La « chirurgie Snapchat » gagne du terrain au Maroc. De plus en plus de femmes demandent à ressembler à leurs selfies retouchés, soulevant des questions éthiques et sanitaires malgré l’opposition de certains praticiens. Tour d’horizon.
Dans les cliniques esthétiques huppées de Casablanca et de Rabat, une nouvelle tendance fait son apparition. De plus en plus de jeunes femmes, issues de milieux aisés, franchissent le pas de la chirurgie esthétique avec un objectif pour le moins surprenant : ressembler à l’image satisfaisante qu’elles ont obtenue d’elles-mêmes en passant sous l’un des filtres de Snapchat.
« C’est un phénomène que nous observons depuis environ deux ans », confie le Dr. Mohammed Guessous, chirurgien esthétique renommé de la capitale économique. « Les patientes arrivent avec des selfies retouchés par les filtres de l’application et demandent explicitement à ressembler à l’une de ces versions idéalisées d’elles-mêmes. »
Cette tendance, baptisée « chirurgie Snapchat », touche principalement les jeunes femmes âgées entre 18 et 30 ans. Les interventions les plus demandées ? La rhinoplastie pour affiner le nez, les injections de produits de comblement pour augmenter le volume des lèvres voire le lissage de la peau pour obtenir cet effet « peau de pêche » caractéristique des filtres.
F.Z., 33 ans, rencontrée en cabinet de chirurgie esthétique, témoigne : « J’utilise Snapchat quotidiennement. À force de me voir avec ces filtres, j’ai fini par trouver mon vrai visage fade et imparfait. La chirurgie m’a permis de me rapprocher de cette version améliorée de moi-même. »
Si cette tendance peut sembler anodine pour d’aucuns, pour bien d’autres elle soulève de nombreuses questions éthiques et psychologiques. Le Dr. Loubna Lamseffer, psychologue spécialisée dans les troubles de la personnalité et de l’image corporelle, s’alarme : « Nous assistons à une distorsion dangereuse de la perception de soi. Ces jeunes femmes développent une image irréaliste de la beauté, basée sur des algorithmes et non sur la réalité. »
Les réseaux sociaux, Snapchat en tête, jouent un rôle central dans ce phénomène. « L’exposition constante à ces images retouchées crée une nouvelle norme de beauté inatteignable naturellement », continue notre spécialiste.
Pour les cliniques esthétiques, cette tendance représente une manne financière non négligeable. « Nous avons constaté une augmentation de 30% des demandes de ce type d’interventions en deux ans », révèle un responsable d’une célèbre clinique casablancaise, sous couvert d’anonymat.
Certains praticiens n’hésitent pas à surfer sur la vague, proposant des « packs Snapchat » incluant plusieurs interventions pour reproduire l’effet des filtres les plus populaires.
Face à ce phénomène grandissant, des voix s’élèvent pour alerter sur les dangers potentiels. Des influenceuses marocaines, comme Leila Hadioui, commencent à prendre position contre cette tendance, appelant leurs abonnées à s’accepter telles qu’elles sont.
Des campagnes de sensibilisation émergent également sur les réseaux sociaux, visant à déconstruire ces standards de beauté artificiels et à promouvoir une image corporelle plus saine et diversifiée.
La « chirurgie Snapchat » pose ainsi la question de l’impact profond des réseaux sociaux sur notre perception de la beauté et de nous-mêmes. Dans un monde où le virtuel et le réel se confondent de plus en plus, le Maroc, comme de nombreux autres pays, se trouve confronté à un défi de taille : réconcilier progrès technologique et bien-être psychologique de sa jeunesse.
Cependant, à trop vouloir imposer son propre modèle à son chirurgien, les mauvaises surprises ne sont jamais trop loin. Les infections post-opératoires causées par les retouches répétitives sont fréquentes dans ces conditions de pratique que d’aucuns qualifient de contre-naturelles.
Parfois, dans ce genre de circonstances, les suivis post-opératoires sont superficiels, laissant les patientes gérer seules d’éventuelles complications.
Les ratages esthétiques sont courants : asymétries, cicatrices disgracieuses, résultats disproportionnés. Les corrections sont coûteuses et complexes.
