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Lutte contre le chômage : la recette des économistes istiqlaliens pour dynamiser la création d’emploi

Lutte contre le chômage : la recette des économistes istiqlaliens pour dynamiser la création d’emploi

L’Alliance des économistes istiqlaliens a dévoilé sa recette pour favoriser la création massive d’emplois durables et décents dans les milieux rural et urbain, dans un contexte de progression du chômage qui a atteint des niveaux inquiétants. Les économistes du parti de la Balance ont présenté une vision avec 20 recommandations. Détails.

La création de l’emploi constitue le principal défi de la deuxième partie du mandat du gouvernement de Aziz Akhannouch. Dans ce sens, l’Alliance des Economistes Istiqlaliens (AEI) a publié ce jeudi la liste exhaustive de ses recommandations pouvant contribuer à réduire le gap entre l’offre et la demande sur un marché du travail, conformément aux hautes directives royales et aux principales orientations des politiques publiques.
 
Améliorer le taux d’activité et l’emploi
La première recommandation des économistes du Parti de la Balance consiste à lancer des programmes accélérés de formation-insertion, incluant des soft-skills et de la technicité, et répondant à des spécialités, à forte demande de talents, telles que le tourisme et restauration, les services aux personnes, le codage et les métiers liés aux industries montantes telles l’aéronautique, l’automobile, les énergies vertes, la réutilisation des eaux usées ou le recyclage des déchets, le dessalement de l’eau.

Pour ce faire, il est préconisé  d’attirer des formateurs par un appel à candidature au Maroc et à l’étranger, y compris dans les rangs des retraités et des MDM, pour assurer des cycles de formation qui ne dépassent pas les 10 mois, en présentiel et à distance.

L’Alliance a, en outre, insisté sur la préparation des jeunes fraîchement diplômés à l’inclusion économique et sociale, à travers la création d’ un « Fonds de Solidarité des générations » (FSG) (Tadamoune Ajial) ; destiné aux jeunes de 20 à 35 ans. 

“Il permettrait de financer des formations accélérées de reconversion pour des emplois définis à l’avance et des stages opérationnels à Plein Temps, d’une durée de 10 à 20 mois”, souligne les économistes.

A cela, s’ajoute la création des Fonds d’investissement régionaux, pour porter des petits et moyens projets, accompagnés de programmes de formation et de mentorat et de services d’incubation au profit des jeunes entrepreneurs.

“Les Fonds régionaux peuvent intervenir selon trois formules successives ; une subvention de préparation ; un prêt sur l’honneur sans intérêts et, le cas échéant, une participation au capital ; servir une indemnité, par le FSG, pour la Formation à la création d’entreprise et pour le stage préembauche, avec une couverture médicale de base, faire bénéficier les femmes d’horaires de travail accommodants, de facilités de transports et de garderies, subventionnées par les collectivités territoriales”, détaille la même source.
 

Stop à la défaillance des entreprises
 
Outre la formation du capital humain, l’Alliance appelle à l’adoption de mesures pour limiter la défaillance des entreprises et encourager leur développement créateur d’emploi.

Cela implique, selon le document, de simplifier les procédures et d’alléger la fiscalité sur la transmission des entreprises pour sauver des entreprises économiquement viables. Cinq priorités sont énumérées comme suit :
 

Autoriser la flexibilité de l’emploi à hauteur de 15% des effectifs au profit des entreprises justifiant d’une baisse d’activité supérieure à 15% sur une année, avec engagement d’embauche en cas de reprise.

 

Octroyer une réduction de 50% des charges sur salaire, sur 5 ans, aux employeurs qui présentent un programme de croissance, avec augmentation nette des effectifs sur la base d’un « Contrat de croissance emploi » (CCE).

 

Faciliter et réglementer le travail à temps partiel, le travail à domicile, et le travail à distance pour les jeunes désirant poursuivre leurs études, pour les femmes, et pour les personnes à besoins spécifiques.

 

Encourager l’intéressement du personnel par sa participation aux performances et au capital des entreprises pour favoriser sa fidélité et son implication et servir d’outil d’attraction pour les nouveaux talents.

 

Lancer une « Startup Station » dans chaque Région, englobant des espaces d’innovation et recherche, des incubateurs, des accélérateurs, des espaces de coworking.

L’Alliance propose, par ailleurs, des dispositions pour intégrer progressivement, et sur 5 ans, un grand nombre d’unités informelles dans l’économie formelle. Pour ce faire, il est question, selon l’Alliance, d’accorder une « amnistie » de 4 années aux unités informelles qui adhèrent au changement avant de les soumettre aux règles du droit commun.

