Tourisme de montagne : Un trésor touristique laissé-pour-compte ! [INTÉGRAL]

Les montagnes marocaines, situées à des altitudes élevées, bénéficient d’un climat frais et agréable, particulièrement attrayant en été. Ce microclimat est un facteur clé qui attire les touristes cherchant à échapper à la canicule des plaines et des villes. La fraîcheur de l’air et la pureté de l’environnement offrent une alternative saine et revitalisante, favorisant le bien-être physique et mental des visiteurs.

Les paysages montagneux, allant des vallées verdoyantes aux sommets enneigés, représentent un potentiel esthétique et écologique immense. Cette diversité géographique permet d’offrir des expériences variées aux touristes, allant de la randonnée aux explorations botaniques. La préservation de ces paysages et de leur biodiversité est cruciale pour maintenir l’attractivité de ces régions et promouvoir un tourisme durable.

Le tourisme montagnard se distingue par une offre d’activités diversifiée, séduisant ainsi différents segments de marché. Les amateurs de sport trouvent leur bonheur avec la randonnée, l’escalade, le VTT ou encore le parapente. Pendant ce temps, les familles apprécient les balades tranquilles et les pique-niques en pleine nature. Cette variété d’activités attire un public large et permet de prolonger la saison touristique au-delà de l’été, notamment grâce aux sports d’hiver sur les sommets enneigés.
 

Canicule, prix exorbitants, plages bondées et service déplorable, c’est le cauchemar que vivent les vacanciers qui ont opté pour les stations balnéaires cet été telles que Martil, Agadir ou Sidi Bouzid…

L’été en pleine effervescence, les vacanciers affluent vers les côtes marocaines, attirés par la promesse de soleil et de mer. Cependant, une tendance inquiétante se dessine : les prix gonflés. Les professionnels du tourisme et les commerçants des stations balnéaires semblent avoir perdu toute mesure, profitant de l’engouement des visiteurs pour maximiser leurs profits. Hôtels, locations, restaurants : tout y passe, au détriment des touristes et de l’image du secteur touristique.

Les témoignages se multiplient sur les réseaux sociaux et dans les médias, dénonçant des pratiques abusives dans les stations balnéaires. Les prix des chambres d’hôtel atteignent des sommets, parfois doublant ou triplant par rapport à la basse saison.

 
Heureusement, une alternative existe : les montagnes, havres de paix et d’air pur, proposent des séjours estivaux revigorants et accessibles à tous les budgets.
 
Loin de la foule et de la chaleur étouffante, les massifs montagneux du Maroc dévoilent des paysages à couper le souffle, des villages pittoresques et une population chaleureuse. 
 
Randonnées revigorantes, découvertes culturelles enrichissantes et moments de détente au frais, le tourisme de montagne promet un séjour inoubliable aux amoureux de la nature et de l’aventure.
 
Le tourisme de montagne représente une opportunité stratégique pour le développement durable des régions montagneuses, qui abritent près de 20% de la population marocaine et couvrent plus de 40% du territoire national. Ce segment touristique pourrait attirer jusqu’à 500.000 touristes par an, dont 80% sont nationaux, selon le ministère du Tourisme.
 
Les montagnes marocaines, avec leur beauté naturelle et leur richesse culturelle, offrent un cadre idéal pour diversifier l’offre touristique du pays. Cependant, ce potentiel reste largement inexploité. Pour inverser cette tendance, le ministère a dévoilé un plan ambitieux visant à transformer les montagnes marocaines en destinations touristiques de premier plan. ”Le ministère du Tourisme a déjà fait beaucoup dans toutes les régions du Maroc”, affirme Hamid Oumezdou, guide de montagne.

Cependant, notre interlocuteur insiste sur l’importance d’un suivi rigoureux des projets en cours. “Nous pensons qu’il faudrait davantage de suivi sur les projets en cours et mettre l’accent sur les régions éloignées (par exemple : Draa-Tafilalet, Tadla-Azilal, Sahara marocain…)”, préconise Hamid, élu le meilleur guide de montagne au monde par« Wanderlust World Guide Awards ».
 
Le Royaume possède plusieurs destinations de montagne célèbres pour leur beauté naturelle et leur diversité culturelle, telles que l’Atlas, le Rif et le massif du Toubkal, qui culmine à 4.167 mètres, faisant de lui le point le plus élevé d’Afrique du Nord. La station de ski de Michlifen, située à 17 km d’Ifrane à 2.000 mètres d’altitude, offre aux amateurs de sports d’hiver un cadre idyllique entouré de forêts de cèdre.
 
L’une des premières initiatives est la création d’un label « Montagne », conçu pour distinguer les produits et services touristiques adaptés aux spécificités des zones montagneuses. Ce label garantit une qualité supérieure et encourage les touristes à choisir ces destinations pour leurs séjours.
 
Pour soutenir ce développement, un fonds d’investissement spécifique au tourisme de montagne, doté d’un budget de 200 millions de dirhams, a été instauré. Ce fonds financera des projets innovants et structurants, stimulant ainsi l’économie locale et créant des opportunités d’emploi dans les régions montagneuses.
 

