Pablo Picasso n’a de cesse de répéter que son rêve est réalisé puisqu’il s’efforce à dessiner comme un enfant, luimême, sans notion d’âge aucune. Par extension, l’historien Martial Poirson explique : « L’art contemporain n’a plus pour objectif de montrer la virtuosité du travail, mais l’audace de l’inspiration et des procédés techniques de réalisation. Il repousse toujours plus loin les limites de ce qu’il est convenu de reconnaître, précisément, comme de l’art. »
Dans le même écrit de France Culture, on croise ce passage : « L’apparente facilité du geste artistique déroute le public et rend suspect le mérite de l’artiste. L’indignation est totale quand Marcel Duchamp présente en 1917 un urinoir en porcelaine qu’il nomme ‘’Fontaine’’, quand Kasimir Malevitch peint, en 1918, ‘’Carré blanc sur fond blanc’’ et quand Andy Warhol présente en 1962 des séries de boîtes de conserve. » Cela dit, l’une des plus belles répliques demeure celle de Juan Miro lorsqu’un visiteur lui demande combien de temps il met à peindre un tableau. L’artiste surréaliste répond : « Plus de quarante ans et une dizaine de minutes. » C’est certainement dans cette dizaine de minutes qu’évolue l’enfance.