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Examens boycottés. Entre les étudiants en médecine et le gouvernement Rien ne va plus !

Examens boycottés. Entre les étudiants en médecine et le gouvernement Rien ne va plus !
«Il n’y a pas eu de consignes claires et impératives appelant à boycotter les examens. Les étudiants ont eu le libre choix de passer les épreuves ou pas»,  c’est ainsi qu’a commenté Mehdi Ben Hamida, coordinateur du Comité national des étudiants de la Faculté de médecine et de dentisterie, les premiers jours des examens censés débuter le 26 juin. Selon lui, le rôle du Comité est d’informer les étudiants des résultats des pourparlers avec les responsables et leur laisser le libre choix de poursuivre le mouvement de boycott des études ou d’y mettre fin. «D’après les premiers retours du terrain, on s’attend à un taux de boycott avoisinant les 90%», nous a-t-il déclaré.

Inertie

Pourquoi une telle position alors qu’on a récemment assisté à un apaisement des tensions entre les étudiants et les ministères concernés? Selon Mehdi Ben Hamida, cette position s’explique par les résultats des dernières réunions entre les représentants des étudiants et certains ministres, en présence des doyens, pour trouver une issue au blocage. «Lors de ces pourparlers, il a été question pour nous d’obtenir une réponse claire concernant notre cahier revendicatif ainsi que certains points relatifs aux suspensions des représentants des étudiants, à la dissolution des conseils et des bureaux locaux, ainsi qu’à la question des poursuites des études et des examens», a-t-il indiqué. Et de poursuivre: «Toutefois, et malgré les avancées enregistrées et l’entente entre les deux parties, il y a eu un problème concernant la forme que devait prendre l’accord. Pour le Comité national, il s’agissait de rédiger un procès-verbal précisant les points importants (les suspensions des représentants des étudiants, une programmation adéquate des examens et une session de rattrapage).

Une condition que le gouvernement n’a pas jugée utile en refusant tout accord écrit. Du coup, les étudiants ont décidé de prolonger le boycott. En effet, malgré la confiance que les étudiants ont dans les responsables, ils ne sont pas prêts à mettre un terme à la grève sans un document écrit assurant certaines garanties».

Intransigeance

Le gouvernement, de son côté, a confirmé, par l’intermédiaire de son porte-parole, sa décision de réduire la durée de la formation médicale dans les facultés de médecine et de pharmacie, la faisant passer de sept à six ans. Cette décision vise «à adapter le cursus médical aux nouvelles exigences du secteur de la santé tout en répondant aux standards internationaux», explique l’Exécutif.

Le porte-parole du gouvernement, Mustapha Baïtas, a expliqué que cette réforme est le fruit d’une réflexion approfondie sur la formation médicale dans notre pays. Il a souligné que le raccourcissement de la durée des études permettra aux futurs médecins et pharmaciens d’intégrer plus rapidement le marché du travail, répondant ainsi aux besoins croissants en personnel médical.

Baïtas a également indiqué que cette mesure s’inscrit dans un vaste programme de modernisation et de renforcement du système de santé national. En plus de la réduction de la durée de la formation, le gouvernement prévoit d’améliorer les infrastructures universitaires, d’introduire des technologies éducatives avancées et de réviser les programmes d’études pour mieux aligner les compétences des diplômés avec les réalités du terrain.

Il a affirmé que, malgré la réduction de la durée des études, la qualité de la formation ne sera pas compromise. Les nouveaux programmes seront intensifiés et réorganisés pour que les étudiants puissent acquérir toutes les compétences nécessaires. Le gouvernement s’engage également à mettre en place des mécanismes de suivi et d’évaluation rigoureux pour s’assurer que les normes académiques et professionnelles les plus élevées soient maintenues.

Cette décision, bien que controversée, est présentée par le gouvernement comme une étape essentielle vers la modernisation du système de formation médicale et la création d’un environnement de soins de santé plus efficace et réactif.

Complot

Pour sa part, le chef du gouvernement a déclaré lors d’une rencontre informelle dans le cadre de l’initiative «Café citoyen» que «le gouvernement reste ouvert et réceptif aux attentes des étudiants» et qu’il a répondu «favorablement à toutes les revendications exprimées». Toutefois, rappelle-t-il, «étant donné qu’il est impossible de repousser les examens indéfiniment, il a été décidé de les maintenir à la date prévue». Le chef de l’Exécutif laisse entendre qu’il y a des mains invisibles derrière la grève des étudiants de la part de certaines parties. Qui sont-elles? Akhannouch ne précise pas leur identité mais il évoque uniquement l’existence de «certaines intentions cachées» qui doivent, selon lui, «laisser les étudiants se concentrer sur leurs études ».

Hassan Bentaleb