C’est un partenariat de bon aloi qui vient d’être scellé entre l’Observatoire panafricain de l’audiovisuel et du cinéma (OPAC), The Institute of Creative Arts for Progress in Africa (ICAPA Trust) et Sisters Working in Film and Television (SWIFT) pour la promotion, la production, la réalisation et le développement du cinéma africain par les femmes. Une initiative panafricaine qui devrait faire tache d’huile sur le continent. Grilles de lecture.
Il s’agit d’une collaboration inédite visant à favoriser la croissance et le développement des femmes cinéastes africaines et d’ascendance africaine. Cette coopération tripartite a été officialisée, dernièrement, lors d’une cérémonie de signature en visioconférence, par un protocole d’accord. Lequel souligne l’engagement de toutes les parties à travailler ensemble en vue d’atteindre des objectifs communs. C’est dire l’importance de ce partenariat tripartite.
Pour les signataires, cette collaboration vise à renforcer les capacités des femmes cinéastes sur le continent africain par le biais de projets de formation ciblés. En effet, en tirant parti des forces et des ressources uniques de chaque organisation, le partenariat offrira un soutien complet et des possibilités de développement. Dans cette optique, les programmes de formation porteront sur divers aspects de la réalisation de films, notamment l’écriture de scénarios, la réalisation, la production et la post-production, en mettant l’accent sur les compétences pratiques et la connaissance du secteur.
Et ce n’est pas tout, puisqu’il s’agit aussi de la promotion des films favorables aux femmes. A cet effet, outre la formation, le partenariat vise à encourager le visionnage et l’appréciation de films favorables aux femmes dans la région. En sélectionnant et en promouvant des films qui présentent des femmes dans des rôles diversifiés et valorisants, SWIFT, ICAPA Trust et l’OPAC espèrent inspirer les nouvelles générations de cinéastes et de spectateurs/trices.
Initié par l’Agence Nationale pour la Promotion de la Culture de Djibouti, ce séminaire a été animé par Souad Houssein Meraneh, une figure reconnue à travers toute l’Afrique pour son soutien inestimable au développement du 7ème Art africain, depuis 30 ans. Fondatrice de l’Observatoire Panafricain de l’Audiovisuel et du Cinéma (OPAC), elle a animé un master class mémorable ce mardi 21 mai 2024, au département de la cinématographie de l’ANPC.
Ayant pour thème «Le financement des films d’Afrique», ce master class a offert aux jeunes réalisateurs en herbe une opportunité précieuse de mieux comprendre les mécanismes de financement des films, de découvrir les différents fonds disponibles selon l’envergure du projet et de recevoir des conseils stratégiques en fonction des bailleurs sollicités. C’est dire que la mobilisation des femmes pour le cinéma africain gagne du terrain.
Pour ce qui est de cette convention, SWIFT, ICAPA Trust et l’OPAC n’ont pas manqué d’exprimer leurs attentes. Ainsi, Mme Natalie Louw, Présidente du conseil d’administration SWIFT, s’est exprimée en ces termes : «Notre collaboration avec l’ICAPA et l’OPAC nous aidera à atteindre davantage de femmes et à créer une industrie cinématographique plus inclusive et plus représentative en Afrique. En combinant nos forces, nous pouvons apporter un soutien plus complet et plus efficace aux cinéastes. Nous sommes ravis des possibilités offertes par ce partenariat».
«Le développement du cinéma africain en général et l’amélioration de la position des femmes africaines dans cette industrie en particulier font partie des objectifs de nombreuses organisations et institutions régionales et internationales. Cependant, je suis convaincue que les experts du domaine d’origine africaine peuvent également contribuer à ce noble objectif et s’emparer de ces questions afin de trouver des solutions endogènes face à la marginalisation que subissent de nombreuses femmes africaines travaillant dans le cinéma et de l’audiovisuel», a souligné Mme Souad Houssein. Un ensemble de défis à relever que s’assigne le partenariat entre ICAPA Trust, SWIFT et l’OPAC.
Dans le contexte actuel, l’engagement de la femme dans la production et la réalisation peut-il garantir le succès des films ?
Il faut reconnaitre que ni la qualité d’une œuvre, ni l’expérience d’un réalisateur ne peuvent garantir le succès d’une œuvre cinématographique ou d’une série télévisée. Car c’est tout un ensemble d’éléments qu’il faut prendre en compte. Toutefois, la mutualisation des efforts sur le continent peut être un facteur d’émulation et de complémentarité pour faire du cinéma un pilier du développement économique du continent. Le succès d’un film ne se limite pas seulement aux seules entrées dans les salles de cinéma ni ses recettes mais son impact socioculturel. C’est cela dont l’Afrique a le plus besoin aujourd’hui.
Un mot sur l’Observatoire Panafricain de l’Audiovisuel et du Cinéma dont vous êtes présidente et fondatrice ?
C’est une structure qui vient en complémentarité avec celles déjà existantes sur le continent avec ses particularités. En effet, l’Observatoire panafricain de l’audiovisuel et du cinéma (OPAC) est un instrument de gouvernance culturelle dédié aux filières cinématographiques et audiovisuelles, dont la mission principale est de servir de levier économique afin de contribuer à la croissance de l’industrie cinématographique et audiovisuelle dans les pays africains.