Cette situation reflète principalement des financements extérieurs nets du Trésor de 35 MMDH, précise BAM dans son rapport annuel sur la situation économique, monétaire et financière au titre de l’exercice 2023, ajoutant que ces réserves représentent 123% de l’ARA (Assessing Reserve Adequacy) ajustée, soit un niveau à l’intérieur de l’intervalle 100%-150% préconisé par le Fonds monétaire international (FMI).
En parallèle, les avoirs extérieurs nets des banques ont augmenté de 51,2% à 29,7 MMDH, après un repli de 17% en 2022, fait savoir la même source.
Le rapport rappelle que les réserves de change (avoirs officiels de réserves), détenues et gérées par Bank Al-Maghrib, ont pour objectif de satisfaire les besoins de financement de la balance des paiements, de limiter la vulnérabilité externe en maintenant des réserves de change liquides et adéquates et d’intervenir en cas de besoin sur le marché des changes.
Ces réserves sont constituées des placements en devises (dépôts et titres), des avoirs en or, des avoirs en DTS (droits de tirages spéciaux), des monnaies étrangères (billets de banque étrangers) et de la position de réserve au FMI.
En 2023, rapporte la MAP, la stratégie de gestion de BAM s’est focalisée sur la préservation du capital et le renforcement de la qualité de crédit des actifs détenus, tout en tirant profit des niveaux de taux élevés. Ainsi, la Banque a réduit la duration des portefeuilles de placement (comptabilisés en valeur marché) pour minimiser l’exposition au risque de taux, tout en laissant converger progressivement ces portefeuilles vers leurs nouveaux indices de référence de manière à ne pas cristalliser les moins values latentes.
Parallèlement, elle a renforcé le profil de crédit des réserves de change à travers le placement dans des actifs de qualité supérieure et dont les rendements se sont nettement améliorés. BAM a également poursuivi le renforcement de ses placements au niveau des portefeuilles d’investissement (comptabilisés en valeur historique) dans un contexte de taux de rendement plus élevés.
Par ailleurs, la Banque centrale a maintenu la surpondération (à hauteur de 5%) des avoirs en dollars offrant des rendements plus attractifs, au détriment de ceux libellés en euros. Elle a, en outre, renforcé la part des actifs à caractère durable et responsable (ESG) qui est passée d’une année à l’autre de 4,8% à 6,3% des réserves de change.
D’après le rapport, cette stratégie prudente et adaptative a permis la reprise d’une grande partie des provisions pour dépréciation de titres constatée l’année précédente et s’est soldée par une performance positive de 3,88% des portefeuilles de placement, compensant largement les pertes enregistrées un an auparavant (-2,34%).
Par ailleurs, la performance globale incluant les portefeuilles d’investissement s’est établie à +2,5% en 2023 contre -0,45% en 2022.