Cette décision, prise lors des travaux de la 45e session du Conseil exécutif de l’UA (18-19 juillet), constitue un tournant important dans la position africaine à l’égard de la fantasmagorique rasd soutenue par le régime algérien, attestant que la présence de cette entité fantoche au sein de l’UA entrave, voire empoisonne les relations de cette dernière avec les grandes puissances mondiales, selon les observateurs.
Ceux-ci affirment également que sa présence au sein de l’UA constitue une entorse au droit international, étant donné que cette entité chimérique ne dispose d’aucun élément constitutif d’un Etat digne de ce nom, à savoir un territoire, une population et un gouvernement. Pour eux, le fait que la pseudo-rasd soit membre de cette organisation panafricaine est une anomalie à laquelle il faut mettre un terme.
Bien évidemment, cette décision a suscité l’ire du régime militaire algérien et des pantins du polisario. Le ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, s’est d’ailleurs laissé entendre dire que cela porterait préjudice à la crédibilité de l’Organisation africaine (sic), s’enfonçant, par là même, un peu plus dans la bêtise qui le caractérise.
Il convient de rappeler que les appels à l’expulsion de la pseudo-rasd se sont multipliés ces dernières années. A titre d’exemple, 24 personnalités africaines, parmi lesquelles d’anciens Premiers ministres et d’ex-ministres des Affaires étrangères ont réitéré, lors de la 15ème édition des MEDays, organisée du 15 au 18 novembre 2023 à Tanger, leur appel à l’expulsion de cette entité chimérique. Pour eux, «la présence de «la pseudo-rasd ne répond nullement aux critères prérequis d’un Etat souverain, libre et légitime pour pouvoir siéger au sein de l’UA». Et d’ajouter : «Il faut vite corriger cette anomalie afin d’éviter la balkanisation de nos pays ».
En janvier 2023, des signataires de l’Appel de Tanger (novembre 2022) se sont réunis à Marrakech et ont adopté un livre blanc pour l’exclusion de la pseudo-rasd de l’UA. Ce document comprend les principales considérations retenues pour exclure la pseudo-rasd de cette organisation panafricaine.
Selon ce document, la pseudo-rasd n’est pas une entité étatique puisqu’elle ne possède aucun des attributs qualifiants d’un «Etat» : elle est installée en territoire algérien, soumise à une souveraineté supérieure, celle de l’Algérie, et ne dispose pas de responsabilité juridique internationale. L’admission de la pseudo-rasd à l’OUA est un coup de force juridique en flagrante violation de la Charte de l’organisation, et en plus, elle s’est faite dans un contexte particulier, au moment où le continent était aux prises avec différents courants idéologiques aujourd’hui obsolètes.
La présence de cette entité chimérique au sein de l’UA a éloigné l’organisation du traitement de la question du Sahara ; la décision 693 (XXXI) prise par l’UA lors du Sommet de Nouakchott en juillet 2018 atteste de l’exclusivité du processus onusien dans la recherche d’une «solution politique juste, durable et mutuellement acceptable»; et la pseudo-rasd, sans effectivité du fait de son caractère non-étatique, n’apporte aucune valeur ajoutée à l’UA et est source de division plutôt que d’unité.
Mourad Tabet