Alors que Roger Federer, Rafael Nadal et Novak Djokovic écumaient le circuit, remportant quarante des quarante-sept tournois du Grand Chelem joués depuis l’arrivée de Murray sur le circuit en 2005 jusqu’à son dernier grand titre fin 2016, le Britannique a transformé un temps le Big 3 en Big 4. Durant ses années fastes, Murray a remporté trois titres du Grand Chelem, un Masters de fin d’année, quatorze tournois estampillés Masters 1000 Durant ses années fastes, Murray a remporté trois titres du Grand Chelem (US Open 2012, Wimbledon 2013 et 2016), un Masters de fin d’année (2016), quatorze tournois estampillés Masters 1000. De quoi terminer l’année N.1 en 2016.
En outre, il a remporté la Coupe Davis (2015), ainsi que deux médailles d’or olympiques en simple (2012 et 2016) alors que Nadal a été champion olympique une fois (2008), contrairement à Federer et Djokovic.
Alors le 16 mai 2019 à Buckingham, le prince Charles l’a élevé au rang de chevalier, un honneur qui n’avait été accordé qu’à un seul autre joueur de tennis, Norman Brooks, en 1939.
Longtemps, Murray a été étiqueté « loser ». Mais en un an, il s’est libéré de la pression qui étouffait son talent: entre août 2012 et juillet 2013, il a enchaîné des titres aux JO de Londres, à l’US Open et à Wimbledon. Alors que Federer, Nadal et Djokovic écumaient le circuit, depuis l’arrivée de Murray sur le circuit, le Britannique a transformé un temps le Big 3 en Big 4 S’il a mis fin à l’interminable attente des Britanniques d’un successeur à Fred Perry, dernier vainqueur national de Wimbledon en 1936 et en Grand Chelem à l’US Open 1936, il n’a cependant pas réussi à poursuivre sur son élan.
Né le 15 mai 1987 à Glasgow (Ecosse), Andrew Barron Murray a grandi dans la petite ville de Dunblane au sein d’une famille de sportifs. Sa mère Judy, ancienne joueuse de tennis, lui a fait faire ses premiers pas de joueur, « sans jamais le forcer » selon son frère Jamie, joueur de double. Adolescent, Andy a poursuivi sa formation à Barcelone.
Son enfance a été marquée par une terrible tragédie. En 1996, un forcené a abattu seize enfants et un professeur dans l’école primaire de Dunblane. Murray, alors âgé de huit ans, se trouvait dans l’établissement au moment du drame et en est resté traumatisé. Il n’évoquera publiquement le sujet qu’en 2013 dans un documentaire sur sa vie diffusé par la BBC. « On ne peut pas imaginer à quel point ce genre de choses est dur. Je suis content de faire quelque chose dont Dunblane puisse être fier », dira le champion, en maîtrisant difficilement son émotion.
Timide face à la presse, le visage toujours fermé, le jeune joueur a souvent distillé un discours sans fantaisie. Et lorsqu’il se risquait à l’humour, c’était la gaffe. Comme en 2006, avant le Mondial de football, quand il avait lancé qu’il soutiendrait « tous les adversaires de l’Angleterre ».
« Nous haïssons Murray », avait alors attaqué un tabloïd, mettant en doute son patriotisme britannique. C’était pourtant bien avant qu’il ne se déclare en faveur de l’indépendance écossaise au référendum de 2014 dans un message sur les réseaux sociaux qui fit encore couler beaucoup d’encre.
Mais tout est oublié depuis la victoire en Coupe Davis, la première de la Grande-Bretagne depuis 1936, qu’il a gagnée presque à lui seul.
Victime d’incessantes douleurs de hanche, il a annoncé en janvier 2019 qu’il jouait vraisemblablement sa dernière saison. Mais une seconde intervention chirurgicale, survenue quelques jours plus tard pour poser une prothèse métallique, l’a relancé.
Retombé au 503e rang mondial, c’est alors sa volonté implacable qui lui a permis de remonter dans le Top 50 en juin 2022 et de se hisser jusqu’au 36e rang en août 2023.
Il n’a plus gagné que deux tournois (Dubaï 2017 et Anvers 2019), mais avec son jeu défensif et accrocheur, chacune de ses apparitions a été la promesse d’une bataille spectaculaire et sans merci.
Il a notamment enflammé l’Open d’Australie 2023 où il avait enchaîné en trois jours deux matchs de cinq sets pour un total de 10 heures et 34 minutes. Le deuxième tour en particulier, contre Thanasi Kokkinakis, avait débuté le jeudi soir, avait duré 5h45 et s’était conclu le vendredi à 4h06 du matin par la victoire du guerrier écossais.
« Oui… j’ai un gros coeur », avait-il sobrement commenté.