“Pendant ces 4 années, elles seront soumises à des cotisations fiscales et sociales progressives: 0 sur les deux premiers exercices ; 50% des taux normaux pour les années 3 et 4 ; puis 100% à partir de la cinquième année”, explique t-elle.

Elle a également souligné l’importance de créer des centres régionaux pour aider les entrepreneurs informels à comprendre, à opérer et à financer le processus de formalisation et leur 3 accorder une certification leur permettant d’accéder à la commande publique et aux autres avantages prévus par la charte d’investissement.
 

Favoriser l’emploi dans le milieu rural
 
Prenant compte des défis climatiques affectant la création de l’emploi dans le milieu rural, l’Alliance insiste sur l’importance d’une action viable pour favoriser l’employabilité des habitants ruraux et d’améliorer leurs revenus et conditions de vie.

Elle recommande, à cet effet, de:
 

Renforcer les infrastructures de transport, d’électricité et de connectivité internet de ces zones pour leur faciliter l’accès aux services publics, former les jeunes à des métiers pouvant être exercés à distance, et à domicile, développer le tourisme rural en valorisant les zones à potentiel touristique autour de circuits touristiques thématiques (nature, culture, artisanal, …)

 

Lancer un nouveau programme d’appui à la petite production agricole, financièrement supporté par le « Fonds de développement Rural » pour aider à la reconstitution du cheptel et des arbres atterris par la sècheresse.

 

Transformer localement les produits de terroir, en multipliant les coopératives et les Centres de Collecte, de Valorisation et de Commercialisation de ces produits et de procéder au reboisement et à la forestation massive des terrains non agricoles.

 
Huit secteurs pourvoyeurs d’emploi
 
Les économistes de la Balance ont mis l’accent sur huit secteurs forts pourvoyeurs d’emploi et qui connaissent des chantiers structurants programmés à l’horizon 2030. Il s’agit du: Bâtiment et les Travaux Publics (BTP) en encourageant et en encadrant la sous-traitance et/ou les soumissions groupées, aux commandes publiques, entre grandes entreprises et PME pour permettre à ces dernières d’acquérir de l’expérience et de se développer. Là, le rapport appelle à « utiliser systématiquement la préférence nationale et faciliter et encourager l’utilisation des partenariats public-privé (PPP), sans oublier d’intensifier ».
 
Accélérer et de diversifier l’industrialisation de l’économie
 
Il s’agit de renforcer le rang des champions nationaux à travers le financement de programmes ambitieux d’innovation, de développement et de création d’emplois, par le Fonds Mohammed VI et les PPP.
 

Mise en place un système national de normes et de certification écologiques pour les produits industriels.

 

Développer et Promouvoir de nouveaux hubs industriels, dans les filières textile, aéronautique, ferroviaire et de l’informatique embarquée et doter les zones industrielles de stations de traitement et de réutilisation des eaux usées et d’unités de recyclage de déchets industriels.

Outre ces secteurs, l’Alliance appelle à miser également sur le potentiel du tourisme écologique, médical et de bien-être pour générer des emplois stables et à forte valeur ajoutée.

Pour tirer profit du potentiel de ce secteur, l’Alliance appelle à adopter un classement des établissements de tourisme selon les normes et critères internationaux. “Cette normalisation concernerait hôtels, restaurants, clubs, Centres de sport, de divertissement, de santé, de soins et de bien-être”, explique t-elle.

De plus, elle préconise de valoriser le patrimoine culturel par la préservation, la restauration et la mise en valeur des sites historiques et archéologiques, ainsi que des musées et maisons de culture.

“Ces dernières peuvent aussi accueillir des jeunes, y compris les NEET, qui y découvriraient des vocations artistiques, que l’école classique ne pouvait leur permettre”, lit-on dans le rapport, dont L’Opinion détient copie.

L’alliance recommande également de mettre en place des programmes de formation certifiante au tourisme et à la culture, au profit des opérateurs, des guides touristiques, des chauffeurs des transports publics, avec un accent sur les langues étrangères, la géographie et l’histoire locale. Ces programmes devront être enrichis par des événements culturels et sportifs étalés sur l’année, avec une synchronisation régionale des principales activités.

