a
a
HomeActualités du NetCasablanca: Le marché électronique de Derb Ghallef menacé de s’étioler

Casablanca: Le marché électronique de Derb Ghallef menacé de s’étioler

Casablanca: Le marché électronique de Derb Ghallef menacé de s’étioler

Au cœur de Casablanca, le marché Mohammed V, dit « du fil de fer », se meurt. Exilés à l’étage depuis 9 mois, les commerçants d’électronique implorent les autorités face à la chute de leurs revenus.


Dans les entrailles de Casablanca, au cœur de l’arrondissement du Maârif, le marché Mohammed V agonise. Ce labyrinthe de fer et de néons, surnommé communément « le marché du fil de fer », voit ses artères se vider peu à peu. Les commerçants, âme et sang de ce corps commercial, se retrouvent exilés dans les hauteurs d’un bâtiment qui les étouffe.

Il y a neuf mois, tel un coup de massue, on leur a intimé l’ordre de vider les lieux en montant, momentanément, à l’étage. Pas de retour au rez-de-chaussée, pas d’alternative. C’est la mort annoncée de leur gagne-pain, l’interruption brutale du fil de leur existence. Car ici, dans ce marché aux allures de ruche bourdonnante, on ne vit pas de rentes ou de dividendes, mais du labeur quotidien, de ces petites victoires arrachées à chaque vente.

Hier encore, ils animaient le rez-de-chaussée de leurs cris et de leurs marchandises. Aujourd’hui, relégués à l’étage, ils contemplent, impuissants, le lent déclin de leur gagne-pain. Un mois d’exil promis s’est transformé en une éternité de neuf lunes, pendant lesquelles leurs espoirs se sont effilochés comme les câbles des ordinateurs et des produits électroniques qu’ils vendent.

Les lettres s’accumulent sur les bureaux des autorités, chacune portant l’encre amère de la détresse. Ces missives racontent l’histoire d’hommes et de femmes dont le quotidien s’effrite, de familles qui voient l’ombre de la précarité s’allonger sur leur table. Les clients, fidèles d’antan, se font rares dans ces hauteurs où l’air se raréfie et où les rêves de prospérité s’étiolent.

Les dettes s’accumulent comme autant de nuages noirs à l’horizon. Les commerçants, ces funambules du quotidien, marchent sur le fil tendu de leur survie économique. Leur voix s’élève, unique et multiple à la fois, implorant le Wali d’intervenir, de leur tendre la main avant la chute fatale de leurs activités.

Ce marché des électroniques, véritable institution casablancaise, a traversé les époques, résisté aux tempêtes économiques. Il a vu la ville grandir, s’étendre, se moderniser. Aujourd’hui, ses occupants se battent pour ne pas devenir les vestiges d’un passé révolu, les fantômes d’une économie en mutation.

Dans les allées désertes du marché du « fil de fer », c’est toute une page de l’Histoire de Casablanca qui menace de se tourner. Reste à savoir si les autorités entendront l’appel de ces sentinelles du commerce traditionnel, ou si le vrombissement de la modernité finira par étouffer les derniers échos de ce cœur battant de la cité.