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Céline Dion. La voix de la résilience

Céline Dion. La voix de la résilience
Mort de son mari-pygmalion, maladie rare et handicapante: la vie de Céline Dion, longtemps un conte de fées, a pris un virage sombre ces dernières années, avant sa participation à la cérémonie d’ouverture des JO de Paris vendredi, nouvelle marque de résilience.

C’est sa deuxième cérémonie d’ouverture, après les JO d’Atlanta en 1996. Mais la plus marquante, chantant « L’hymne à l’amour » d’Edith Piaf, les larmes aux yeux, dans une robe scintillante, depuis le premier étage de la Tour Eiffel. La Québécoise peut vivre normalement entre les manifestations de la maladie mais ne pouvait jusque-là plus envisager de tournées mondiales ni ses concerts en résidence à Las Vegas Peu l’imaginaient à Paris en visionnant le passage choc du récent documentaire « Je suis: Céline Dion ». Secouée de spasmes, terrassée par la douleur, la méga star est en pleine crise du syndrome de la personne raide (SPR), pathologie neurologique rare, sans remède connu.

« Il y a une petite prise de risque », avait admis avant la cérémonie d’ouverture Tony Estanguet, patron des JO de Paris. « Si elle peut le faire, elle le fera », avait rebondi Thomas Jolly, directeur artistique des cérémonies.

Dont acte, la diva de 56 ans a interprété un morceau qu’elle « avait chanté après les attentats de 2015 en hommage à Paris », lors d’une cérémonie de remise de prix aux Etats-Unis, a-t-il rappelé.

Pour clore le spectacle, Thomas Jolly voulait « une personnalité avec une grande voix, qui a un lien avec la France ». En France, Céline Dion a explosé avec l’album « D’eux » (1995), écrit par le faiseur de tubes français Jean-Jacques Goldman. « Quand je me donne, je me donne ». C’était plus que jamais le cas sur la Tour Eiffel « L’idée a pris cinq minutes », confie le directeur artistique, puis « cela a été de longues discussions pour expliquer le concept, la scénographie, comment elle s’inscrit dans la cérémonie ».

La méga star aux plus de 250 millions d’albums vendus revient de loin. « Je ne suis pas morte », lançait-elle à New York lors de l’avant-première de son documentaire. La Québécoise peut vivre normalement entre les manifestations de la maladie mais ne pouvait jusque-là plus envisager de tournées mondiales ni ses concerts en résidence à Las Vegas.

Dire qu’en 2019 elle lançait une tournée internationale baptisée « Courage ». Ce mot renvoyait au premier cataclysme dans sa vie: le décès, en 2016, de René Angélil, impresario, mentor, devenu son mari et le père de ses enfants. L’extrême maigreur de Céline Dion dans les années suivantes inquiétera ses fans.

Retour sur une histoire hors norme: quand Céline a 12 ans, sa famille envoie une cassette à René Angélil. « Un miracle s’est produit », dira-t-il plus tard. « Quand j’ai entendu cette voix-là, je n’avais jamais rien entendu de tel. Pour moi, c’est la plus belle voix du monde ».
Pour financer le premier album de l’adolescente, l’homme du show-biz prend le risque d’hypothéquer sa propre maison.

C’est le début d’une success-story comme en raffole Hollywood pour Céline Marie Claudette Dion, née en 1968 à Charlemagne, à une trentaine de kilomètres de Montréal, dernière de 14 enfants.

Une fois adulte, son histoire d’amour avec son impresario, qui a 26 ans de plus qu’elle, fait la Une des magazines people et choque quand elle est révélée. « Ma mère a voulu le tuer », confiera la chanteuse après la réconciliation.

Le mariage, en grande pompe à la basilique Notre-Dame de Montréal en 1994, est retransmis en direct à la télévision. Quand René Angélil, avec qui la star a trois enfants, meurt à 73 ans d’un cancer, ses funérailles sont aussi diffusées en direct.

Du temps des belles années, trois ans après son mariage, c’est la planète qui est conquise avec « My heart will go on », sur la B.O. du blockbuster « Titanic » de James Cameron.
Las Vegas devient alors sa maison. Pendant 16 ans — avec quelques coupures –, elle se produira sur la scène du Caesars Palace.

A l’image du récent documentaire, Céline Dion ne cache rien à son public, livrant ses joies comme ses peines, ses difficultés à tomber enceinte ou son deuil. Comme le dit elle-même: « Quand je me donne, je me donne ». C’était plus que jamais le cas sur la Tour Eiffel.