Voici quelques exemples de cérémonies d’ouverture des Jeux olympiques passées.
« Esprit antique et éternel, créateur auguste, descends ici, parais, brille comme l’éclair … »: l’hymne olympique du Grec Spýros Samáras (sur des paroles du poète Kostís Palamás) retentit pour la première fois le 6 avril 1896 lors des premiers jeux modernes dans le stade panathénaïque d’Athènes restauré en marbre blanc.
Son compositeur dirige lui-même l’ensemble de neuf orchestres philharmoniques agrémentés de plus de 150 choristes. Sous les acclamations, le morceau est joué une seconde fois. Et deviendra en 1958 l’hymne officiel.
Le 1er août 1936, Adolf Hitler fait son entrée dans le stade olympique de Berlin sous les acclamations de près de 100.000 spectateurs. La mise en scène se veut impressionnante: drapeaux à la croix gammée flottants, océan de bras droits tendus (certains athlètes étrangers y voyant le salut olympique), tonitruant « Heil Hitler »… L’objectif du Führer est clair: démontrer ce qu’il considère comme une supériorité de la « race aryenne » et de l’Allemagne nazie.
En 1984, les Jeux olympiques entrent dans l’ère du gigantisme. En pleine guerre froide (et en l’absence des Soviétiques et 14 pays amis qui boycottent), les Américains donnent dans l’exploit technologique: à l’ouverture de la cérémonie, le « Rocketman » Bill Suitor, en combinaison blanche à bandes rouges, survole le Memorial Coliseum autopropulsé par un réacteur dorsal (jetpack).
Le 25 juillet 1992, le Stade olympique Lluís Companys à Barcelone est plongé dans le silence, dans l’obscurité: Antonio Rebollo, archer paralympique espagnol, décoche une flèche enflammée par le dernier relayeur. Vingt secondes et 70 mètres plus tard, la vasque s’enflamme devant 6.000 spectateurs et des centaines de millions de téléspectateurs.
En 1996, le boxeur de légende et grande figure du militantisme chez les sportifs noirs américains, Mohamed Ali, rongé par la maladie de Parkinson, embrase la vasque à Atlanta, la ville de Martin Luther King. Et quatre ans plus tard, l’Australienne Cathy Freeman, symbole de l’identité aborigène, enflamme le sol face à une cascade d’eau à Sydney.
Acrobates « oiseaux danseurs », percussionnistes dans les airs, costumes délirants ou encore athlètes swinguant au rythme des accordéonistes… en 1992 aux Jeux olympiques d’hiver d’Albertville, le chorégraphe Philippe Decouflé et ses collaborateurs, de parfaits inconnus à l’époque, mélangent au monde du sport celui de la danse, du cirque et même des arts forains, avec 3.000 artistes professionnels et amateurs.
En faisant fi des grands-messes, gros défilés et tableaux martiaux, ils révolutionnent l’exercice.
Entre féerie et démesure, la scénographie supervisée par le cinéaste Zhang Yimou en 2008, est une démonstration de puissance et d’esthétisme à la gloire de la Chine. Au menu, jeux de lumières et synchronisation humaine, mobilisant au total pas moins de 14.000 personnes, avec un budget quasi-illimité.
Ouverte sur le son de 2008 caissons « fou » (percussions antiques), la cérémonie, suivie par 91.000 spectateurs dont quelque 80 chefs d’Etat et de gouvernement, se boucle par un feu d’artifice de 29.000 fusées.
En 2012, le stade olympique de Londres accueille des moutons gambadant dans un paysage bucolique, d’immenses cheminées d’usine surgissant dans la fureur de la Révolution industrielle, des tambours, une forge de l’enfer, James Bond, un orchestre symphonique… pour une cérémonie sous le signe de l’humour et de l’imagination débridée du réalisateur Danny Boyle.
Même la reine Elizabeth II est mise à contribution dans ce joyeux bazar, en jouant pour la première fois dans un court film aux côtés de James Bond – alias Daniel Craig – pour un saut en parachute simulé.