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Observatoire panafricain de l’audiovisuel et du cinéma : Des femmes se mobilisent pour le développement du 7ème Art africain

Observatoire panafricain de l’audiovisuel et du cinéma : Des femmes se mobilisent pour le développement du 7ème Art africain

C’est un partenariat de bon aloi qui vient d’être scellé entre l’Observatoire panafricain de l’audiovisuel et du cinéma (OPAC), The Institute of Creative Arts for Progress in Africa (ICAPA Trust) et Sisters Working in Film and Television (SWIFT) pour la promotion, la production, la réalisation et le développement du cinéma africain par les femmes. Une initiative panafricaine qui devrait faire tache d’huile sur le continent. Grilles de lecture.

Quand trois organisations sont créées et dirigées par des femmes pour le soutien et le développement du cinéma africain, cela ne peut accoucher que de la montagne dans ce secteur qui a besoin d’un nouveau paradigme, d’un nouveau regard, mais aussi et surtout d’une mobilisation forte pour l’implication de la femme dans cette initiative des trois institutions, à savoir : l’Observatoire panafricain de l’audiovisuel et du cinéma (OPAC), The Institute of Creative Arts for Progress in Africa (ICAPA Trust) et Sisters Working in Film and Television (SWIFT) vient à point nommé car elle crée une nouvelle dynamique dans la promotion du 7ème Art africain.

Il s’agit d’une collaboration inédite visant à favoriser la croissance et le développement des femmes cinéastes africaines et d’ascendance africaine. Cette coopération tripartite a été officialisée, dernièrement, lors d’une cérémonie de signature en visioconférence, par un protocole d’accord. Lequel souligne l’engagement de toutes les parties à travailler ensemble en vue d’atteindre des objectifs communs. C’est dire l’importance de ce partenariat tripartite.

Pour les signataires, cette collaboration vise à renforcer les capacités des femmes cinéastes sur le continent africain par le biais de projets de formation ciblés. En effet, en tirant parti des forces et des ressources uniques de chaque organisation, le partenariat offrira un soutien complet et des possibilités de développement. Dans cette optique, les programmes de formation porteront sur divers aspects de la réalisation de films, notamment l’écriture de scénarios, la réalisation, la production et la post-production, en mettant l’accent sur les compétences pratiques et la connaissance du secteur.

Et ce n’est pas tout, puisqu’il s’agit aussi de la promotion des films favorables aux femmes. A cet effet, outre la formation, le partenariat vise à encourager le visionnage et l’appréciation de films favorables aux femmes dans la région. En sélectionnant et en promouvant des films qui présentent des femmes dans des rôles diversifiés et valorisants, SWIFT, ICAPA Trust et l’OPAC espèrent inspirer les nouvelles générations de cinéastes et de spectateurs/trices.
 

Rôles diversifiés des femmes
Cette initiative comprendra des projections de films, des festivals et des programmes de sensibilisation de la communauté destinés à accroître la visibilité et l’impact des récits centrés sur les femmes dans le cinéma africain. En la matière, l’OPAC a déjà fait un pas en animant des séminaires et des conférences internationaux. La dernière en date est ce master class. 

Initié par l’Agence Nationale pour la Promotion de la Culture de Djibouti, ce séminaire a été animé par Souad Houssein Meraneh, une figure reconnue à travers toute l’Afrique pour son soutien inestimable au développement du 7ème Art africain, depuis 30 ans. Fondatrice de l’Observatoire Panafricain de l’Audiovisuel et du Cinéma (OPAC), elle a animé un master class mémorable ce mardi 21 mai 2024, au département de la cinématographie de l’ANPC.

Ayant pour thème «Le financement des films d’Afrique», ce master class a offert aux jeunes réalisateurs en herbe une opportunité précieuse de mieux comprendre les mécanismes de financement des films, de découvrir les différents fonds disponibles selon l’envergure du projet et de recevoir des conseils stratégiques en fonction des bailleurs sollicités. C’est dire que la mobilisation des femmes pour le cinéma africain gagne du terrain.

Pour ce qui est de cette convention, SWIFT, ICAPA Trust et l’OPAC n’ont pas manqué d’exprimer leurs attentes. Ainsi, Mme Natalie Louw, Présidente du conseil d’administration SWIFT, s’est exprimée en ces termes : «Notre collaboration avec l’ICAPA et l’OPAC nous aidera à atteindre davantage de femmes et à créer une industrie cinématographique plus inclusive et plus représentative en Afrique. En combinant nos forces, nous pouvons apporter un soutien plus complet et plus efficace aux cinéastes. Nous sommes ravis des possibilités offertes par ce partenariat».
 

