunités d’études, allant des universités aux écoles spécialisées, en passant par les formations techniques et les programmes internationaux.
 
Malgré le travail considérable accompli tout au long de l’année dans les lycées publics et privés, de nombreux jeunes se tournent vers les bureaux de conseil spécialisés en orientation post-baccalauréat pour les aider à identifier et à saisir les meilleures opportunités d’études. En effet, les choix ne se limitent pas aux établissements nationaux, mais s’étendent également aux cursus internationaux. Cela se reflète dans l’ambiance dynamique observée dans ces Bureaux à Casablanca et à Rabat, où les flux de visiteurs sont nombreux.

Alors que la plupart des gens optent pour des voyages d’été en cette période estivale, la tension monte chez les nouveaux bacheliers qui se précipitent vers les bureaux d’orientation en quête de conseils pour choisir leur spécialité, en fonction des tendances du marché du travail, ou pour obtenir des bourses d’études correspondant à leur plan de carrière, voire des programmes d’échange internationaux. Les étudiants recherchent également de l’aide pour la préparation de leurs candidatures aux établissements d’enseignement supérieur, notamment la rédaction de lettres de motivation, la préparation aux entretiens, et la sélection des programmes adaptés.
 

Une demande croissante
 
« Des membres de ma famille m’ont conseillé ce centre pour préparer mon dossier d’admission dans une école de commerce en Allemagne, car ils ont déjà eu recours à ses services. L’équipe m’a énormément aidée à identifier l’école correspondant à mes aspirations et à mon plan de carrière, et elle s’occupe désormais des démarches nécessaires pour que je commence mes études en septembre », nous a confié une bachelière rencontrée à la sortie d’un bureau d’orientation dans la capitale administrative. Elle met en avant l’accompagnement complet dont elle a bénéficié, malgré le coût élevé du service.

En effet, bien que ces services ne soient pas accessibles à tous, et que cette activité reste un marché libre, le gain de temps en matière de procédure est indéniable, ce qui explique le succès de ces bons intermédiaires de l’enseignement.

« Les étudiants affluent de plus en plus à notre bureau car ils sont intéressés par des opportunités d’études aux États-Unis et en Allemagne pour bénéficier des avantages d’une telle expérience », témoigne Zineb Benslimane, directrice générale de CAESA MENA Student Agency.

Elle souligne l’approche personnalisée adoptée par son agence pour accompagner les élèves dans le choix de leur filière, l’inscription, la demande de bourse, le visa et le logement. Selon elle, la plupart des nouveaux bacheliers cherchent à faire carrière en ingénierie ou en business dans le monde anglo-saxon, malgré le coût élevé de cette expérience.

Les cabinets de conseil à l’étudiant ne se contentent pas seulement de l’orientation, mais interviennent également dans la préparation des bacheliers pour l’obtention des diplômes de langue requis par certains pays. Ces cabinets connaissent eux aussi un franc succès dans un contexte d’ouverture sans précédent, alimenté par les relations exemplaires entre le Maroc et l’Espagne, comme le souligne Selma Boukri, directrice d’un cabinet proposant une évaluation de la maîtrise, notamment de la langue espagnole, connue sous le nom de Pruebas de Acceso a la Universidad (PAU).

« La demande était toujours importante pour l’Espagne. Cependant, nous avons remarqué qu’elle s’est manifestée un peu en retard par rapport aux années précédentes en raison du prolongement de l’année scolaire à cause des grèves », a-t-elle précisé, soulignant que certains étudiants sont encore en retard dans leurs démarches par rapport aux délais fixés par certaines écoles étrangères, suite au changement de dates de certains concours nationaux.
 

