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L’art contemporain, l’enfance et le moche

L’art contemporain, l’enfance et le moche
​En début de semaine, le site de France Culture évoque l’essence d’un art qui suscite étonnement et défiance avec cette introduction pour le moins déstabilisante : « Qui, devant une oeuvre d’art contemporain, n’a jamais entendu, dit ou pensé tout bas, ‘’un enfant de 3 ans pourrait en faire autant’’, ‘’c’est moche’’, ou encore ‘’cela n’a aucun sens’’. Comment est née cette méfiance à l’encontre du geste artistique ? Et surtout, à qui profite-t-elle ? » Lorsqu’un artiste réalise une oeuvre, son souci n’est pas la beauté mais l’émotion qui découle aussi bien de ses tripes que de ce que lui communique sa réflexion. Sinon, on se heurte à la décoration qui, elle, a peut-être un sens : marier les couleurs et les matières avec les meubles qui jonchent son chez-soi. Et si un enfant peut en faire autant, cela tombe bien : un artiste ne quitte l’enfance que pour gagner ce « monde meilleur » que personne ne connaît et qui fait tellement fantasmer.

Pablo Picasso n’a de cesse de répéter que son rêve est réalisé puisqu’il s’efforce à dessiner comme un enfant, luimême, sans notion d’âge aucune. Par extension, l’historien Martial Poirson explique : « L’art contemporain n’a plus pour objectif de montrer la virtuosité du travail, mais l’audace de l’inspiration et des procédés techniques de réalisation. Il repousse toujours plus loin les limites de ce qu’il est convenu de reconnaître, précisément, comme de l’art. »

Dans le même écrit de France Culture, on croise ce passage : « L’apparente facilité du geste artistique déroute le public et rend suspect le mérite de l’artiste. L’indignation est totale quand Marcel Duchamp présente en 1917 un urinoir en porcelaine qu’il nomme ‘’Fontaine’’, quand Kasimir Malevitch peint, en 1918, ‘’Carré blanc sur fond blanc’’ et quand Andy Warhol présente en 1962 des séries de boîtes de conserve. » Cela dit, l’une des plus belles répliques demeure celle de Juan Miro lorsqu’un visiteur lui demande combien de temps il met à peindre un tableau. L’artiste surréaliste répond : « Plus de quarante ans et une dizaine de minutes. » C’est certainement dans cette dizaine de minutes qu’évolue l’enfance.