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Paul Watson. Figure de proue de l’activisme en mer

Paul Watson. Figure de proue de l’activisme en mer
L’arrestation dimanche au Groenland du militant écologiste américano-canadien de 73 ans Paul Watson, sous le coup d’un mandat d’arrêt international émis par le Japon, apparaît comme le dernier rebondissement d’une vie au service des cétacés.

Connu pour ses coups de force contre les chalutiers, ce « shérif des mers » est le fondateur de l’organisation non-gouvernementale Sea Shepherd (« Berger de la mer »), créée en 1977, après une rupture avec Greenpeace, pour lutter corps et âme contre le braconnage halieutique. Sa route se séparera de l’ONG en 2022. Le jour où j’ai fait le serment de consacrer ma vie à la protection et à la défense de la nation des cétacés, j’ai fait la promesse à ce grand Esprit de l’eau que j’éradiquerai la chasse à la baleine de mon vivant « Ma vie a irrémédiablement changé en juin 1975, le jour où j’ai regardé dans l’oeil de ce cachalot mourant dans l’océan Pacifique Nord », écrivait M. Watson en février 2023.
« Le jour où j’ai fait le serment de consacrer ma vie à la protection et à la défense de la nation des cétacés, j’ai fait la promesse à ce grand Esprit de l’eau que j’éradiquerai la chasse à la baleine de mon vivant. »

En 45 ans au timon de Sea Shepherd, l’ancien garde-côte, né à Toronto en 1950, a engagé l’association dans de spectaculaires opérations en haute mer. Sibérie, Islande, Norvège, îles Féroé ou Japon… Watson et ses équipes ont sauvé des milliers de cétacés et attiré l’attention sur les activités illégales des baleiniers.

Ce combat est allé loin: en 2012, dans le cadre de procédures judiciaires initiées par Tokyo, pour un face-à-face avec un baleinier dans les eaux antarctiques, et par le Costa Rica, pour avoir empêché des captures de requins, Paul Watson se retrouve sous le coup de mandats d’arrêts d’Interpol.

Cette même année, alors qu’il se rendait depuis les Etats-Unis au Festival de Cannes, celui, qui avait déjà été détenu plusieurs mois aux Pays-Bas en 1997, est de nouveau arrêté lors d’une escale à Francfort (Allemagne). Assigné à résidence, il craint une extradition vers le Japon, se rend à la frontière avec les Pays-Bas. « J’ai embarqué sur un bateau et mis le cap sur l’Atlantique », racontait-il à l’AFP en 2015.

Commence alors un exil en haute mer: il rejoint un bateau de Sea Shepherd dans le Pacifique et participe à la campagne en Antarctique de l’hiver 2013. Il passe ensuite sept mois dans le Pacifique sud, « avant que le gouvernement américain estime que cette affaire est ridicule et me donne la permission de rentrer ». Sibérie, Islande, Norvège, îles Féroé ou Japon… Watson et ses équipes ont sauvé des milliers de cétacés et attiré l’attention sur les activités illégales des baleiniers En 2014, Paul Watson se rend à Paris et y poursuit son combat. Sea Shepherd porte plainte lors du décès d’une orque au parc de loisirs Marineland d’Antibes (sud de la France), après les inondations meurtrières d’octobre 2015. L’association se mobilise aussi contre la chasse au loup.

Mais les relations entre l’ONG Sea Shepherd et son fondateur se tendent. Le capitaine quitte le navire et lance en 2022 la Fondation du capitaine Paul Watson (CPWF).
Sa chasse aux baleiniers ne faiblit pas. Il était d’ailleurs en route pour « intercepter » le nouveau navire-usine baleinier du Japon dans le Pacifique Nord, quand il a été arrêté dimanche dans la capitale du Groenland.

Menotté, le regard caché derrière une frange de cheveux blancs écume, le capitaine Paul Watson n’a eu d’autre choix que de laisser la barre, alors qu’il a été placé en détention jusqu’au 15 août.

Le « gouvernement japonais (…) a déclenché une chasse à l’homme mondiale » contre Paul Watson qui « est tombé dans le piège », s’est insurgée l’ancienne actrice française Brigitte Bardot, très engagée pour la cause animale, dans une interview au quotidien Le Parisien.
« Il faut tout faire pour sauver Paul », a encore dit la star, qui posait avec des bébés phoques sur la banquise canadienne, en 1977, dans le cadre d’une des premières expéditions de M. Watson.

Y en aura-t-il d’autres? « Si nécessaire, je suis prêt à me présenter devant un tribunal japonais pour défendre, non pas moi-même, mais les victimes de leurs harpons », lançait déjà le capitaine en février 2023.