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Le Sahara marocain : Reconnaissance de la France

Le Sahara marocain : Reconnaissance de la France
Est avocat au barreau de Paris, président de la Fondation France Maroc, paix et développement durable, auteur du livre Le Sahara marocain.
 
Dans un message , du mardi 30 juillet, au roi Mohammed VI , le président Macron, reconnait la souveraineté du Maroc sur le Sahara, dit occidental par les instances onusiennes. Il considère que « le présent et l’avenir du Sahara occidental s’inscrivent dans le cadre de la souveraineté marocaine ».

Cette date a été choisie avec bonheur car elle coïncide avec l’anniversaire des 25 ans de règne du roi et à la Fête du Trône. Par les termes de sa lettre, le président place sa décision dans la continuité diplomatique, en affirmant que la position française est intangible. Voulant ainsi souligner  la cohérence de la France, il ajoute que «  l’autonomie sous souveraineté marocaine constitue désormais la seule base pour aboutir à une solution politique, juste, durable et négociée, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies  (et) est le cadre dans lequel cette question doit être résolue ».

Cette annonce était attendue de longue date en raison des liens particulièrement étroits qui unissent les deux pays depuis, au moins, le protectorat de Lyautey de  1912 à 1925. Des prémices étaient apparus récemment avec la nomination de monsieur Christophe Lecourtier comme ambassadeur à Rabat, dont les premières déclarations, particulièrement amicales, manifestaient une bonne compréhension de la question.

Elle était espérée non seulement des Français amis du Maroc mais aussi du plus grand nombre des pays d’Afrique, et plus particulièrement par tous ceux qui disposent d’un consulat général, dans les deux grandes villes du Sahara que sont Laayoune et Dakhla.

De quoi s’agit-il plus exactement ?

Le Maroc qui exerça en Afrique pendant au moins mille ans,  une autorité politique, religieuse et économique, y était reconnu comme  un Empire, le fait étant notamment attesté par des courriers, de Louis XIV et de Napoléon 1er et des actes diplomatiques  comme unTraité d’amitié de 1631. Or au 19ème siècle, dans le courant colonialiste, ses territoires du Sahara ont été colonisés sous administration directe par l’Espagne et ceux du Maghreb placés sous le double protectorat de la France et de l’Espagne pour  la partie Nord du pays. Alors qu’en 1956,  les protectorats ayant pris fin, le Royaume retrouvait une souveraineté territoriale partielle, l’Espagne maintint sa domination sur le Sahara jusqu’en 1974. Lorsqu’elle quitta le territoire, l’Algérie entra en scène en refusant d’admettre ses caractères marocains et prétendant en faire une république à sa solde, espérait disposer d’un accès à l’Océan atlantique.
Ce projet ne prospéra pas, sinon en ouvrant un conflit avec le Maroc, qui si on en croit la violence des réactions de l’Algérie à la décision française, est toujours très vif.

En novembre 1975, le roi Hassan II, par une décision fulgurante, dynamisa le refus et la colère du peuple. Il encouragea 350 000 Marocains venus des quatre points cardinaux du pays à rejoindre le Sahara. Ainsi le fait national s’opposa aux prétentions byzantines de l’Algérie. L’ONU, dans sa mission de paix, organisa des discussions qui conclurent en 2007 à la reconnaissance de la souveraineté du Maroc, dans le cadre d’une organisation autonome des régions du Sud. Ce processus est aujourd’hui fermement développé. Des institutions régionales, provinciales et communales fondées sur l’élection, coopèrent avec les institutions gouvernementales et législatives nationales.

« Aujourd’hui, un consensus international de plus en plus large se dégage”, constate le chef de l’État français (…) Il est temps d’avancer. J’encourage donc toutes les parties à se réunir en vue d’un règlement politique, qui est à portée de main ».

Ce sont en effet une centaine d’Etats, dont les Etats-Unis qui apportent  leur soutien au Maroc et plus de trente consulats généraux qui dynamisent le développement et la paix dans ces provinces du Sud. La France devrait naturellement poursuivre sa décision par l’installation d’une légation à Laayoune et/ou à Dakhla. 

Si les deux pays ont pu avoir ces dernières années quelques divergences, ils se réuniront  alors très vite sur de multiples intérêts communs.