Marché libre
Malgré le succès de ces centres d’orientation, les acteurs du domaine critiquent un marché libre et insuffisamment réglementé, ce qui freine l’accès des étudiants à des services de qualité. En plus des tarifs élevés, les professionnels s’inquiètent de la prolifération de bureaux de conseil commerciaux ne respectant pas les normes requises. « Au lieu d’orienter les étudiants dans leurs choix de carrière, certains offrent des conseils incomplets et les induisent en erreur faute de connaissances adéquates dans le domaine », déplore Selma Boukri directrice générale de Academia Bécquer Plus. D’où la nécessité, selon elle, de bien se renseigner sur le respect de l’éthique avant de choisir un bureau de conseil.

Dans ce contexte, Radgui Adil, conseiller en orientation et insertion professionnelle, insiste sur l’indépendance des conseils d’orientation vis-à-vis du marché de la formation au niveau national et international. Il plaide pour une approche pédagogique et scientifique basée sur les sciences de l’éducation afin de mieux cerner les intérêts et les compétences des étudiants. D’après lui, l’orientation ne devrait pas se baser sur des prédictions, mais sur des tests scientifiques ciblés pour permettre aux étudiants de trouver l’option optimale menant à leur meilleur avenir possible.
 
 

Trois questions à Reda El Boukhari « Les Bureaux de Conseil doivent avoir les capacités réelles de convergence avec la meilleure option de formation possible »
Comment expliquez-vous la demande croissante des services des Bureaux de Conseil à l’étudiant ?
 
Bien que nous ne disposions pas de données concernant le recours des jeunes bacheliers aux services des centres de Conseil en orientation, toutefois la prolifération de ces centres dans les grandes villes, et la dynamique observée sur les réseaux sociaux autour du sujet, nous amène actuellement à constater la forte augmentation de la demande des services de conseil aux étudiants, au cours des dernières années. Ce phénomène peut être expliqué par le flou auquel les bacheliers sont confrontés, tellement l’offre d’étude et de formation est désormais large et variée.

Cependant, la vraie explication à mon sens à la sollicitation grandissante des services des centres d’orientation réside dans l’absence chez nos jeunes, d’un projet personnel mûrement et longuement réfléchi. En effet, la construction d’un projet personnel depuis le primaire avec la découverte des métiers, et le prolongement de cette construction dans le secondaire, à travers une implication active des élèves épaulés par leurs enseignants et conseillers en orientation, pourra consolider la prise de décision vocationnelle qui guide l’étudiant de façon autonome dans ces choix de formation.
 

Quel est l’impact de l’orientation professionnelle sur la réussite académique et professionnelle des étudiants ?
 

L’orientation professionnelle est un facteur clé pour la réussite académique et professionnelle. Évidemment, chaque jeune cheminera selon sa destinée. Mais faire un bon départ dans les études supérieures augmentera ses chances de réussite. Dans ce sens, construire un projet d’orientation scolaire fera non seulement gagner du temps aux étudiants mais augmentera aussi leur motivation et ainsi que leur excellence académique.
 

Quels sont les défis auxquels sont confrontés les Bureaux de Conseil à l’étudiant pour maintenir la qualité et l’efficacité de leurs services ?

La qualité de tels services peut être mesurée de plusieurs façons. Toutefois, satisfaire la demande des étudiants est le facteur majeur de réussite de ces centres. Pour l’atteindre, il faudra faire converger les souhaits d’études du jeune, ainsi que ses capacités réelles avec la meilleure option de formation possible. C’est le défi majeur auquel sont confrontés ces bureaux de conseil. Quels outils psychométriques utiliser pour cerner la personnalité du jeune demandeur ? A quel point les notes obtenues reflètent-elles les vraies capacités cognitives et d’apprentissage du demandeur ? La mise à jour des données sur les formations disponibles, a-t-elle été faite ? A toutes ces questions, s’ajoute le facteur éthique. Par exemple, un Bureau de Conseil spécialisé dans les études, dans un pays donné, a le devoir de conseiller prioritairement un jeune bachelier vers des études au Maroc, si les tests démontrent que son niveau d’autonomie est faible, sachant que le choix final sera celui du jeune concerné.