Intervenant lors d’une conférence sur le thème « Transition vers les énergies renouvelables…l’avenir de l’hydrogène vert », tenue dans le cadre de la 36ème édition du Forum « Crans Montana », Mme Benkhadra a indiqué que « le Maroc, par son dynamisme dans le domaine du développement durable, et ses potentiels qualitatifs dans le domaine des énergies renouvelables, sa proximité des marchés européens, ses relations commerciales avec les États-Unis, et la vision qui sous-tend l’Initiative Atlantique lancée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, est idéalement placé pour saisir les opportunités disponibles et établir des partenariats mutuellement bénéfiques et construire des partenariats gagnant-gagnant ».
Après avoir mis en avant les nombreux atouts du Maroc, notamment sa position géographique stratégique au carrefour de l’Europe et de l’Afrique subsaharienne, du Moyen-Orient et de l’Amérique, Mme Benkhadra a souligné que « la coopération Sud-Sud progresse avec de nombreux pays africains (…), le Maroc ayant développé ses relations avec les pays du continent dans plusieurs secteurs (énergie, agriculture, banque..), et contribue également à de nombreux projets d’intégration régionale ».
Evoquant la stratégie énergétique du Maroc, la directrice générale de l’ONHYM a expliqué que cette stratégie, adoptée depuis 2009, vise avant tout à parvenir à un mix énergétique diversifié et idéal pour la production d’électricité, notamment basé sur des options technologiques propres, fiables et compétitives.
Selon elle, cette stratégie vise également à développer à grande échelle les énormes ressources nationales dans le domaine des énergies renouvelables, notamment l’énergie solaire et éolienne, en améliorant l’efficacité énergétique et en mobilisant les ressources fossiles nationales à travers l’intensification de l’exploration pétrolière, tout en stimulant l’intégration au sein des systèmes énergétiques africains et euro-méditerranéens pour renforcer la sécurité énergétique, l’échange technologique, et l’adoption précoce de mesures de protection de l’environnement dans toutes les activités énergétiques.
Cette stratégie ambitionne également le développement des ressources nationales abondantes en énergies renouvelables, en particulier solaire et éolienne, pour renforcer l’efficacité énergétique et utiliser les ressources fossiles nationales à travers l’exploration pétrolière, tout en encourageant l’intégration au sein des systèmes énergétiques africains et euro-méditerranéens pour renforcer la sécurité énergétique, l’échange technologique, et l’adoption précoce de mesures de protection de l’environnement dans toutes les activités énergétiques.
Dans le même contexte, Mme Benkhadra a souligné que le Maroc a adopté une offre d’hydrogène vert avec un cadre réglementaire stable et attractif, des actifs immobiliers, et un accès distinct aux sources d’énergies renouvelables, notamment.
S’agissant du gazoduc africain atlantique qui reliera le Nigeria et le Maroc, la responsable a expliqué que ce projet pionnier et visionnaire est le fruit de l’engagement conjoint de Sa Majesté le Roi Mohammed VI et de l’ancien président nigérian Muhammadu Buhari, un projet qui a ensuite été réaffirmé par le Président Bola Tinubu.
D’après Mme Benkhadra, ce projet ambitieux, qui impliquera 13 pays de la côte atlantique ainsi que trois pays enclavés, « fournira non seulement une source d’énergie fiable et abordable à des millions d’Africains, mais favorisera également le développement économique et permettra la création d’emplois sur tout le continent », précisant que cela bénéficiera à 340 millions de personnes.
Pour sa part, le directeur des investissements à HY24, Amir Sharifi, a indiqué que l’hydrogène, avec d’autres ressources d’énergie durables, est une ressource énergétique indispensable pour assurer une coopération durable entre l’Europe et l’Afrique, ajoutant que cela passera principalement par la création d’une infrastructure interconnectée entre l’Europe et l’Afrique via le Maroc, notamment à travers le gazoduc Nigeria-Maroc.
Et d’expliquer que ce gazoduc constituera une bonne première station pour transporter du gaz, mais aussi pour livrer de l’hydrogène dans un deuxième temps avec des avantages très compétitifs.
Selon M. Sharifi, l’Union européenne a adopté des engagements très forts pour garantir la neutralité carbone à l’horizon 2050 et a mis en place un ensemble de mesures pour soutenir cette tendance. Cependant, elle rencontre des difficultés à produire des énergies renouvelables et de l’hydrogène vert avec des avantages compétitifs, a-t-il fait observer.
Et d’ajouter que l’exploitation des ressources durables est, en revanche, plus compétitive dans d’autres régions en dehors des pays du bloc, notamment au Maroc, qui dispose de ressources durables telles que l’énergie solaire et éolienne et d’une situation géographique stratégique, ce qui permettra d’approvisionner l’Europe avec une énergie verte de première qualité à de bons prix.
D’autres intervenants ont abordé l’énorme potentiel du continent africain dans le domaine de la production d’énergie propre et de la réalisation de la transition énergétique souhaitée, tout en soulignant la nécessité de mettre en place des partenariats durables entre l’Afrique et l’Europe basés sur le principe « gagnant-gagnant ».
Organisée du 26 au 28 juin à Bruxelles, la 36ème édition du Forum de Crans Montana est placée sous le thème « Face à des crises multiples, le monde à la recherche de son avenir ».
Créé en 1986, le Forum de Crans Montana est une organisation internationale non gouvernementale suisse, à vocation mondiale. En 1998, avec le soutien du Conseil fédéral suisse, le Forum s’est engagé dans une action « permanente » en faveur du développement et de l’intégration mondiale de l’Afrique, réunissant à chaque fois des dirigeants des mondes politique et économique.