Les réformes ciblant le secteur des entreprises publiques, l’activation du Fonds Mohammed VI d’Investissement et la mise en œuvre de la nouvelle Charte de l’Investissement, devraient stimuler l’investissement privé au Maroc.
Ceci est dû principalement à l’augmentation de la valeur ajoutée des secteurs non agricoles de 3,5%, notamment avec la poursuite de la reprise du secteurs du Tourisme, des industries manufacturières, des industries extractives et de construction, explique le rapport qui fournit une analyse complète des conditions économiques et des perspectives d’avenir de la région arabe pour les années 2024 et 2025. Parallèlement, la valeur ajoutée agricole a bondi de 1,4%.
Par ailleurs, l’institution indique que la demande intérieure s’est améliorée d’environ 3,6% en 2023, principalement grâce à la reprise de l’investissement et à l’amélioration de la consommation des ménages. Cette dynamique devrait porter la croissance économique à environ 3,2% en 2024, et à environ 3,4% en 2025, grâce, là aussi, à la hausse des investissements, souligne le FMA.
Cette trajectoire de croissance soutient une reprise dans divers secteurs économiques, reflétant le soutien continu aux secteurs de l’Agriculture et du Tourisme, estime l’institution.
« Afin de stimuler la création d’emplois et d’assurer une croissance plus inclusive, le Maroc s’efforce d’accélérer le rythme des réformes structurelles. Il est prévu que les réformes ciblant le secteur des entreprises publiques, l’activation du Fonds Mohammed VI d’Investissement et la mise en œuvre de la nouvelle Charte de l’Investissement, stimulent l’investissement privé », révèle le rapport, ajoutant que d’autres domaines de réforme comprennent la promotion d’une concurrence transparente, la réforme de l’assurance-chômage et le renforcement des politiques du marché du travail pour faciliter la croissance de l’emploi à court terme.
De plus, les efforts visant à améliorer l’accès à des soins de santé et à une éducation de qualité sont essentiels à l’accumulation de capital à long terme.
Le FMA note également que des progrès ont été réalisés dans la libéralisation du marché de l’électricité. « Le plan d’infrastructure du gouvernement est essentiel à la transition vers des sources d’énergie renouvelables et à la résolution des problèmes de pénurie d’eau, ainsi qu’à l’ajustement des tarifs de l’eau et à l’amélioration de l’efficacité de l’utilisation des ressources en eau », lit-on.
Autre point rassurant des analystes du FMA : le taux d’inflation est passé d’environ 6,6% en 2022 à environ 1,6% en 2023, et il est prévu qu’il se stabilise à 1,5% en 2024 et augmente à environ 2,7% en 2025.
Le gouvernement marocain a pris de nombreuses mesures visant à préserver le pouvoir d’achat des familles, à préserver la paix sociale, à augmenter les salaires et à mettre en œuvre le programme d’indemnisation des familles, rappelle la même source.
Il cherche à continuer de soutenir le secteur des transports et à réduire les taxes sur les semences et les engrais importés afin de réduire la hausse des prix des intrants agricoles et d’améliorer la productivité, ainsi que d’approvisionner le marché national et de renforcer la surveillance des marchés des produits de base, indique le FMA.
L’Institution fait remarquer, par ailleurs, que le Maroc s’est engagé dans une stratégie progressive de stabilisation des finances publiques, visant à atteindre un équilibre entre la reconstitution des marges de sécurité financière et le financement des réformes structurelles. Des initiatives clés telles que l’universalisation de la protection sociale par le biais d’un Registre Social Unifié et la réforme de la taxe sur la valeur ajoutée devraient améliorer le ciblage de l’aide sociale et élargir l’assiette fiscale en stimulant les formalités, prévoit le FMA. « Bien qu’une réduction progressive du déficit budgétaire au cours des prochaines années soit considérée comme appropriée, il est possible d’accélérer l’assainissement budgétaire en achevant les réformes du système fiscal, en améliorant l’administration fiscale et en rationalisant les dépenses, notamment en ce qui concerne les transferts aux entreprises publiques », estime la même source.
Dans les pays arabes en général, le FMA anticipe une croissance économique dans la région d’environ 2,8% en 2024, contre environ 0,3% en 2023. Cette amélioration est due à la stabilité macroéconomique et à l’impact de la stabilité des prix du pétrole et du gaz sur la stimulation de la demande dans les pays producteurs de pétrole et de gaz. Le FMA s’attend également à ce que le rythme de la croissance économique dans les pays arabes se poursuive en 2025, pour atteindre environ 4,5%.
Le FMA indique, dans ce sens, que les principaux pays arabes exportateurs de pétrole devraient bénéficier de l’amélioration des prix de l’énergie, car cela devrait avoir des effets positifs sur la croissance économique de ces pays au cours des années 2024 et 2025, alors que le groupe des principaux pays exportateurs de pétrole devrait connaître un taux de croissance de 3,7% en 2024, il atteindra 5,1% en 2025.
D’autre part, le FMA s’attend à ce que l’inflation diminue au cours des deux prochaines années, puisque le taux d’inflation dans les pays arabes devrait atteindre environ 24,4 % au cours de l’année 2024 après avoir atteint environ 36% en 2023, à l’exclusion des pays confrontés à d’importantes pressions inflationnistes (Soudan, Syrie et Liban).
En 2025, l’inflation devrait poursuivre sa baisse pour atteindre environ 14,8%, mais les taux d’inflation restent à des niveaux élevés dans les pays qui souffrent de troubles internes, de conditions défavorables et de pressions sur les taux de change de leurs monnaies nationales.
« La croissance économique des pays arabes est affectée par les changements dans la croissance économique mondiale, par le fait que le déclin de la croissance mondiale affecte le volume de la demande extérieure dans de nombreux pays arabes. Cela entraîne une baisse de ses exportations en général, y compris les exportations de services comme le tourisme, ce qui contribue à une baisse de la croissance. En outre, les fluctuations des prix de certaines matières premières exportées par les pays arabes, notamment le pétrole, affectent le rendement des exportations de ces pays. De plus, les évolutions économiques affectent les flux de capitaux vers les pays arabes », relève-t-on de même source.
Cette évolution notable conforte, dans ce climat d’incertitudes qui affecte toute la planète, l’économie nationale dans ses orientations, estime le CMC.
Concernant l’année 2025, le scénario exploratoire établi par le Centre prévoit une forte croissance pour l’économie marocaine de 5,4%.
Par ailleurs, ce rapport aborde d’autres axes, notamment les stratégies innovantes pour une résilience de l’emploi au Maroc, l’évolution du secteur productif national, le crédit bancaire, et le climat des affaires…