En finir avec la sous-représentation
De son côté, Mme Tsitsi Dangarembga, Directrice d’ICAPA Trust, est on ne peut plus clair : «L’égalité entre les hommes et les femmes ne peut être servie sans égalité dans les productions culturelles. L’image animée est un domaine de la production culturelle qui a systématiquement effacé les femmes et leur pouvoir d’action. Les femmes en général, les femmes africaines en particulier, sont souvent sous-représentées et mal représentées dans ce média. Des initiatives telles que la collaboration entre ICAPA Trust, SWIFT et l’OPAC constituent une étape nécessaire pour corriger cette inégalité et, à ce titre, méritent d’être soutenues fermement», a-t-elle indiqué.

«Le développement du cinéma africain en général et l’amélioration de la position des femmes africaines dans cette industrie en particulier font partie des objectifs de nombreuses organisations et institutions régionales et internationales. Cependant, je suis convaincue que les experts du domaine d’origine africaine peuvent également contribuer à ce noble objectif et s’emparer de ces questions afin de  trouver des solutions endogènes  face à la marginalisation que subissent de nombreuses femmes africaines travaillant dans le cinéma et de l’audiovisuel», a souligné Mme Souad Houssein. Un ensemble de défis à relever que s’assigne le partenariat entre ICAPA Trust, SWIFT et l’OPAC.

 

Bon à savoir
Ce partenariat est le symbole typique de la complémentarité. En effet, SWIFT est un réseau de femmes professionnelles du cinéma et de la télévision qui s’engage à défendre l’égalité des sexes et à créer des opportunités pour les femmes dans l’industrie. Pour ce qui est d’ICAPA Trust, cette institution se consacre à la promotion des arts créatifs en Afrique, en se concentrant sur le renforcement des capacités et la promotion de l’expression culturelle et artistique. Quant à l’OPAC, il soutient et promeut les secteurs de l’audiovisuel et du cinéma en Afrique, en mettant l’accent sur la recherche, la collecte de données fiables pour la formulation des politiques publiques et le développement de l’industrie.

 

Trois questions à Souad Houssein : «Faire du cinéma un pilier du développement économique du continent»
Peut-on parler aujourd’hui de l’autonomisation et de la féminisation du cinéma africain ?
La dynamique est en bonne voie. En effet, outre le financement privé-public du cinéma africain qui s’amorce, le renouveau du cinéma africain est notamment marqué par une féminisation des professionnels du cinéma comme illustré par de récentes distinctions lors des grands festivals du cinéma tant sur le continent qu’ailleurs dans le monde. Ces Prix honorent et valorisent l’apport de la femme dans la promotion et le développement du cinéma sur le continent. Cependant, beaucoup de défis jonchent le chemin. D’où des politiques nationales pour accompagner cette dynamique.
 

Dans le contexte actuel, l’engagement de la femme dans la production et la réalisation peut-il garantir le succès des films ?

 
Il faut reconnaitre que ni la qualité d’une œuvre, ni l’expérience d’un réalisateur ne peuvent garantir le succès d’une œuvre cinématographique ou d’une série télévisée. Car c’est tout un ensemble d’éléments qu’il faut prendre en compte. Toutefois, la mutualisation des efforts sur le continent peut être un facteur d’émulation et de complémentarité pour faire du cinéma un pilier du développement économique du continent. Le succès d’un film ne se limite pas seulement aux seules entrées dans les salles de cinéma ni ses recettes mais son impact socioculturel. C’est cela dont l’Afrique a le plus besoin aujourd’hui.
 

Un mot sur l’Observatoire Panafricain de l’Audiovisuel et du Cinéma dont vous êtes présidente et fondatrice ?

 
C’est une structure qui vient en complémentarité avec celles déjà existantes sur le continent avec ses particularités. En effet, l’Observatoire panafricain de l’audiovisuel et du cinéma (OPAC) est un instrument de gouvernance culturelle dédié aux filières cinématographiques et audiovisuelles, dont la mission principale est de servir de levier économique afin de contribuer à la croissance de l’industrie cinématographique et audiovisuelle dans les pays africains.