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Rapport : La polycrise mondiale affectant les enfants selon l’Index KidsRights 2024

Rapport : La polycrise mondiale affectant les enfants selon l’Index KidsRights 2024

L’Index KidsRights 2024, dévoilé en juillet, met en lumière une détérioration inquiétante des droits des enfants dans le monde. L’étude révèle une augmentation de 21 % des violences contre les enfants, aggravée par les conflits mondiaux et les séquelles persistantes de la pandémie de Covid-19.

Le rapport de cette année sur l’Index KidsRights, unique en son genre pour sa systématisation annuelle de l’état mondial des droits des enfants, dévoile des chiffres alarmants. Les violations graves des droits des enfants dans les conflits armés ont augmenté de 21 % en raison de conflits en Israël, à Gaza, en Ukraine, au Soudan et dans de nombreux autres pays. Depuis octobre 2023, près de 8.000 enfants ont été tués en Israël et à Gaza, tandis que 1.957 enfants ont été tués ou blessés en Ukraine depuis l’escalade de la guerre en 2022.
 
Les taux de vaccination des enfants, déjà affectés dans les pays du Sud par la pandémie de Covid-19, montrent une tendance inquiétante. Alors que la situation semblait s’améliorer, le rapport révèle que près d’un tiers (32 %) des pays d’Europe occidentale ont enregistré une baisse des taux de vaccination en raison des répercussions persistantes de la pandémie.
 
Le rapport 2024 de l’Index KidsRights souligne également les retards significatifs dans l’atteinte des Objectifs de Développement Durable (ODD) de l’ONU liés aux enfants. Seul un tiers des indicateurs des ODD pour les enfants sont atteints ou en voie de l’être, ce qui signifie qu’un enfant sur quatre vivra dans des pays où ces objectifs ne seront probablement pas atteints.
 
Les catastrophes induites par le changement climatique et les déplacements subséquents continuent de menacer les droits des enfants. Toutefois, des pays comme le Danemark et le Royaume-Uni montrent des efforts positifs en éliminant progressivement les combustibles fossiles et en introduisant des politiques climatiques ambitieuses. Le Royaume-Uni, par exemple, a grimpé de 52 places pour atteindre la 85e position grâce à ses initiatives en faveur de l’objectif « zéro net » d’ici 2050.
 
Obstacles politiques et sentiments anti-migration
 
La montée des leaderships politiques de droite et les sentiments anti-migration entravent la progression des droits des enfants dans de nombreux pays. Ces problèmes exacerbent la crise prolongée de la santé mentale chez les enfants, amplifiée par le stress post-traumatique lié aux conflits armés et la perturbation des services de protection et de bien-être mental.
 
Marc Dullaert, fondateur et président de KidsRights, appelle les gouvernements et les agences internationales à prendre des mesures urgentes. « Le rapport de cette année souligne l’impact dévastateur de la polycrise sur les enfants et leurs droits, sapant des décennies de progrès. Il est désormais peu probable que nous atteignions les Objectifs de Développement Durable de l’ONU pour les enfants. Les gouvernements et les agences humanitaires doivent se mobiliser et créer de nouveaux plans pour protéger les enfants et leur offrir un avenir radieux. »
 
Les classements des pays : Luxembourg et Suède en vedette
 
Le Luxembourg a grimpé de trois places pour atteindre la première position dans le rapport de cette année, excluant le domaine du changement climatique. À l’inverse, la Suède a chuté de la première à la 78e place, principalement en raison de performances en deçà de la moyenne dans le domaine de l’environnement propice aux droits de l’enfant, selon de nouvelles observations du Comité des droits de l’enfant de l’ONU.
 
L’année 2023 a été marquée par une recrudescence des conflits armés, augmentant les instances de violence contre les enfants. Le dernier rapport annuel des Nations Unies a enregistré 30 705 violations graves des droits des enfants, une hausse de 21 % par rapport à 2022. Ces violations incluent les meurtres, mutilations, recrutements forcés et refus d’assistance humanitaire.
 
L’Index KidsRights 2024 met en lumière une baisse inquiétante des taux de vaccination des enfants en Europe occidentale et au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Les hésitations vaccinales, exacerbées par la pandémie de Covid-19, les conflits et l’instabilité économique, sont des facteurs clés de cette tendance.