Malgré cette popularité et cette aura, la « libertora », dont le surnom est un hommage au « libertador » Simon Bolivar, n’a pas pu être la candidate de l’opposition au scrutin présidentiel du 28 juillet, empêchée par une déclaration d’inéligibilité de 15 ans pour corruption et trahison. Malgré cette popularité et cette aura, la « libertora » n’a pas pu être la candidate de l’opposition au scrutin présidentiel du 28 juillet, empêchée par une déclaration d’inéligibilité de 15 ans pour corruption et trahison Sa notoriété a explosé lors des primaires de l’opposition en octobre 2023, recueillant plus de 90% des voix lors d’une démonstration de force avec 3 millions de votants. Elle est rapidement devenue une favorite des sondages.
La Cour suprême, qu’elle accuse d’être aux ordres du pouvoir, a ensuite confirmé son inéligibilité, comme celle d’autres candidats de l’opposition en mesure de battre Nicolas Maduro, qui brigue un troisième mandat de six ans.
Corina Machado s’est alors muée en porte-parole de la candidature d’Edmundo Gonzalez Urrutia, un diplomate de 74 ans inconnu du grand public. Si son nom sera sur les bulletins et sur les machines électorales, la candidate en campagne c’est elle. Ses déplacements à travers le pays suscitent partout le même enthousiasme parmi la foule, qui l’étreint, l’embrasse, l’encourage, l’acclame.
Elle est le visage et l’âme de l’opposition faisant inlassablement campagne en voiture à travers le pays, interdite de prendre l’avion.
« Je vote pour qui Maria Corina me dit de voter », s’accordent à dire ses partisans, prêts à soutenir aveuglément Edmundo Gonzalez Urrutia.
« C’est notre libératrice », affirme Trina Rosales, 60 ans, rencontrée lors d’un gigantesque rassemblement à San Cristobal (ouest) dans l’État de Tachira. « Elle est notre espoir, notre liberté », ajoute sa fille Michelle Rosales, 40 ans. Ingénieure de profession, Maria Corina Machado a entamé son parcours politique en 2002 avec la création de l’Association Sumate, réclamant un référendum pour révoquer le président Chavez Maria Corina Machado promet sans cesse « le changement » au Venezuela, dirigé depuis 1999 par la doctrine chaviste de l’ex-président Hugo Chavez (1999-2013), prolongée par son héritier Nicolas Maduro.
Conservatrice sur les questions sociales et libérales sur le plan économique, elle prône une économie de marché et a proposé la privatisation du géant public pétrolier Petroleos de Venezuela (PDVSA), la principale source de revenus du pays mais dont la production s’est effondrée, en raison de la mauvaise gestion et la corruption.
« Nous allons libérer notre pays et ramener nos enfants à la maison », lance-t-elle en référence aux 7 millions de Vénézuéliens qui, selon l’ONU, ont quitté le pays en proie à une interminable crise économique.
Ce retour de la diaspora vénézuélienne, une promesse récurrente, est une réalité qui la touche directement. Ses trois enfants – Ana Corina, Henrique et Ricardo – vivent à l’étranger et elle ne peut les voir car elle est interdite de sortie du territoire.
« Elle embrasse son téléphone lorsqu’elle reçoit un de leurs messages ou qu’elle leur parle », raconte son bras droit, Magalli Meda, depuis réfugiée à l’ambassade d’Argentine pour ne pas être arrêtée, la justice l’accusant de conspiration comme de nombreux autres membres de l’opposition.
Ingénieure de profession, Maria Corina Machado a entamé son parcours politique en 2002 avec la création de l’Association Sumate (Rejoins-nous), réclamant un référendum pour révoquer le président Chavez. Elle est alors accusée de trahison, Sumate percevant des fonds en provenance des États-unis, et reçoit des menaces de mort. Elle décide alors d’envoyer ses enfants, alors en bas-âge, vivre aux États-Unis chez leur grand-mère.
Elle quitte Sumate en 2010 pour devenir députée de l’État de Miranda (2010-2014) avant d’être destituée.
Réputée franche, sans demi-mesure et cohérente, ce qui selon les experts a catapulté sa popularité vers le haut parmi les électeurs fatigués des échecs accumulés de l’opposition, Maria Corina Machado apparaît surtout combative aux yeux de ses soutiens prêts à la suivre « jusqu’au bout », devenu mantra de sa campagne de terrain.