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Euro-2024. La messe est-elle dite pour Chiesa?

Euro-2024. La messe est-elle dite pour Chiesa?
Homme du match contre l’Albanie, remplaçant face à la Croatie: en neuf jours à l’Euro-2024, Federico Chiesa a vu défiler devant lui un raccourci brutal de sa carrière, en équipe d’Italie comme en club, où il n’arrive pas à se rendre indispensable.
A 27 ans, après 50 sélections avec la Nazionale et huit saisons en Serie A, Chiesa est toujours une énigme.
 
L’explosif attaquant est capable, avec ses dribbles déroutants, d’affoler les meilleures défenses, mais il plafonne à seulement sept buts en sélection et n’a pas fait mouche depuis son arrivée en Allemagne!

« A chaque fois que le ballon arrive dans les pieds de Chiesa, tu as l’impression qu’il va tout bousculer sur son passage et, finalement, cela ne débouche pas sur grand-chose », a jugé l’ancien sélectionneur Arrigo Sacchi après le nul contre la Croatie (1-1), arraché au bout du temps additionnel.
Ce match, Chiesa l’a suivi d’abord du banc des remplaçants: le sélectionneur Luciano Spalletti l’a sacrifié pour faire monter d’un cran Federico Dimarco et muscler son entre-jeu.

Entré finalement à l’heure de jeu, l’attaquant de la Juventus Turin s’est beaucoup dépensé mais ne s’est jamais retrouvé en position de tirer.
Le salut est venu d’un autre remplaçant, Mattia Zaccagni, qui a envoyé les champions d’Europe en titre en 8e de finale d’une frappe enroulée en pleine lucarne (90+8e).

Et ce n’est pas dit que Chiesa retrouve son statut de titulaire samedi à Berlin contre la Suisse, une équipe difficile à bouger et qui a fait belle impression jusque-là.
Fabio Capello reste lui persuadé que l’attaquant de poche, rablé, (1,75 m, 70 kg) est la solution au manque d’efficacité offensive de la Nazionale.

« C’est dans sa façon de jouer le joueur le plus international de notre équipe nationale, avec ses courses, ses changements de rythme », a jugé l’ancien entraîneur de l’AC Milan mercredi dans la Gazzetta dello Sport.

« C’est le football moderne, il suffit de regarder l’Espagne avec Nico Williams et Lamine Yamal, (Chiesa) est le seul à avoir ces caractéristiques », a souligné Capello.
« Il a de grandes qualités, a admis Sacchi, mais il doit être plus efficace ».
Ce n’est pas la première fois que ce reproche est formulé à l’encontre du fils de l’ancien international Enrico Chiesa (138 buts en Serie A dans les années 1990).

Cela l’a encore accompagné tout au long de la saison qui vient de s’achever: il a pourtant marqué neuf buts en championnat, son meilleur rendement depuis qu’il a rejoint la Juventus Turin en 2020 en provenance de la Fiorentina.

A l’image de son Euro débuté par un match plein et un trophée d' »homme du match » contre l’Albanie (2-1), Chiesa avait idéalement lancé sa saison avec quatre buts lors des cinq premiers matches de championnat.

Puis les choses se sont compliquées avec des douleurs au genou gauche, opéré en janvier 2022 (rupture du ligament croisé antérieur), et d’autres bobos, au point de perdre sa place de titulaire à son retour de blessure en février et avril.

Massimiliano Allegri, son entraîneur à la Juve jusqu’à son licenciement le mois dernier, avait même laissé entendre que ses problèmes étaient plus psychologiques que physiques.

Abonné aux pages des gazettes people qui suivent les préparatifs de son mariage à venir avec Lucia, une mannequin, Chiesa anime aussi la rubrique des transferts.
La Juve, où son contrat expire en juin 2025, ne s’opposerait pas à son départ. Naples, désormais entraîné par Antonio Conte, se serait déjà renseigné.

En attendant, ses supporters rappellent qu’il était déjà passé à côté de la phase de groupes du précédent Euro remporté par la Nazionale, avant d’être décisif à partir des 8e de finale avec notamment ses deux buts.