Somme toute, de nombreux chirurgiens plasticiens exercent leur profession avec éthique et compétence, refusant catégoriquement les opérations risquées ou non nécessaires. Ces praticiens consciencieux évaluent rigoureusement chaque cas, informent honnêtement des risques et limites, et adhèrent aux normes internationales de sécurité. Ils recommandent parfois des alternatives non chirurgicales, contribuant ainsi à maintenir la réputation du secteur face aux pratiques douteuses de certains cabinets.
« C’est un phénomène que nous observons depuis environ deux ans », confie le Dr. Mohammed Guessous, chirurgien esthétique renommé de la capitale économique. « Les patientes arrivent avec des selfies retouchés par les filtres de l’application et demandent explicitement à ressembler à l’une de ces versions idéalisées d’elles-mêmes. »
Cette tendance, baptisée « chirurgie Snapchat », touche principalement les jeunes femmes âgées entre 18 et 30 ans. Les interventions les plus demandées ? La rhinoplastie pour affiner le nez, les injections de produits de comblement pour augmenter le volume des lèvres voire le lissage de la peau pour obtenir cet effet « peau de pêche » caractéristique des filtres.
F.Z., 33 ans, rencontrée en cabinet de chirurgie esthétique, témoigne : « J’utilise Snapchat quotidiennement. À force de me voir avec ces filtres, j’ai fini par trouver mon vrai visage fade et imparfait. La chirurgie m’a permis de me rapprocher de cette version améliorée de moi-même. »
Si cette tendance peut sembler anodine pour d’aucuns, pour bien d’autres elle soulève de nombreuses questions éthiques et psychologiques. Le Dr. Loubna Lamseffer, psychologue spécialisée dans les troubles de la personnalité et de l’image corporelle, s’alarme : « Nous assistons à une distorsion dangereuse de la perception de soi. Ces jeunes femmes développent une image irréaliste de la beauté, basée sur des algorithmes et non sur la réalité. »
Les réseaux sociaux, Snapchat en tête, jouent un rôle central dans ce phénomène. « L’exposition constante à ces images retouchées crée une nouvelle norme de beauté inatteignable naturellement », continue notre spécialiste.
Pour les cliniques esthétiques, cette tendance représente une manne financière non négligeable. « Nous avons constaté une augmentation de 30% des demandes de ce type d’interventions en deux ans », révèle un responsable d’une célèbre clinique casablancaise, sous couvert d’anonymat.
Certains praticiens n’hésitent pas à surfer sur la vague, proposant des « packs Snapchat » incluant plusieurs interventions pour reproduire l’effet des filtres les plus populaires.
Face à ce phénomène grandissant, des voix s’élèvent pour alerter sur les dangers potentiels. Des influenceuses marocaines, comme Leila Hadioui, commencent à prendre position contre cette tendance, appelant leurs abonnées à s’accepter telles qu’elles sont.
Des campagnes de sensibilisation émergent également sur les réseaux sociaux, visant à déconstruire ces standards de beauté artificiels et à promouvoir une image corporelle plus saine et diversifiée.
La « chirurgie Snapchat » pose ainsi la question de l’impact profond des réseaux sociaux sur notre perception de la beauté et de nous-mêmes. Dans un monde où le virtuel et le réel se confondent de plus en plus, le Maroc, comme de nombreux autres pays, se trouve confronté à un défi de taille : réconcilier progrès technologique et bien-être psychologique de sa jeunesse.
Cependant, à trop vouloir imposer son propre modèle à son chirurgien, les mauvaises surprises ne sont jamais trop loin. Les infections post-opératoires causées par les retouches répétitives sont fréquentes dans ces conditions de pratique que d’aucuns qualifient de contre-naturelles.
Parfois, dans ce genre de circonstances, les suivis post-opératoires sont superficiels, laissant les patientes gérer seules d’éventuelles complications.
Les ratages esthétiques sont courants : asymétries, cicatrices disgracieuses, résultats disproportionnés. Les corrections sont coûteuses et complexes.
Somme toute, de nombreux chirurgiens plasticiens exercent leur profession avec éthique et compétence, refusant catégoriquement les opérations risquées ou non nécessaires. Ces praticiens consciencieux évaluent rigoureusement chaque cas, informent honnêtement des risques et limites, et adhèrent aux normes internationales de sécurité. Ils recommandent parfois des alternatives non chirurgicales, contribuant ainsi à maintenir la réputation du secteur face aux pratiques douteuses de certains cabinets.
Houda BELABD