En termes des Énergies renouvelables et d’économie circulaire, l’Alliance appelle à réaliser une cartographie régionale des sources renouvelables et lancer des appels à manifestations d’intérêts ouverts pour leur exploitation, en encourageant les projets de moyenne et petite taille de production des énergies propres, avec une libéralisation régulée du secteur.

A cela, s’ajoute la nécessité de développer des clusters de production d’inputs et de services dédiés à ces filières et les accompagner de programmes de formation spécialisés, tout exonérant les investissements concernés des droits de douane et TVA.
 

IA au service de l’emploi 
 
Se félicitant des programmes mis en œuvre dans le domaine de l’intelligence artificielle, l’Alliance des économistes istiqlalien recommande de promouvoir cet écosystème à travers la formation et l’attraction de talents, l’encouragement fiscal et financier,  la diffusion de l’IA dans le système éducatif et les PME, le soutien de l’offre de la Deep Tech, des incubateurs et accélérateurs pour les startups en IA, accompagnés d’un cadre législatif approprié.

L’Alliance propose également d’encourager le retour de talents Marocains du Monde (MdM), en leur offrant particulièrement les éléments de confort qu’ils recherchent pour eux et leurs familles, tels que éducation, santé et mobilité ; dans lesquels le Maroc ne cesse de progresser.

De l’autre côté, il est nécessaire, selon le même organe, d’associer les syndicats et la Société civile à la conception et au déploiement de plans de requalification adaptés au profit des salariés. Économie du care Au moment où la demande intérieure en matière de santé et du bien être augmente, l’Alliance appelle à:

 

Mettre en place des programmes de certification, basée sur des normes internationales, pour les prestataires de ces services pour valoriser leurs compétences et garantir la qualité de leurs services.

 

Encourager l’émergence de Centres Spécialisés de Services aux Personnes (CSSP) à dimension internationale, destinés aux sportifs, aux personnes âgées, aux malades de longue durée et pour les séjours de remise en forme.

 

Faire bénéficier ce secteur des incitations prévues par la charte de l’investissement, indépendamment du montant investi et promouvoir les régimes d’Assurance pour soins de longue durée au Maroc.

 
Transport et emploi
 
En tant qu’écosystème à part entière, le transport public permet à son tour de générer de nouvelles opportunités d’emploi. Pour en tirer pleinement profit, il est question, selon l’Alliance de:
 

Doter cette filière d’une stratégie intégrée, à l’instar des stratégies des autres secteurs pour couvrir l’ingénierie du transport, l’investissement, la formation, le développent des services et la maintenance.

 

Faciliter les autorisations et utiliser les normes et programmes internationaux de formation et de d’octroi de permis de conduire pour la mobilité internationale des chauffeurs.

 

Développer, réglementer et normaliser le « transport à la demande » et les VTC (véhicules de tourisme avec chauffeur) au profit des habitants des territoires non desservis par les grands transports publics avec des plateformes régionales de mobilité multimodale.

 
Economie bleue
 
L’Alliance souligne que l’économie bleue présente des opportunités de croissance et d’emploi, notamment dans  le tourisme littoral, la pêche, l’aquaculture… Pour profiter de son potentiel, elle recommande de:
 

Veiller à la pratique de la pêche et de l’aquaculture durables par la régulation des captures.

 

La création et l’expansion d’Aires marines protégées (AMP) pour la conservation de la biodiversité marine. La régénération des stocks, la protection des écosystèmes vulnérables.

 

La replantation des herbiers marins et la reconstruction des récifs coralliens. Investir dans la modernisation des flottes de pêche, la formation des pêcheurs aux techniques de pêche durable et moderne.

 

Encourager l’investissement dans le développement et la commercialisation des énergies renouvelables marines, telles que l’éolien offshore et l’énergie des vagues.

 

Activer la création et le développement d’une flotte maritime battant pavillon marocain, employant des RH marocaines.

 
Une nouvelle approche de l’emploi
 
L’Alliance préconise l’adoption d’une approche qui consiste à raisonner sur un marché marocain de l’emploi internationalisé, où la mobilité des compétences est irréversible.

Selon la même source, la création d’emplois doit être mesurée en se référant aussi bien aux sources du HCP et celles de la CNSS, dans leur complémentarité.

 
“Elles permettent de mesurer l’évolution de l’emploi, en référence à des données arrêtées à une date de référence unique, comme ça se fait pour d’autres agrégats (PIB, export…)”, concluent les économistes istiqlaliens, soulignant que les objectifs à fixer pour chacune des actions ou conventions gouvernementales, et leur évaluation, doivent se référer à ces 2 sources à la fois.