 
Par la même occasion, la ministre du Tourisme Fatim-Zahra Ammor a annoncé une révision du cadre juridique et fiscal pour simplifier les démarches administratives et inciter les investisseurs privés à s’engager dans ce secteur prometteur pour donner un nouveau souffle aux montagnes comme destination touristique.
 
Pour accueillir les touristes dans les meilleures conditions, le développement des infrastructures est essentiel. Cela comprend la construction de routes, de sentiers, de remontées mécaniques, d’hébergements et de centres d’interprétation. Ces équipements permettront également de diversifier l’offre touristique avec des activités adaptées aux différentes saisons et profils de clientèle, telles que la randonnée, le ski, le VTT, le rafting et l’accrobranche. “Il faut pour régler ce problème investir équitablement dans toutes les régions montagneuses du Maroc mais aussi investir davantage dans les infrastructures routières”, souligne notre interlocuteur.
Yousra RHARDOUD

 

Oui, mais ça freine les touristes qui cherchent les hébergements luxueux que l’on trouve rarement en montagne, il faut pour régler ce problème investir équitablement dans toutes les régions montagneuses du Maroc mais aussi investir davantage dans les infrastructures routières. Il y a déjà beaucoup de projets de construction de routes dans la plupart des régions montagneuses du Maroc, mais il faudrait accélérer les travaux dans certaines régions. Par exemple, là où j’habite dans la région de Talouet, province de Ouarzazate, il y a des travaux qui durent depuis 1 an sur 5 km de piste entre Anmitre et Tighza et la moitié n’a pas encore été finie. Il faut améliorer les formations des salariés pour fournir un service de qualité et exploiter les atouts naturels dans les régions méconnues. 

 

 

Oui, néanmoins, le ministère du Tourisme a déjà fait beaucoup dans toutes les régions du Maroc, mais nous pensons qu’il faudrait davantage de suivi sur les projets en cours et mettre l’accent sur les régions éloignées (Draa-Tafilalet par exemple, Tadla-Azilal, Sahara marocain…). Il est essentiel de promouvoir les zones montagneuses au même titre que les autres destinations. Les acteurs des écosystèmes touristiques devraient utiliser le pouvoir des réseaux sociaux pour faire de la publicité pour ces régions éloignées. Une telle promotion attirerait les touristes nationaux et dynamiserait le secteur.

 

 

Il faut développer et offrir des services avec un bon rapport qualité/prix accessible aux touristes. Il faudrait développer le secteur de la restauration dans les zones montagneuses pour les rendre attractives, car il n’y a pas beaucoup de choix, ce qui peut freiner les touristes. Il faudrait développer l’hébergement pour apporter du confort aux touristes. Il faut donner de l’importance aux tourismes solidaires, au respect de l’environnement et au tourisme durable et responsable dans les régions montagneuses du Royaume.

 

La préservation de l’environnement et du patrimoine culturel des zones de montagne est une priorité. Fatim-Zahra Ammor, ministre du Tourisme, a souligné l’importance d’adopter une approche participative et responsable, impliquant tous les acteurs concernés. L’objectif est de garantir que le développement touristique profite au développement local et régional, tout en préservant les richesses naturelles et culturelles.
 
Le tourisme de montagne au Maroc a le potentiel de devenir un pilier du développement durable et de la diversification économique du pays. Avec des mesures ciblées pour améliorer l’attractivité, renforcer les infrastructures, et promouvoir une gestion responsable des ressources naturelles et culturelles, le Maroc est en passe de transformer ses montagnes en destinations touristiques incontournables. En exploitant ce potentiel, le pays peut non seulement attirer davantage de touristes, mais aussi offrir une meilleure qualité de vie aux populations locales et préserver ses trésors naturels et culturels pour les générations futures.

À Imlil, les touristes sont accueillis dans un cadre majestueux où l’ascension du sommet du Toubkal, culminant à 4.167 mètres, attire les aventuriers du monde entier. Ce sommet, le deuxième plus haut d’Afrique après le Kilimandjaro, est le cœur battant de l’économie locale, nourrie par un tourisme dynamique. Les paysages époustouflants et les montagnes imposantes d’Imlil offrent un terrain de randonnée et d’escalade idéal toute l’année. En hiver, la neige ajoute une touche féerique, tandis que les printemps verdoyants et les étés frais en font un refuge prisé des voyageurs. Les panoramas naturels à couper le souffle, les cascades et les bâtiments historiques d’Imlil enchantent les visiteurs, garantissant une expérience touristique inoubliable.Nichée au pied des montagnes de l’Atlas, Imlil est une porte d’entrée vers des aventures alpines incomparables. L’ascension du Toubkal est sans doute l’attraction phare, offrant aux randonneurs et aux alpinistes une expérience à la fois exigeante et gratifiante. Cette quête de l’altitude revitalise non seulement les esprits mais aussi l’économie locale, reliant directement le bien-être des habitants à l’afflux des touristes. Les guides locaux, les hébergements et les commerces profitent tous de cet engouement pour l’aventure et la découverte.